Filière porcine
Naisseur plein air et engraisseur
Naisseur plein air et engraisseur à Etais la Sauvin, Emmanuel Bras vise un objectif : réduire le nombre de ses porcs pour éviter la mise aux normes
Emmanuel Bras est installé depuis 1992 à Etais la Sauvin, au départ, sur un schéma classique de l’époque : 70 truies plein air et un post-sevrage. La SAU de l’exploitant est alors de 10ha. Sa sœur est installée sur le même modèle d’exploitation et son père exploite 68 ha de cultures et un atelier d’engraissement. En 1997 il reprend l’exploitation paternelle et devient naisseur-engraisseur. Il vend aussi des porcelets quand il manque de places. En 2003, sa sœur arrête l’agriculture et Emmanuel reprend son exploitation.
En 2006, il envisage de passer en bio mais à ce moment-là le groupement n’a pas assez de débouché pour les porcs bio.
Aujourd’hui, l’outil d’Emmanuel Bras est presque remboursé. Toutefois en l’état actuel des choses il n’est pas aux normes. En 2017, la question va se poser car l’exploitation n’aura pas assez de capacités de stockage. Le producteur envisage de réduire le nombre de porcs pour éviter de réinvestir 25 000 € dans une mise aux normes à 10 ans de la retraite. Actuellement il n’a pas de successeur pour son exploitation et hésite à construire un bâtiment plus fonctionnel. Il est donc dans l’incertitude face à son outil de production, dans deux ans il aura fini de rembourser et ne sait pas quelle direction prendre : «une démarche label pourrait être intéressante, mais la valorisation n’est pas suffisante. Le porc de Bourgogne n’est pas assez reconnu et la plus-value de trois cents n’est assez valorisante». Il fait le constat d’un problème d’image dans une filière locale qui peine à décoller : «D’une manière générale l’élevage n’est plus attractif, en porcs c’est pire ; il y a 15 ans nous étions 12 éleveurs de porcs plein air dans le coin, maintenant je suis tout seul».
En phase de réflexion pour l’avenir
Le producteur explique que pour lui, s’installer en porc était une évidence puisque la structure familiale le permettait et qu’il a fait sa formation en élevage porcin à Quintenic en Bretagne. Regrettant toutefois le manque d’engouement pour cette filière très technique et de n’être pratiquement jamais sollicité pour des stages (deux stagiaires de la Brosse depuis son installation). «Le porc ça n’attire pas, vue la conjoncture» constate Emmanuel, «L’an dernier j’ai vendu 200 porcs de plus pour un résultat inférieur de 20 000€ (par rapport à l’exercice précédent), alors que les charges, elles, sont restées stables !» Pourtant, l’exploitation maîtrise ses charges autant que possible. L’exploitant produit des pois, du blé, de l’orge et du triticale qui sont autoconsommés en totalité. Les céréales manquantes sont achetées auprès de voisins ou de coop. «Je dois acheter un tiers de l’alimentation car je n’ai pas assez de surface», usant pour cela d’un groupement d’achat pour réduire les coûts : «Les achats groupés permettent de baisser le coût à condition de pouvoir stocker, ça tire moins sur la trésorerie.» Mais Emmanuel Bras se heurte à un autre problème technique, avec la génétique actuellement proposée par les groupements, qui n’est plus forcément adaptée au plein air. Les critères actuels tendent à augmenter la prolificité, alors que pour le plein air il faudrait favoriser les qualités maternelles. Le producteur envisage de changer son schéma génétique pour arriver à une production de 11 à 12 porcelets par truies : «Le groupement pousse moins les petites unités, on se sent un peu délaissés».
Emmanuel Bras aimerait trouver une façon de valoriser ses porcs sans changer trop sa structure. «Le bio offrait une possibilité de le faire, mais la filière n’a pas de débouchés suffisants actuellement pour absorber beaucoup de porcs». Reste alors la possibilité de diversification avec la vente directe, mais cette transformation nécessiterait de nouveaux investissements et l’éleveur ne pourrait se dégager suffisamment de temps pour cette activité. Même s’il emploie un salarié à temps partiel via un groupement d’employeurs, ce n’est pas suffisant. A 48 ans, Emmanuel est donc dans une phase de réflexion quant à l’avenir de son exploitation, mais ce passionné n’envisage pas l’arrêt de son exploitation dans l’immédiat : «Difficile de faire autre chose avec une petite surface et des terres à faible potentiel».
En 2006, il envisage de passer en bio mais à ce moment-là le groupement n’a pas assez de débouché pour les porcs bio.
Aujourd’hui, l’outil d’Emmanuel Bras est presque remboursé. Toutefois en l’état actuel des choses il n’est pas aux normes. En 2017, la question va se poser car l’exploitation n’aura pas assez de capacités de stockage. Le producteur envisage de réduire le nombre de porcs pour éviter de réinvestir 25 000 € dans une mise aux normes à 10 ans de la retraite. Actuellement il n’a pas de successeur pour son exploitation et hésite à construire un bâtiment plus fonctionnel. Il est donc dans l’incertitude face à son outil de production, dans deux ans il aura fini de rembourser et ne sait pas quelle direction prendre : «une démarche label pourrait être intéressante, mais la valorisation n’est pas suffisante. Le porc de Bourgogne n’est pas assez reconnu et la plus-value de trois cents n’est assez valorisante». Il fait le constat d’un problème d’image dans une filière locale qui peine à décoller : «D’une manière générale l’élevage n’est plus attractif, en porcs c’est pire ; il y a 15 ans nous étions 12 éleveurs de porcs plein air dans le coin, maintenant je suis tout seul».
En phase de réflexion pour l’avenir
Le producteur explique que pour lui, s’installer en porc était une évidence puisque la structure familiale le permettait et qu’il a fait sa formation en élevage porcin à Quintenic en Bretagne. Regrettant toutefois le manque d’engouement pour cette filière très technique et de n’être pratiquement jamais sollicité pour des stages (deux stagiaires de la Brosse depuis son installation). «Le porc ça n’attire pas, vue la conjoncture» constate Emmanuel, «L’an dernier j’ai vendu 200 porcs de plus pour un résultat inférieur de 20 000€ (par rapport à l’exercice précédent), alors que les charges, elles, sont restées stables !» Pourtant, l’exploitation maîtrise ses charges autant que possible. L’exploitant produit des pois, du blé, de l’orge et du triticale qui sont autoconsommés en totalité. Les céréales manquantes sont achetées auprès de voisins ou de coop. «Je dois acheter un tiers de l’alimentation car je n’ai pas assez de surface», usant pour cela d’un groupement d’achat pour réduire les coûts : «Les achats groupés permettent de baisser le coût à condition de pouvoir stocker, ça tire moins sur la trésorerie.» Mais Emmanuel Bras se heurte à un autre problème technique, avec la génétique actuellement proposée par les groupements, qui n’est plus forcément adaptée au plein air. Les critères actuels tendent à augmenter la prolificité, alors que pour le plein air il faudrait favoriser les qualités maternelles. Le producteur envisage de changer son schéma génétique pour arriver à une production de 11 à 12 porcelets par truies : «Le groupement pousse moins les petites unités, on se sent un peu délaissés».
Emmanuel Bras aimerait trouver une façon de valoriser ses porcs sans changer trop sa structure. «Le bio offrait une possibilité de le faire, mais la filière n’a pas de débouchés suffisants actuellement pour absorber beaucoup de porcs». Reste alors la possibilité de diversification avec la vente directe, mais cette transformation nécessiterait de nouveaux investissements et l’éleveur ne pourrait se dégager suffisamment de temps pour cette activité. Même s’il emploie un salarié à temps partiel via un groupement d’employeurs, ce n’est pas suffisant. A 48 ans, Emmanuel est donc dans une phase de réflexion quant à l’avenir de son exploitation, mais ce passionné n’envisage pas l’arrêt de son exploitation dans l’immédiat : «Difficile de faire autre chose avec une petite surface et des terres à faible potentiel».
L’exploitation en quelques chiffres :
SAU : 88 ha
UTH : 1,25
Production annuelle : 1400 porcs 80 truies
Points forts : Emplacement isolé : possibilité d’extension ou de projet bâtiment loin de tout riverain
Emprunt presque terminé
Le système plein air existant, si un projet de vente directe voit le jour
Ce qui pourrait faire envisager un arrêt de l’atelier :
Une conjoncture qui resterait dégradée trop longtemps
Une mise aux normes qui représenterait un coût trop important
UTH : 1,25
Production annuelle : 1400 porcs 80 truies
Points forts : Emplacement isolé : possibilité d’extension ou de projet bâtiment loin de tout riverain
Emprunt presque terminé
Le système plein air existant, si un projet de vente directe voit le jour
Ce qui pourrait faire envisager un arrêt de l’atelier :
Une conjoncture qui resterait dégradée trop longtemps
Une mise aux normes qui représenterait un coût trop important