Élevages laitiers
Moins de méthane avec la luzerne ?
Nathalie Mairet, éleveuse dans le canton de Saint-Seine-l’Abbaye, réagit à une étude menée par un institut de la région parisienne.

La luzerne permet de réduire les émissions de méthane des ruminants. Les scientifiques parleront d’une [I]«baisse de CH4»[i], d’autres -la grande majorité d’entre nous- traduiront par une phrase un peu plus familière.... Cette conclusion vient d’être publiée par AgroParisTech, l’Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement, basé dans le département des Yvelines. Sa ferme expérimentale communique : [I]«les vaches laitières en production émettent 10% de méthane entérique en moins quand elles sont nourries avec de la luzerne enrubannée à la place d’ensilage d’herbe. En extrapolant ce résultat, la ferme laitière France pourrait économiser 51 000 tonnes de CH4 par an si la luzerne était généralisée dans les rations. Soit l’équivalent en pouvoir réchauffant de plus d’un million de tonnes de CO2»[i]. AgroParisTech rappelle que le méthane est [I]«l’un des gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique. L’agriculture est l’auteur de l’essentiel des émissions de méthane, en France, sous forme de méthane entérique issu des fermentations anaérobies du tube digestif des animaux. Le CH4 a par ailleurs un pouvoir réchauffant vingt et une fois plus élevé que le CO2 (à 100 ans)»[i]. Invitée à réagir à ce communiqué, Nathalie Mairet, éleveuse à Turcey et présidente de la commission lait de la FDSEA, fait part d’un certain enthousiasme : [I]«C’est une raison de plus pour promouvoir la luzerne. Nous l’utilisons déjà dans des proportions importantes par rapport à d’autres régions de France. Cela nous conforte dans nos pratiques nutritionnelles et environnementales. Elle permet d’importants apports en protéines et n’alourdit pas la pression azotée de nos champs»[i]. Nathalie Mairet en profite pour glisser un mot aux responsables Politiques : [I]«à eux désormais de prendre en considération les bienfaits de la luzerne et toutes les autres cultures à protéines. Comment ? En les mettant en valeur à travers un vrai plan protéines ! Ce serait bénéfique pour nos exploitations, qui se retrouveraient moins dépendantes des importations, notamment sud-américaines»[i].