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Groupama PVL

Moins de grêle mais plus d’excès d’hygrométrie

Le point à l’échelle du département, sur les déclarations de sinistres entrant dans le cadre de l’assurance récolte, avec Jacques Blanchot, directeur de l’antenne auxerroise à Groupama Paris Val de Loire
Par Dominique Bernerd
La campagne 2014 n’échappe pas à la règle et une fois encore, tous les types d’aléas sont concernés dans les déclarations de sinistres enregistrées à ce jour. Si en nombre sur le département, la grêle sur céréales reste le premier motif des sinistres avec 507 dossiers enregistrés, l’eau et l’excès d’hygrométrie arrivent en tête en termes financiers, avec 373 dossiers ouverts, pour un montant total provisionné de 2,3 M€ : [I]«le phénomène est particulièrement marqué dans notre département, qui à lui seul, représente 40 % des dossiers enregistrés pour cause d’excès d’hygrométrie sur toute la zone PVL. Conséquence de la germination apparue alors que les moissons battent leur plein, la germination sur pied des céréales relevant de la garantie hygrométrie…»[i]

Si avec 507 cas déclarés, l’Yonne représente le quart de tous les dossiers enregistrés pour cause de grêle sur toute la zone Groupama PVL, notre département semble toutefois moins touché cette année, au regard de ce qu’a connu la région Ile de France (le triple de dégâts pour le même nombre de dossiers), de nombreux exploitants ayant principalement déclaré de [I]«petits»[i] sinistres. Quand à la viticulture, [I]«seulement»[i]19 dossiers comptabilisés à ce jour, mais Jacques Blanchot reste prudent : [I]«il suffit parfois d’un seul jour de grêle, alors tant que septembre n’est pas passé, on touche du bois ! Comme en mai 2007, où les épisodes grêleux avaient occasionné pour 11 millions € de dégâts. C’est le genre d’épisodes qu’on essaie d’oublier rapidement !»[i]
Peu de dossiers en élevage, compte-tenu que le manque de fourrage ne rentre pas dans le dispositif d’assurance climatique, avec 31 sinistres inondation déclarés cette année, contre 43 l’an passé. Au total l’an passé, l’ensemble de la sinistralité climatique aura représenté 14,5 M€ pour tout le département de l’Yonne, suscitant cette remarque de Jacques Blanchot : [I]«Groupama est en fait l’une des seules entreprises icaunaises qui tout en réalisant son chiffre d’affaires dans l’Yonne, le redistribue sur place, que ce soit au travers des exploitants avec les sinistres agricoles, des garagistes réparant sur place les sinistres auto ou les artisans avec les sinistres habitation. Et quand on fait le total de tout ça, on s’aperçoit que le département récupère quasiment l’intégralité de l’argent perçu…»[i] Concernant la répartition géographique des sinistres, le secteur Tonnerrois est toujours le plus touché.

[INTER]Plus de 50 millions € de sinistres remboursés en 2013[inter]
Sur le département, Groupama PVL comptabilise plus de 1500 contrats multirisques climatiques souscrits se répartissant en 1209 contrats grandes cultures et 336 en viticulture. La recrudescence du nombre de contrats 11 aléas souscrits par les viticulteurs s’expliquant par le fait, notamment dans le Chablisien, qu’il n’y ait plus de possibilité de dispositif VCI cette année. Interrogé sur le futur dispositif assurantiel en projet, Jacques Blanchot est catégorique : [I]«il faut parvenir à une solution où l’État prenne sa quote-part. Il ne peut rester en dehors du dispositif, il en va du maintien en vie de l’agriculture. L’an passé pour Groupama PVL, 50,5 M€ de sinistres remboursés, cette année, on en est déjà à 21 M€ ! Si on veut trouver un système viable à terme, il ne peut pas reposer sur quasiment un seul assureur en guise de rempart !»[i]

Appelant de ses vœux une véritable [I]«mutualisation»[i] du système, où chacun se sente concerné par le sujet, qu’il soit touché ou non par un sinistre. Le directeur de l’antenne auxerroise a fait ses comptes : [I]«nous avons enregistré l’an passé 472 dossiers dépassant 7500 € de sinistres, le plus lourd d’entre eux avoisinant les 120 000 € ! Alors lorsque quelqu’un nous dit que ça ne vaut pas le coup de s’assurer… ! Je pense que sans l’assurance climatique, un bon nombre d’exploitations auraient mis la clé sous la porte…»[i]

Et quand on évoque cette franchise de 25 % jugée parfois disproportionnée, rappelle ces mots du président Philippe Renoux : [I]«quelle est la profession pouvant affirmer que son chiffre d’affaires est garanti à hauteur de 75 % en début d’année… ?»[i]