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FDSEA

Mettre les risques de côté : un long travail à engager

Le syndicalisme majoritaire de Côte d’Or a consacré une grande partie de son assemblée générale à la gestion des risques.
Par Aurélien Genest
Mettre les risques de côté :  un long travail à engager
La salle des fêtes deVarrois et Chaignotétait comble.
[I]«Les aléas climatiques et de marché, nous allons les vivre de plus en plus»[i] annonçait Fabrice Faivre à l’ouverture de l’assemblée générale de la FDSEA, vendredi 16 mai à Varois-et-Chaignot. Plusieurs intervenants ont débattu sur la gestion de ces risques (voir encadré). [I]«Contrairement aux Américains, qui optent pour un système assuranciel, nous ne pouvons pas vivre du marché. En conséquence, nous avons encore besoin d’aides directes»[i] souligne le président. L’assurance n’est pas la seule notion à prendre en compte pour le responsable côte d’orien : [I]«il y a des progrès à faire en terme de régulation fiscale»[i] fait-il remarquer, avant de mettre en avant le besoin d’une DPA [I]«digne de ce nom»[i] : [I]«si une exploitation dégage beaucoup de revenus à un moment donné, une DPA doit pouvoir largement écrêter. Le montant actuel de 27 000 euros est insuffisant et il y a trop de contraintes : il faut bloquer une partie de l’argent et on ne peut pas réinjecter comme l’on veut. Il faut trouver un système beaucoup plus simple et efficace»[i].

[INTER]Rapport d’activités innovant[inter]
La FDSEA proposait pour la toute première un rapport d’activités en format vidéo. [I]«Je pense qu’il a plu à tout le monde et je félicite les secrétaires généraux et toute l’équipe de la FDSEA pour les nombreux acquis syndicaux présentés»[i] confie Fabrice Faivre. Le président a affiché son envie de recruter davantage d’adhérents : [I]«une centaine en plus nous ferait du bien et nous rendrait encore plus fort. Tout le monde ne se rend pas bien compte du travail effectué, on mériterait mieux par rapport à tout ce que l’on ramène au sein des exploitations»[i]. Une des rares ombres au tableau concerne la MAE zone intermédiaire. Fabrice Faivre a invité le ministère de l’Environnement a être [I]«moins sectaire en assouplissant sa position»[i] : [I]«il n’est pas possible de réduire de 20% les IFT herbicides dans nos zones de plateaux»[i] a t-il rappelé. Le président a d’ailleurs vivement critiqué le nouveau gouvernement : [I]«le ministère de l’Environnement domine celui de l’Agriculture et c’est bien dommage. D’ailleurs, pour moi, il n y a plus de ministre de l’Agriculture, il est porte-parole du gouvernement et pilote ça de loin. Ses services cèdent à chaque fois»[i].

Pour Fabrice Faivre, le ministère de l’Environnement est [I]«incontrôlable»[i]. : [I]«Nous avons beaucoup perdu dans le remaniement ministériel avec l’éviction de Philippe Martin. Nous sommes face à des gens qui militent pour la décroissance. Ce n’est pas compatible avec ce que l’on défend à la FDSEA, c’est-à-dire une agriculture de production»[i].

Réaction à la table ronde

Philippe Saunois, agriculteur à Etais dans le canton de Laignes, réagit à la table ronde de l’assemblée : «Pour assurer une bonne gestion des risques au sein des exploitations, il y a visiblement encore beaucoup de travail. A ce que j’ai compris, tous les acteurs doivent prendre leurs responsabilités : agriculteurs, assurances mais aussi Pouvoirs publics et là, ce n’est pas gagné. Aujourd’hui, beaucoup de choses ne sont pas adaptées à nos besoins. Un exemple me vient à l’esprit : les viticulteurs du Châtillonnais. Avec les années qu’ils viennent de vivre, leurs références baissent et au final, l’assurance n’assure plus rien ! Il faudrait que les pourcentages de pertes de récolte soit comptés comme des rendements. L’intervenant de Groupama a évoqué l’assurance de l’intégralité des productions au sein d’une même exploitation, avec un degré de risque à définir pour l’agriculteur : je pense qu’on sera bientôt obligé d’en arriver là. Il y a beaucoup trop d’amplitudes aujourd’hui, à tous les niveaux, notamment climatiques. Cette assurance ne serait pas obligatoire mais fortement conseillée car les banques n’accorderaient plus de prêts s’il n’y a pas d’assurance en face... Maintenant, pour pouvoir tout assurer, il faudra indéniablement des coûts abordables pour nous et c’est tout le travail que le syndicalisme doit engager. Plus nous serons nombreux à la FDSEA et plus nous pourrons peser dans les décisions et négociations».