Maligny ouvre ses portes
Mercredi 4 juin, les CUMA de Maligny ont reçu les congressistes de Beaune pour leur présenter les innovations réalisées sur les vignes.

« Les viticulteurs s'y connaissent bien », déclare Jean-Philippe Rousseau, directeur Cuma BFC, après le repas organisé dans la salle des fêtes de Maligny. Les échanges vont bon train en ce mercredi après-midi. « C'est en novembre 2021 que nous avons installé les tours anti gel. Elles étaient déjà utilisées par d'autres viticulteurs sur Chablis, mais ce qui fait notre innovation, c'est le fait de mettre en commun ces systèmes de protection », souligne Laurent Vocoret, coprésident de la Cuma Maligny. Mathilde Bonneau, animatrice des Cuma du département prépare la réunion qui va suivre, pendant que les autres font de la place pour s'asseoir et prendre part au débat. « Nous avons discuté avec des viticulteurs de Bretagne et de Dordogne, notamment sur les problèmes de vente, d'inflation et sur les taxes que Donald Trump nous fait subir. Le chablis est tout de même un vin assez privilégié, alors que le Cognac est beaucoup plus impacté », manifeste Pierrick Laroche, coprésident de la Cuma de Maligny. David Allard, président de Cuma de Charentes, et élu au bureau Cuma, départemental, régional et national, également producteur de Cognac, fait part de son inquiétude à Pierrick Laroche. « Nous avons constaté que nos principaux clients aux États-Unis étaient des Afro-américains, souvent précaires, et en faisant grimper les prix, Trump les empêche de pouvoir acheter. Le cognac est un produit superflu », témoigne-t-il.
Échanger en petit comité
Les deux viticulteurs continuent de débattre et d'échanger sur l'actualité internationale. « Notre inquiétude c'est que nous ne pouvons faire aucune projection sur le nombre de demandes qui vont être réalisées par les clients à Noël. Ce n'est pas facile d'anticiper. Les clients sont assez frileux, heureusement que nous avons des stocks de vin pour pallier l'irrégularité de la demande », s'inquiète Pierrick Laroche, tout en ajoutant une note positive, « par contre en ce qui concerne notre production, il pleut très peu, nous avons même un déficit pluviométrique, la préfecture a d'ailleurs annoncé que nous étions en vigilance sécheresse, ce qui n'a pas un impact négatif pour nous. Les vignes sont très résistantes à la sécheresse, la chaleur empêche la propagation de maladies, et nous n'avons pas eu d'orages, donc nous sommes soulagés. Nous partons vraiment sur une bonne année, nous sommes contents par rapport à l'année dernière », détaille-t-il. De son côté, David Allard, se réjouit d'être venu. « Nous avons les mêmes machines, mais nous travaillons différemment. Nous n'avons pas que des vignes et nous les utilisons de manière individuelle, j'ai donc trouvé la visite intéressante », exprime-t-il. Tous les viticulteurs prennent place à la réunion qui débute par l'intervention de Jean-François Bordet, coprésident de la Cuma de Maligny. « En 2016, à Maligny, nous avons vécu de fortes gelées qui ont eu de forts impacts. Nous avons donc commencé à y penser et c'est en 2021 après un gel catastrophique, que nous avons décidé de nous lancer dans cette aventure, avec l'aide de France Agrimer. Aujourd'hui, nous avons 50 tours qui couvrent 225 ha », se remémore le président de Cuma. « Aujourd'hui c'est indispensable d'avoir une assurance récolte. À Chablis, avec tous les aléas climatiques, beaucoup de vignobles sont assurés. Merci d'être venus, on a bien échangé au cours de cette journée, on était en petits comités, ça fait plaisir de partager ça ensemble », ajoute-t-il avant de laisser place à la réunion.