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Les points clés de la culture du soja

Le soja demeure une culture agronomiquement très intéressante pour nos régions et facile à conduire, même si sa "nouveauté" peut être un frein à son introduction dans les exploitations pour certains agriculteurs.
Par D. Chollet L.M.Allard - CETIOM
Les points clés de la culture du soja
Des nodules abondants
Légumineuses subissant peu d'agressions sanitaires, elle s'insère bien dans les rotations et permet de rompre les cycles des "bioagresseurs" des autres cultures tel la chrysomèle sur maÏs. Son introduction dans les exploitations est à raisonner en termes de compromis entre intérêt économique propre et intérêts agronomiques toujours difficiles à évaluer économiquement en fonction des avantages au niveau de la rotation.

[INTER]Une culture adaptée[inter]
aux sols de la région mais qui nécessite l'inoculation
Le soja est adapté à la plupart des sols de la région, seuls des sols très calcaires, avec des teneurs supérieurs à 10-15 % risquent de contrarier son développement, en induisant des carences ferriques et une mauvaise fixation symbiotique de l'azote. Cette fixation symbiotique est la voie à privilégier pour satisfaire les besoins importants en azote - de l'ordre de 10 unités par quintal - qui se retrouvent pour près de la moitié dans les protéines des graines de cette légumineuse. Elle passe par l'inoculation des parcelles en bactéries fixatrices qui ne se trouvent pas naturellement dans nos sols. Aujourd'hui les inoculum proposés (voir l'évaluation des produits en ligne à l'adresse en cliquant sur le lien en bas de page) qui sont associés aux graines au moment du semis montrent à la fois efficacité et souplesse d'emploi. Eviter toutefois les situations particulières à très fortes disponibilité en azote (> 80 unités) au moment des semis qui contrarieraient la mise en place de nodules efficaces sur les racines.
La fertilisation PK est à raisonner dans le cadre de la rotation, sachant que les besoins du soja sont modérés, un apport de 40 unités suffit en sol correctement pourvus.

[INTER]Savoir attendre que le sol se réchauffe suffisamment pour réussir l'implantation[inter]

Attendre que la température du sol atteigne 10°C à 5 cm avant de semer permet d'obtenir une levée franche et rapide, meilleure parade aux agressions parasitaires, pour des semis qui peuvent intervenir du 20 avril au 20 mai. Le groupe de précocité est à adapter aux conditions climatiques locales: groupe I et II sur la Drôme, groupe 0 en remontant la vallée du Rhône jusqu'en plaine de Lyon, groupe 00 dans zones plus froides: vallées alpines, Ain ainsi que la Bourgogne et la Franche-Comté, groupe 000 pour les régions plus au nord.
La densité de semis est à moduler selon le groupe de précocité et la conduite (en sec ou irriguée) pour tenir compte des capacités de compensation. Les objectifs de peuplement vont de 500 000 plantes par ha pour les variétés précoces (groupe 00) à 300 000 pour les variétés tardives (groupe II), pour des écartement pouvant varier de 15 à 40 cm, selon le type de semoir utilisé sachant que
les semoirs pneumatiques de précision génèrent des levées plus régulières.

[INTER]La disponibilité en eau de la floraison au grossissement des grains : facteur clé de la production[inter]
Les besoins en eau avant floraison sont limités et une trop forte disponibilité sur juin peut même être contre-productive, conduisant à un développement végétatif excessif entrainant ensuite des coulures, à bien intégrer dans le raisonnement de l'irrigation. Par contre, à compter de l'apparition des premières fleurs (fin juin) jusqu'au grossissement des graines des gousses les plus hautes (ce qui correspond au stade R7 -€“ premières gousses formées virant au brun) début septembre, la bonne alimentation en eau est le facteur clé du rendement et de la teneur en protéines (avec la variété). Les meilleures performances sont ainsi obtenues dans les sols profonds et/où en conduite irriguée, indispensable pour les sols à faible réserve. Le Cetiom a développé Irrisoja, basé sur la tensiométrie, outil d'aide à la décision pour déclencher la première irrigation et les renouvellements, disponible gratuitement à l'adresse http://www.cetiom.fr/outils/detail/outils/9/ qui permet de gérer 2 grands types de situations : sol à faible réserve et sol profond.
En conclusion, la récolte doit intervenir dès que possible après la maturité pour limiter les pertes. Une attention toute particulière est nécessaire pour ramasser les gousses les plus basses dont la hauteur est la résultante d'une donnée variétale à croiser avec la structure du peuplement.