Les petites bêtes qui montent

Y a t-il de plus en plus de ragondins dans nos campagnes ? Aucun recensement n’existe pour l’affirmer mais la réponse est assurément positive selon plusieurs éleveurs récemment rencontrés. Contacté sur le sujet, le Groupement de défense sanitaire n’a pas de tendance à donner mais rappelle que ce rongeur est un des vecteurs de la leptospirose. « Certains éleveurs, situés dans des zones où ces animaux sont très nombreux, n’hésitent pas à pratiquer une prévention vaccinale », indique Gilles Rabu, technicien au GDS. D’autres éleveurs prennent en compte cette problématique en aménageant leurs points d’abreuvement au pré, de manière à éviter la contamination des eaux superficielles par l’urine. La leptospirose, maladie bactérienne, peut avoir de nombreux impacts sur la reproduction des bovins avec parfois des mortalités embryonnaires, des avortements, ou encore le développement de stérilités permanentes ou temporaires.
Destruction
La Fédération des chasseurs rappelle pour sa part que le ragondin est classé Esod (espèce susceptible d’occasionner des dégâts). Ce rongeur à fort pouvoir reproducteur est même inscrit sur la liste des espèces « exotiques envahissantes préoccupantes » pour l’Union européenne. Selon un arrêté préfectoral datant de 2019, le ragondin peut être piégé tout au long de l’année et en tous lieux avec des pièges de catégorie 1 (non tuants), l’animal peut être détruit à tir par un détenteur du permis de chasser validé. Un déterrage avec ou sans chien est également autorisé. Gilles Rabu attire l’attention des piégeurs et des chasseurs sur l’élimination des cadavres : « quand le nombre de captures ou d’abattages est important, par rapport à la leptospirose, mieux vaut faire appel au service public d’équarrissage pour les évacuer, par l’intermédiaire des mairies ».