Découverte
Les mondes engloutis de Côte-d’Or
Le «21» est pourvu de nombreuses cavités souterraines. Plus de 800 sont recensées.
Drôles de photos... Celles-ci ont pourtant bien été prises dans le département. «Une telle richesse en cavités s’explique par un contexte géologique très favorable. Il y a beaucoup de calcaire par ici, beaucoup plus que dans le reste de la Bourgogne» explique Jean-François Balacey, secrétaire de l’Association Spéléologique de Côte d’Or. Un inventaire édité par son club recense plus de 800 cavités. Environ 5% d’entre elles dépasseraient les 200 mètres de longueur. Le plus grand réseau souterrain se trouve à Francheville, dans le canton de Saint-Seine-l’Abbaye, avec 28 kilomètres de galeries. Comment de telles cavités arrivent-elles à se former ? Jean-François Balacey, chimiste de formation, se lance dans une explication : «le gaz carbonique dissout dans l’eau de pluie dissout à son tour le carbonate de calcium. Les fissures du calcaire s’élargissent par corrosion puis érosion. Cela donne naissance à des cavités qui ne cessent, on peut le dire, de grandir !»
Exploration et activité sportive
Environ 150 spéléologues s’adonnent chaque année à leur activité favorite. «Leurs motivations sont de deux types» explique Jean-François Balacey, «il y a d’une part l’esprit de découverte et d’autre part la volonté d’explorer un milieu totalement inconnu et très particulier. Pour les autres, les plus expérimentés, il y a une recherche de sensations fortes avec une composante sportive bien présente dans certains aspects». Sous terre, ça ressemble à quoi ? «Le noir est bien sûr total» relève le secrétaire de l’association, «la température tourne autour de 10 degrés. Il y a une alternance de silences et de bruits d’eau. Il y a parfois des rivières souterraines importantes. C’est notamment le cas dans la vallée entre Francheville et Villecomte : peu d’eau reste à la surface car celle-ci part sous terre». Le monde végétal, lui, se résume à quelques plantes à l’entrée des grottes. «Pas de photosynthèse, pas de végétaux» déduit Jean-François Balacey. La partie animale est plus fournie : «nous avons les emblématiques chauve-souris ! Il y aussi des insectes cavernicoles souvent dépigmentés, entièrement blancs. Ce sont de vrais fossiles vivants qui se sont réfugiés dans ces cavités suite à l’évolution climatique, en particulier à la fin de grandes glaciations. Ils ont évolué, perdu leurs yeux et développé leur antennes. Dans les cavités où il y a de l’eau, nous trouvons aussi quelques crevettes, blanches elles aussi».
Des rhinocéros dans le passé
L’aspect scientifique a aussi toute son importance en spéléologie. Certains adeptes se livrent à des comptages animaliers et relevés de températures. Plusieurs découvertes témoignent de la présence d’ours des cavernes et même de rhinocéros laineux dans le département. «Des grottes sont fouillées avec la participation de la Direction régionale d’archéologie et de la culture (Drac) et de spéléologues de l’Université de Bourgogne» note Jean-François Balacey. Ces espaces sous-terrains seront-ils un jour exploités par l’Homme ? «Ils le sont déjà !» répond ce dernier, «celle de Bèze est aménagée pour le tourisme, plusieurs captages d’eau potable sont recensés dans le département. Il y a aussi une ancienne champignonnière à Crugey. Maintenant, l’idée que l’Homme aille un jour se réfugier dans ces endroits, je ne pense pas... En cas de guerre nucléaire par exemple, cela ne servirait à rien, car les cavités sont très poreuses».
Des journées «découverte de la spéléologie» sont organisées tous les ans en Côte d’Or. S’adresser au comité départemental: http://cds21.org/
Exploration et activité sportive
Environ 150 spéléologues s’adonnent chaque année à leur activité favorite. «Leurs motivations sont de deux types» explique Jean-François Balacey, «il y a d’une part l’esprit de découverte et d’autre part la volonté d’explorer un milieu totalement inconnu et très particulier. Pour les autres, les plus expérimentés, il y a une recherche de sensations fortes avec une composante sportive bien présente dans certains aspects». Sous terre, ça ressemble à quoi ? «Le noir est bien sûr total» relève le secrétaire de l’association, «la température tourne autour de 10 degrés. Il y a une alternance de silences et de bruits d’eau. Il y a parfois des rivières souterraines importantes. C’est notamment le cas dans la vallée entre Francheville et Villecomte : peu d’eau reste à la surface car celle-ci part sous terre». Le monde végétal, lui, se résume à quelques plantes à l’entrée des grottes. «Pas de photosynthèse, pas de végétaux» déduit Jean-François Balacey. La partie animale est plus fournie : «nous avons les emblématiques chauve-souris ! Il y aussi des insectes cavernicoles souvent dépigmentés, entièrement blancs. Ce sont de vrais fossiles vivants qui se sont réfugiés dans ces cavités suite à l’évolution climatique, en particulier à la fin de grandes glaciations. Ils ont évolué, perdu leurs yeux et développé leur antennes. Dans les cavités où il y a de l’eau, nous trouvons aussi quelques crevettes, blanches elles aussi».
Des rhinocéros dans le passé
L’aspect scientifique a aussi toute son importance en spéléologie. Certains adeptes se livrent à des comptages animaliers et relevés de températures. Plusieurs découvertes témoignent de la présence d’ours des cavernes et même de rhinocéros laineux dans le département. «Des grottes sont fouillées avec la participation de la Direction régionale d’archéologie et de la culture (Drac) et de spéléologues de l’Université de Bourgogne» note Jean-François Balacey. Ces espaces sous-terrains seront-ils un jour exploités par l’Homme ? «Ils le sont déjà !» répond ce dernier, «celle de Bèze est aménagée pour le tourisme, plusieurs captages d’eau potable sont recensés dans le département. Il y a aussi une ancienne champignonnière à Crugey. Maintenant, l’idée que l’Homme aille un jour se réfugier dans ces endroits, je ne pense pas... En cas de guerre nucléaire par exemple, cela ne servirait à rien, car les cavités sont très poreuses».
Des journées «découverte de la spéléologie» sont organisées tous les ans en Côte d’Or. S’adresser au comité départemental: http://cds21.org/