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Méthanisation

Les explications autour d’un projet

Avoir un projet de méthanisation peut être très avantageux pour une exploitation, tant en élevage qu’en céréales ou grandes cultures. Vincent Gallois, référent énergie à la Chambre d’Agriculture de l’Yonne, anime des ateliers d’explication pour les agriculteurs intéressés.
Par Christopher Levé
Les explications autour d’un projet
L’investissement pour un projet de méthanisation va de 800 000 euros à 3,5 millions d’euros.
Tout au long de l’année, Vincent Gallois, référent énergie à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, anime des ateliers pour expliquer aux agriculteurs intéressés, en quoi consiste un projet de méthanisation. «La méthanisation se fait à partir de matière organique, dégradable facilement, sauf le bois», indique-t-il.
Alors, comment fonctionne un méthaniseur ? «On y met une matière la plus broyée possible pour que la surface d’attaque soit meilleure à un taux de matière sèche de 14 à 15 % à l’entrée. Puis on agite, avec un moteur, et on chauffe», répond Vincent Gallois. «La dégradation est anaérobie, c’est-à-dire qu’elle se déroule en absence d’oxygène, ce qui explique que les citernes sont fermées».
À partir de là, les bactéries se mettent au travail. «On parle d’un consortium bactérien de 180 sortes de bactéries qui se mettent au travail et découpe les molécules en de plus basiques, notamment du CO2 (dioxyde de carbone) et du CH4 (méthane). Ça produit donc du biogaz qui comprend 50 à 60 % de méthane».
Plusieurs solutions s’offrent au traitement de ce méthane. Soit on le brûle. Soit on le passe dans un moteur à explosion qui fournit une énergie mécanique. «Si au bout du moteur à explosion on met une génératrice, on fait la cogénération, c’est-à-dire que l’on produit de l’électricité et de la chaleur», complète Vincent Gallois. Soit on l’injecte dans le réseau de gaz moyennant une purification sévère. «C’est-à-dire qu’on passe de 50 à 60 % de méthane à 97 %».

La méthanisation peut concerner tout le monde
Il existe plusieurs sortes de projets de méthanisation. «Les projets d’éleveurs seront plutôt à base d’effluent d’élevage auquel on peut ajouter des déchets de silo par exemple», explique Vincent Gallois. «Il y a également le projet céréalier/grande culture. On peut faire de la méthanisation avec des cultures intermédiaires essentiellement, comme le seigle immature». Enfin, il y a le projet hybride «qui est un projet de polyculteur-éleveur fait avec des effluents d’élevage et des cultures. Tout le monde peut être concerné par un projet de méthanisation».
Il est important de préciser que l’on peut cultiver pour le méthaniseur sans remplacer les cultures alimentaires. Ce sont des cultures intermédiaires qui l’alimentent.
Mais comment se lancer ? D’accord en prenant les premiers renseignements auprès du conseiller énergie de sa Chambre d’agriculture. «Puis il y a une phase de réflexion, de simulation, d’étude. Et une phase de recherche d’autorisation : permis de construire, ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement), agrément sanitaire…» Avant la construction. «L’ensemble du projet ne fait jamais moins de deux ans et rarement moins de trois ans».
Quant à l’investissement ? Il est conséquent. «800 000 euros pour les plus petites jusqu’à plus de 3,5 millions d’euros pour les plus importantes. Avec un retour sur investissement entre 8 et 10 ans».
À noter que pour un projet de méthanisation, il y a un contrat d’achat, garanti par l’État, en électricité (de 17,5 ans) et en gaz (de 15 ans).