Philippe Jehan, président de la FDSEA de la Mayenne
«Les éleveurs sont partagés entre abattement et révolte»
Exténués par les prix toujours plus bas, les producteurs de lait du grand ouest passent à l’action le 22 août contre Lactalis, à Laval. Accusé de payer les prix les plus bas du marché, le premier groupe laitier mondial cristallise les tensions.
- Pourquoi les producteurs de lait sont-ils en colère ?
«Nous sommes actuellement payés entre 25 et 27 centimes le litre de lait, alors que le prix de revient des producteurs est supérieur à 38 centimes. La situation s’est aggravée au fil des mois : l’an dernier, on se battait parce qu’on voulait 340 euros les 1 000 litres, et aujourd’hui Lactalis nous paye 256 euros !»
- Pourquoi ciblez-vous Lactalis en particulier ?
«Parce que Lactalis est le leader français et européen, or c’est celui qui paye le moins. Il se justifie en invoquant la concurrence internationale, mais il oublie de dire que plus de 50 % de son lait est valorisé dans des marques françaises».
- En quoi consistent vos actions ?
«On occupe le rond-point juste à côté de son siège, à Laval, avec les collègues de Bretagne, Pays-de-la-Loire, Normandie, les Hauts-de-France nous rejoignent aussi. Ce qu’on attend, c’est la reprise des négociations pour trouver un accord autour d’un prix qui rejoigne le prix de revient des éleveurs. Si Lactalis consent à faire un geste, les autres s’aligneront. C’est ce qu’on souhaite. Et on est prêt à tenir une semaine».
- Que se passera-t-il si Lactalis n’accepte pas ?
«Dans une situation comme celle-là, on a du mal à imaginer autre chose qu’un geste significatif... Les éleveurs sont partagés entre abattement et révolte, c’est très difficile à gérer. Ça va au-delà de ne pas réussir à toucher un salaire : 80 % des éleveurs ne peuvent même plus payer leurs factures ! En Mayenne, il y a 3 200 exploitations laitières ; elles sont toutes aux abois».
«Nous sommes actuellement payés entre 25 et 27 centimes le litre de lait, alors que le prix de revient des producteurs est supérieur à 38 centimes. La situation s’est aggravée au fil des mois : l’an dernier, on se battait parce qu’on voulait 340 euros les 1 000 litres, et aujourd’hui Lactalis nous paye 256 euros !»
- Pourquoi ciblez-vous Lactalis en particulier ?
«Parce que Lactalis est le leader français et européen, or c’est celui qui paye le moins. Il se justifie en invoquant la concurrence internationale, mais il oublie de dire que plus de 50 % de son lait est valorisé dans des marques françaises».
- En quoi consistent vos actions ?
«On occupe le rond-point juste à côté de son siège, à Laval, avec les collègues de Bretagne, Pays-de-la-Loire, Normandie, les Hauts-de-France nous rejoignent aussi. Ce qu’on attend, c’est la reprise des négociations pour trouver un accord autour d’un prix qui rejoigne le prix de revient des éleveurs. Si Lactalis consent à faire un geste, les autres s’aligneront. C’est ce qu’on souhaite. Et on est prêt à tenir une semaine».
- Que se passera-t-il si Lactalis n’accepte pas ?
«Dans une situation comme celle-là, on a du mal à imaginer autre chose qu’un geste significatif... Les éleveurs sont partagés entre abattement et révolte, c’est très difficile à gérer. Ça va au-delà de ne pas réussir à toucher un salaire : 80 % des éleveurs ne peuvent même plus payer leurs factures ! En Mayenne, il y a 3 200 exploitations laitières ; elles sont toutes aux abois».
Le déroulement de l’action
-500 producteurs de lait étaient présents dans la soirée du 22 août à Laval aux abords du rond-point Zoom, proche de l’usine Lactalis.
- D’autres producteurs du Grand-Ouest, et d’autres régions laitières, se sont joints à eux dès le 22 ou les ont rejoints le 23 au matin.
- L’idée est de poursuivre la mobilisation tant qu’un rendez-vous avec la direction de Lactalis n’était pas obtenu.
- Le 23 à 13 h, une réunion était annoncée pour 14h30 le même jour, réunissant en préfecture de Laval, FNSEA/JA, la FNPL et Lactalis...
- Jérémy Decerle, président de JA, a adressé une lettre à Emmanuel Besnier, président de Lactalis, le 23 août, sous l’intitulé «Pourquoi les manifestations des producteurs de lait sont peut-être quand même un tout petit peu justifiées».
- D’autres producteurs du Grand-Ouest, et d’autres régions laitières, se sont joints à eux dès le 22 ou les ont rejoints le 23 au matin.
- L’idée est de poursuivre la mobilisation tant qu’un rendez-vous avec la direction de Lactalis n’était pas obtenu.
- Le 23 à 13 h, une réunion était annoncée pour 14h30 le même jour, réunissant en préfecture de Laval, FNSEA/JA, la FNPL et Lactalis...
- Jérémy Decerle, président de JA, a adressé une lettre à Emmanuel Besnier, président de Lactalis, le 23 août, sous l’intitulé «Pourquoi les manifestations des producteurs de lait sont peut-être quand même un tout petit peu justifiées».