Accès au contenu
Arvalis-Institut du végétal

Les céréales d’hiver, en pleine montaison, ont eu froid

Plusieurs petites gelées blanches sont survenues au cours des derniers jours.
Par Luc Pelce et Diane Chavassieux Arvalis-Institut du végétal
Quelles conséquences peuvent-elles avoir sur les céréales d’hiver en cours de montaison ? Dans la plupart des cas, ces gelées sont survenues entre le lever du jour et le lever du soleil, en particulier le 27 avril. Leur durée est courte et souvent, les températures relevées sous abri restent comprises en -2°C de 0°C sous abri :  Yonne : Sens (-0.4°C), Auxerre (0.4°C), Grand-Champ (-1.1°C), Tonnerre (-1.7°C).  Nièvre : Nevers (-2.9°C), Clamecy (-1.8).  Côte d’Or : Chatillon / Seine (-1.7°C), Pouilly en Auxois (-1.8°C), St Martin du Mont (- 1.7°C), Dijon (-1.4°C).  Saône et Loire : Champforgeuil (-0.2°C), Macon (1.0°C).  Haute Saône : Chargey les Gray (-0.9°C).  Jura : Tavaux (-0.7°C). Beaucoup de parcelles sont à dernière feuille pointante pour les blés et souvent proches du gonflement voire de l’épiaison pour les orges d’hiver. Dans cette période, on distingue deux types de risque :
Le froid méiose : ce stade («fabrication» du pollen) est très bref (48 h environ). Il se situe précisément lorsque le haut de l’épi atteint la ligule de la F2 définitive soit quelques jours avant que la gaine éclate. Durant cette brève période, la plante est sensible à des températures basses (inférieures à 4°C sous abri) lorsque celles-ci s’accompagnent de faibles rayonnements (temps très couvert). Ces séquences très particulières peuvent entraîner une «stérilisation» du pollen engendrant des problèmes de fécondation des épis. Ce type d’accident est heureusement rare et peu probable en 2016.
Les gelées directes des futures pièces florales: pour que ce type d’accident survienne, il faut que l’eau contenue dans les tissus gèle et fasse éclater les cellules. Les températures doivent donc être nettement négatives (inférieures à -4°C sous abri) sur une durée prolongée pour que le froid «pénètre» à l’intérieur des organes, surtout lorsque ceux- ci sont encore protégés à l’intérieur de la gaine. Ce type de situation devrait être rare sur les blés mais pourrait concerner quelques parcelles d’orges d’hiver parmi les plus avancées.
Dans tous les cas, si un accident est intervenu, il ne pourra être diagnostiqué qu’au- delà de la floraison.
La seule mesure à prendre durant cette période froide est d’éviter les traitements phytosanitaires dont la sélectivité pourrait être mise en défaut par de fortes amplitudes journalières.