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Légumes

Les bulbes ont eu soif

L’EARL des Chavanas récoltait ses oignons la semaine dernière à Brazey. Impressions.
Par AG
Les bulbes ont eu soif
Cyprien Fèvre et ses collègues ont irrigué à douze reprises.
De nombreux oignons ont été sortis de terre ces derniers jours en Côte-d’Or. À Brazey-en-Plaine, l’EARL des Chavanas a commencé d’arracher sa production dès le 17 août. « Nous avons des oignons sur 16 ha cette année. La qualité semble être au rendez-vous, avec des bulbes assez homogènes. En revanche, le rendement ne devrait pas dépasser les 40 t/ha, ce qui est plutôt moyen », commentait Cyprien Fèvre, l’un des quatre associés de l’exploitation. Ce jeune producteur de 26 ans rappelle que de nombreux tours d’eau ont été nécessaires lors de cet exercice encore très sec : « nos oignons ont été semés autour du 25 mars, il a fallu irriguer à deux reprises pour les faire lever… Nous avons dû repasser une dizaine de fois par la suite. Douze tours d’eau, c’est beaucoup. Généralement, quand nous arrivons à huit, c’est déjà presque un maximum ». L’irrigation, essentielle à la culture d’oignons, ne sera pas sans conséquence économique : « la marge réalisée sur un hectare est d’environ 1 900 euros. Il faudra soustraire le coût de cette eau. Pour une moyenne de 25 mm à chaque passage, il faut compter environ 62 euros, à chaque fois. La marge espérée est donc impactée de 40 %. Dans le même temps, l’eau que nous avons utilisée pour les oignons n’a pas été utilisée sur d’autres postes… ».

Aucun insecticide
Le jeune Côte-d’orien fait remarquer une spécificité de sa culture, relative à la présence de bandes fleuries tous les 36 mètres : « il n’y a plus grand-chose aujourd’hui, mais un mélange d’une douzaine d’espèces végétales comme des bleuets, des centaurées ou encore de la phacélie avait été semée. L’idée était d’étaler la floraison le plus longtemps possible pour capter un maximum de thrips et leurs ravageurs. Ces derniers se sont concentrés sur ces bandes fleuries et beaucoup moins sur les oignons. Nous n’avons, de ce fait, utilisé aucun insecticide. La pression de thrips a pourtant été très forte dès le 15 juin ». La société TDB-Coop d’Or, avec qui travaille l’EARL des Chavanas, met à disposition ce type de parcelles dites agroécologiques : « c’est la quatrième année que nous cultivons sous ce schéma-là, nous en sommes globalement satisfaits. La plus-value s’élève aux environs de 350 euros/ha par rapport à des oignons standards. Les tonnages sont moins importants mais la densité d’oignons est moins importante elle aussi. Nous économisons donc entre deux et trois insecticides, soit un gain de 25 euros/ha à chaque impasse. Avec ce type de parcelles, il n’y a pas non plus de traitements fongicides. Les engrais sont tous organiques, c’est un autre avantage au niveau environnemental ».