Les avantages du groupe
Après les réactions à chaud concernant la question de la prédation (1) quelques pistes ont été évoquées durant la réunion de l'association des moutonniers Nivernais (AMN 58) du 13 février, à Billy-Chevannes.

Afin d'engager le dialogue autour des différentes missions possibles de l'association des moutonniers Nivernais (relancée il y a peu – 2), le bureau proposait une rencontre le 13 février, à Billy-Chevannes. Après des discussions vives sur la question de la prédation, les débats se sont dirigés vers les leviers possibles pour éclaircir cette situation.
Ainsi, les analyses ADN systématiques ont été pointées comme une demande à formuler à l'administration afin d'être assuré que les prédations sont bien imputables au loup. La mise en place d'une étude détaillée sur les bienfaits – ou non - de la présence lupine pour la biodiversité a également été soumise avec une exclamation de la salle : « qu'on nous prouve qu'il apporte du positif… on verra ensuite ». Pour l'exemple, une étude de l'impact de la prédation sur les ongulés sauvages a été menée dans les Alpes-Maritimes (voir encadré). Ensuite, Solenn Bourdon rappelle la prudence à avoir face aux éléments circulants sur les réseaux sociaux, entre autres : « Ne croyez pas tout ce qui est partagé, car tout n'est pas vrai » et de poursuivre : « Par contre, si vous avez en votre possession des vidéos ou des photos de grands canidés – qui ressemblent à des loups – je vous conseille de les transmettre à l'Office Français de la Biodiversité (OFB), seul organisme à pouvoir déterminer si oui ou non il s'agit d'un loup. N'oubliez pas, de bien renseigner la personne qui est à l'origine de la prise d'image, le lieu, la date et l'horaire précis de leur création. Plus il y aura de remontées du terrain, plus notre voix pourra se faire entendre auprès des instances. Nous devons nous donner les moyens d'y parvenir ». Pour rappel, l'AMN 58 dispose d'un siège au Comité loup.
En plus…
Après la myriade de questions sur cette problématique, la FCO fut abordée, avec la demande de la salle d'organiser une rencontre avec le GDS 58 pour « obtenir plus d'informations ». Puis, le bureau de l'AMN 58 a pointé que l'association pouvait également servir à passer des commandes groupées ; une initiative appréciée par les éleveurs présents, notamment pour l'achat de filets ou encore de croquettes pour les chiens (protection ou troupeau). Enfin, la mise en place d'une conversation instantanée a été évoquée afin de « transmettre le plus rapidement possible les informations et aussi pour créer du lien entre vous, en cas de besoin ou tout simplement pour ne pas rester isolé » détaille Solenn Bourdon. Dans cette optique, l'organisation de visites d'élevage fut suggérée, avec quelques réflexions lancées à la volée : « Pourquoi ne pas visiter nos fermes à tour de rôle, ainsi nous pourrions vraiment découvrir nos collègues et leur manière de travailler. Cela serait plus pertinent que d'aller dans d'autres départements, et probablement plus simple pour l'organisation de chacun ». La demande fut notée pour l'avenir. Pour le moment, aucun autre rendez-vous n'est prévu, mais la présidente l'assure : « Nous nous reverrons vite » avant de partager un pot convivial avec toutes les personnes présentes. Pour rappel, l'adhésion à l'AMN 58 s'élève à 20 euros/ an / exploitation. Renseignements : asso.amn58@gmail.com ou au 06 58 96 39 36 (Solenn Bourdon).
1. (notre dernière édition)
2.(voir TdB n° 1820)
Impact sur les ongulés sauvages
Dans un dossier publié dans Faune Sauvage (1), l'impact de la prédation lupine sur les ongulés sauvages est détaillé via les résultats de l'étude menée dans les Alpes-Maritimes au travers du « Programme prédateur-proies (PPP) » (réalisé en collaboration entre l'ONCFS, le CNRS le Parc national du Mercantour et la FDC des Alpes-Maritimes). Ainsi, dans ce dossier, il est stipulé : « Contrairement à ce qui pouvait être attendu de manière intuitive, chamois et chevreuils ne survivent globalement pas mieux en absence du loup que dans un site avec présence permanente d’une meute depuis plus de quinze ans. Les chevreuils souffrent d’une mortalité accrue en présence de loups uniquement les années à fort enneigement, suggérant une interaction entre prédation et conditions climatiques ». Outre cela, il est expliqué que : « Si les prédateurs ont un impact direct sur les populations de leurs proies, ils peuvent également avoir des effets indirects sur le fonctionnement de celles-ci, du fait des modifications comportementales qui sont adoptées pour échapper à la prédation » et « Face au risque de prédation, les individus n’ont pas la même capacité à maintenir un haut niveau de vigilance au détriment de l’alimentation, et ceux qui sont en mauvaises conditions physiques sont souvent moins vigilants, bien que plus vulnérables à la prédation ».
1. https://www.loupfrance.fr/wp-content/uploads/FS_306_predation_loup_sur_ongules_sauvages-1.pdf