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Sondage

Les agriculteurs et le coronavirus

Plusieurs exploitants agricoles étaient invités à répondre à un petit questionnaire sur la crise sanitaire. En voici les principaux enseignements.
Par AG
Les agriculteurs et le coronavirus
Vingt agriculteurs Côte-d’oriens, tous présidents cantonaux JA ou FDSEA, ont accepté de répondre la semaine dernière à une sollicitation électronique de la part de Terres de Bourgogne. Chacun était invité à répondre à quelques questions par mail sur le thème du coronavirus, qui vient de « fêter » le premier anniversaire de son arrivée en France. Sur les 20 réponses reçues, aucun exploitant n’a pour l’heure contracté la covid, du moins pas à leur connaissance (huit agriculteurs ont réalisé au moins une fois un test). Six d’entre eux ont déjà été cas contact. Chacun connaît, en moyenne, entre 6 et 7 personnes ayant déjà été malade. Qu’en est-il de la vaccination ? Quatre positions sont indécises. Pour le reste : aucun des JA ne souhaite se faire vacciner, quand la moitié des membres FDSEA (plus âgés) envisage de le faire.

Pas anodin
À la question « cette crise vous impacte-t-elle personnellement ? », les sondés étaient invités à donner une note entre 0 et 10. Les appréciations varient entre 0 et 7, pour une moyenne dépassant 5. Le moral des troupes est « touché » dans plus de 80 % des cas, à différents degrés (moyenne de 4 sur 10). Les repas en famille et entre amis représentent l’activité qui manque le plus aux personnes sondées. Plusieurs loisirs et notamment des disciplines sportives sont également cités, surtout du côté des JA. L’activité de l’exploitation agricole est également impactée : une moyenne proche de 5 sur 10 (pour des notes très variables allant de 0 à 9) est ainsi obtenue. Quelques bénéfices sont observés sur la vente directe, mais l’accueil à la ferme, les réunions professionnelles et le marché de la viande rouge sont plusieurs fois cités dans les points négatifs.

Commentaires
Le gouvernement gère-t-il bien cette crise ? Les appréciations sont très diverses, avec une majorité toutefois très critique, à l’image des propos d’Emmanuel Bonnardot, agriculteur à Bonnencontre, dans le canton de Seurre : « Cette gestion est catastrophique, nous pouvons entendre tout et son contraire dans la même journée. Il n’y a aucune anticipation sur les évènements. Il n’y a aucune ambition stratégique en France : nous mesurons chaque jour notre dépendance de l’étranger pour tout ce dont nous avons besoin. L’appareil administratif ne fait qu’accentuer cette logique ». Pour Hervé Maréchal, du canton de Montigny-sur-Aube, le gouvernement « navigue a vue », mais « aucun pays n’a toutefois de solution miracle » : « Personnellement je trouve que le virus est peu mortel pour la population active. Nous sacrifions l’économie, le coût est énorme. Les dépenses du moment seront les impôts de demain. Le déclin de l’économie m’inquiète en réalité davantage que le virus ». Cédric Bazin, éleveur à La Rochepot, y va également de son commentaire : « Une partie des consommateurs revient au local, cette crise aura au moins eu ce mérite, en espérant que cela durera dans le temps. En revanche, le coronavirus nous montre que nous sommes gouvernés par des gens déconnectés de la réalité. Les grandes surfaces ont été laissées ouvertes beaucoup trop longtemps, nos gouvernants préfèrent voir crever nos restaurateurs qui ont tout mis en œuvre pour protéger leurs clients du covid ». « Ce virus est une belle saloperie, vive la mondialisation à tout-va », fait remarquer Cyril Bret, de Bure-les-Templiers.