Le vol ne doit pas être une fatalité

Par définition, le monde agricole est un milieu ouvert, facilitant d’autant l’action des malfrats. L’Observatoire de la délinquance affiche ainsi une hausse de 66% en cinq ans, des vols sur les exploitations agricoles, recensant en 2013, plus de 10 000 vols, sans prise en compte des vols de tracteurs ou carburant. Le département de l’Yonne n’est pas épargné et l’an passé, 218 vols ont été enregistrés en zone gendarmerie, en hausse de près de 24% par rapport à l’année précédente. Engins agricoles, carburant et métaux sont les cibles privilégiées des malfaiteurs, qui agissent surtout jusqu’à présent, durant la période hivernale. Ces faits représentent un taux annuel de 55 délits pour 1000 agriculteurs, la circonscription d’Auxerre étant particulièrement touchée avec 53,2% des faits répertoriés dans le département.
Dans le cadre du plan national de lutte contre les cambriolages et les vols à main armée des mesures destinées à renforcer la sécurité des exploitations agricoles ont été mises en œuvre depuis octobre dernier et ont commencé à donner des résultats encourageants. C’est dans ce cadre que viennent de se tenir quatre réunions d’information, animées par la gendarmerie nationale, parmi lesquelles, le 15 mai dernier, celle organisée à Saint-Clément, pour les exploitants du Sénonais.

[INTER]Un doute…? Faites le 17 ![inter]
L’élément nouveau, apparu depuis quelques années dans notre département, est l’apparition d’une délinquance itinérante, qui profite des nombreux axes de communication lui permettant de s’enfuir rapidement une fois leurs méfaits accomplis. Selon les services de gendarmerie, ces vols seraient le fait de bandes organisées, associées à des filières d’écoulement, originaires pour la plupart d’Europe de l’Est (Albanie, Roumanie, Géorgie…). Leurs cibles principales : carburant, métaux, engins agricoles, véhicules, bétails… Les vols d’outillages ou de bois semblant relever davantage d’une délinquance locale plus classique.
Pour l’adjudant chef Stéphane Verse, référent sureté au Groupement de Gendarmerie de l’Yonne et animateur de la réunion, le plus important en la matière est [I]«de tout faire pour retarder le plus en amont possible les voleurs et ne pas leur faciliter la tache. Si en 5 ou 10 minutes, ils ne sont pas rentrés sur le site, vous pouvez vous dire que c’est gagné ! Ils iront voir ailleurs…»[i] Tout est bon pour cela : stationnez les véhicules de manière à compliquer l’accès aux réservoirs ou rendre difficile leur enlèvement, effectuez les pleins au fur et à mesure et surtout pas le soir, installez un dispositif d’éclairage à détection de mouvement à proximité, renforcez les ouvrants… Et surtout : [I]«au risque de devoir changer les habitudes et les mentalités, ne laissez plus de clés de contact sur les véhicules !»[i]
Parmi les autres conseils prodigués : personnaliser les engins afin de les rendre facilement identifiables (nul besoin de les repeindre en rose fluo ! Une sérigraphie sur les vitres peut suffire), installer des systèmes de prises de vues ou des alarmes sonores détectant les intrusions, équiper les engins agricoles de dispositifs antivols complémentaires, comme les traceurs GPS : [I]«autant de systèmes, qui au regard du prix du tracteur, peuvent pour quelques centaines d’euros, vous rapporter gros !»[i] C’est ainsi que récemment, un tracteur volé à Chigy, dans le Sénonais, a pu être repéré et retrouvé en Seine et Marne, juste avant qu’il ne prenne la route de la Moldavie.
Et en cas de moindre doute ou de situation suspecte, ce dernier rappel : [I]«Faites le17… !»[i]