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Moissons

Le Val de Saône se refait une santé

La récolte se déroule dans de très bonnes conditions à l’Est du département. Les rendements et la qualité sont également au rendez-vous. Il ne manque finalement «que» les prix !
Par Aurélien Genest
Le Val de Saône se refait une santé
Cyril et Sylvain Fleury, la semaine dernière à Labergement-lès-Seurre.
La fin de quatre années laborieuses ? C’est plutôt bien parti dans certains secteurs de Côte-d’Or, et notamment le Val de Saône. À Labergement-lès-Seurre, Cyril Fleury faisait part d’excellentes conditions de fauche, la semaine dernière, dans un de ses champs de colza. «Il y a exactement un an, à la même date et dans le même champ, je récoltais de l’orge à 40q/ha avec des ornières de plusieurs dizaines de centimètres. J’avais planté plusieurs fois la moissonneuse à cause des pluies à répétition et des excès d’eau que nous connaissons régulièrement par ici» se rappelle le producteur de 39 ans. La récolte 2017 semble tout autre et livre, pour le moment, son lot de très bonnes surprises avec des premiers rendements de colza variant de 42 à 50q/ha. «C’est exceptionnel dans le secteur» souligne Cyril Fleury, accompagné de son frère Sylvain. Les meilleurs résultats sont attribués à la variété Attlétick, juste devant Trézzor. La moyenne de l’exploitation atteint de tels niveaux record malgré 20% du colza re-semés à l’automne.

Dans la continuité de l’orge
Terminées fin juin, la moisson des orges d’hiver a donné d’excellents scores elle aussi sur l’ensemble de la commune de Labergement-lès-Seurre. Cyril et Sylvain Fleury ont même enregistré leur meilleure moyenne depuis leur installation en dépassant la barre inédite des 85 q/ha : «il parait même que des orges ont approché 95q/ha dans la plaine. Ici, sur nos limons battants, les 75q/ha sont exceptionnellement atteints donc il s’agit d’une très bonne année. La qualité est elle aussi au rendez-vous avec des calibrages à plus de 90 et un taux de protéines aux alentours de 11,5%». Référence dans le secteur, Étincel a encore brillé en se positionnant entre 85 et 90q/ha. Cyril et Sylvain Fleury ont également opté pour la variété Joker, suite à un problème de stocks de semences : les rendements varient dans ce cas entre 75 et 80q/ha. Des variété hybrides semées de part et d’autre de la commune ont réalisé des rendements encore plus intéressants qu’Étincel, de l’ordre de 5q/ha supplémentaires. «Même si ces hybrides permettent d’économiser un fongicide, il faut généralement 10q/ha d’écart pour rentrer dans ses frais par rapport à Étincel car le coût des semences est plus élevé» informe Cyril Fleury.

Le temps parfait ?
Les deux exploitants côte-d’oriens expliquent ce bon début de moissons par les conditions climatiques favorables de l’année : «même si la récolte n’est pas terminée, il a plu, pour le moment, juste ce qu’il fallait et aux moments les plus opportuns. Les pluies de fin juin/début juillet, avec leurs 50 millimètres, ont fait le plus grand bien aux cultures de printemps. Le maïs est reparti, il a reçu de l’eau au meilleur moment que l’on pouvait espérer. Il est pratiquement sauvé, il suffirait d’un orage d’ici un mois pour en être certain. Le soja est également prometteur jusque là».

Débuts de germination
À Labergement-lès-Seurre, les dernières intempéries ont été couplées de basses températures, engendrant des débuts de germination des blés, notamment dans la variété Musik. «Nous en avons 20 hectares et allons les faucher le plus rapidement possible, juste après le colza, avant d’éventuelles pluies qui pourraient faire mal. Nous ne sommes pas touchés pour l’instant, malgré qu’un certain nombre de bennes ont déjà été déclassées» indiquait Cyril Fleury mercredi 5 juillet. À cette date, les premiers échos du Val de Saône restaient d’un très haut niveau avec des rendements de blé variant de 80 à 100q/ha. «C’est exceptionnel là encore et nous espérons que cette tendance se confirmera» poursuit l’exploitant, pour qui le seul problème semblait se résumer aux prix : «nous sommes partis sur des blés payés entre 140 et 160 euros/t. Ils auraient été à 180 euros/t, cela aurait fait du bien à nos trésoreries après les aléas climatiques des quatre dernières années. Nous n’allons pas faire la fine bouche, surtout que nos collègues du nord du département, en l’occurence du Châtillonnais, ont eu beaucoup moins de chance avec de nombreux dégâts liés au gel et à la sécheresse. La donne sera tout autre pour eux, malheureusement».

Dans notre prochaine édition : deux pages sur les moissons en haute Côte-d’Or.