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Maïs, seigle et triticale

«Le trio gagnant du carbone du sol»

Un pédologue fait la part belle au maïs, au seigle et au triticale pour restaurer la fertilité des sols.
«Le trio gagnant du carbone du sol»
Vincent Chaplot, 48 ans, a sa propre exploitation agricole dans le département.
Vincent Chaplot travaille à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) depuis de nombreuses années. Cet exploitant agricole domicilié à Époisses est spécialisé depuis dans la qualité des sols et le cycle du carbone, plusieurs missions lui ont été déjà confiées dans le monde entier. Cet homme de 48 ans évoque dans nos colonnes l’«initiative 4 pour 1000», qui a été élaborée sur la base de travaux de l’Inra : «Il y a de récents enseignements à tirer de cette initiative qui vise à augmenter le stockage du carbone dans les sols afin de compenser les émissions de CO2 dans l’atmosphère, et ainsi limiter les effets du changement climatique. Jusqu’à présent, les scientifiques préconisaient de modifier à grande échelle les techniques agricoles : utiliser le semis direct, implanter des couverts ou favoriser l’agroforesterie, entre autres. Mais que ce soit au Nord ou au Sud, les agriculteurs sont peu enclins à transformer radicalement leurs pratiques. Cultiver davantage certaines plantes ou variétés pourrait être plus accessible et plus facile à mettre en œuvre». Une étude de son équipe s’intéressant aux capacités de stockage du carbone dans le sol des plantes cultivées montre que le maïs, le seigle ou le triticale capturent davantage de carbone de l’atmosphère. «Celles-ci en transfèrent une plus grande proportion dans le sol que d’autres plantes cultivées, telles le blé, le colza et l’orge par exemple», souligne Vincent Chaplot, «l’étude montre que le réseau racinaire plus étendu du maïs et du seigle est la cause probable de cette meilleure efficacité de transfert. Les agriculteurs pourraient privilégier dès à présent ces espèces et ainsi contribuer activement aux objectifs de l’initiative 4 pour 1000, et ainsi bénéficier de crédits carbone. À plus long terme, les scientifiques pourraient sélectionner des variétés au potentiel de stockage du carbone plus élevé, y compris pour les autres cultures comme le blé».