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Dégâts de sangliers

Le tournesol, c'est fini pour lui

Le Côte-d'orien David Doyer nous fait visiter une parcelle de tournesol : une culture qu'il ne cultivera plus à cause des dégâts de sangliers.

Par AG
Le tournesol, c'est fini pour lui
Environ 3 des 10ha de ce champ sont détruits à 100%.

Terminé, on plie les gaules. Excédé de voir son tournesol dans un tel état, David Doyer n'en sèmera plus. « Ça faisait cinq ans que j'en faisais. Cette culture est pourtant intéressante, elle ne demande que très peu d'intrants, elle est dans l'air du temps, mais continuer dans de telles conditions est devenu impossible pour moi », lance l'agriculteur de Chaudenay-la-Ville, petit village entre Pouilly-en-Auxois et Bligny-sur-Ouche. Nous avions déjà rencontré cet exploitant il y a deux ans, juste avant les moissons, dans un de ses champs de blé déjà impacté par les sangliers : « j'ai l'impression de me répéter constamment… Rien ne change, les dégâts sont toujours aussi importants. J'ai aussi l'impression que ce problème ne peut pas être résolu… Je suis installé ici depuis 16 ans et j'ai vu les populations de sangliers tripler dans le secteur ! Au printemps dernier, 60 ha de mes prairies ont dû être remis en état, toujours à cause de la même problématique. Mes derniers blés ont eux aussi été touchés ».

Problème de gestion

David Doyer regrette que « tous les leviers ne soient pas activés » pour faire baisser les populations : « il y a un énorme problème de gestion tout de même… Ce n'est qu'un exemple mais la chasse est permise jusqu'au 31 mars : pourtant, à mon grand regret, tout est terminé dès la fin février, il y a plus le moindre chasseur à partir de cette date… Avec une chasse plus longue, il pourrait y avoir davantage de prélèvements et donc moins de sangliers à l'approche des récoltes. Mais non, ce n'est pas fait ! ». « Les chasseurs ne veulent pas installer une clôture, cela n'arrange rien à la situation », regrette le Côte-d'orien, tout en continuant d'évoluer dans sa parcelle de tournesol : « regardez, ce champ fait un peu plus de 10 ha et environ trois d'entre eux sont détruits à 100 %. J'ai aussi un autre champ ailleurs et il prend la même direction. Cette année, je pourrais bien avoir l'équivalent de 5 ha de tournesol totalement fichus. La seule solution que j'ai devant moi, c'est malheureux à le dire, est d'arrêter la production ». Une détonation vient soudainement interrompre l’interview : « rassurez-vous, ce n'est pas un coup de fusil, cela ne risque pas… C'est un canon que j'ai mis un peu plus loin, mais cette technique ne marche en moyenne que sept jours. Les sangliers comprennent rapidement le truc et les dégâts reviennent de plus belle. Je ne sais plus quoi faire, vraiment. Les sangliers viennent dans cette parcelle toutes les nuits depuis environ un mois et demi. Je ne sais pas non plus ce que je vais récolter ».

« La seule solution que j'ai devant moi, c'est malheureux à le dire, est d'arrêter la production ».