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Session Chambre agriculture

Le processus de fusion régionale en panne

Dernière session de l'€™année pour la Chambre d'€™agriculture de l'€™Yonne. Parmi les sujets d'€™actualité évoqués, la décision prise par la Chambre de Saône-et-Loire de figer le processus engagé de mutualisation des services, dans le cadre du projet de régionalisation.
Par Dominique Bernerd
Le processus de fusion régionale en panne
Dernière session de l'année, pour la Chambre d'agriculture de l'Yonne
Comme de tradition, le président Abry a ouvert la session par un tour d'€™horizon des sujets d'€™actualité et un point sur les filières. Un marché physique qui se maintient en blé, dans un contexte concurrentiel plus difficile, suite à la suppression par l'€™Ukraine de leur taxe à l'€™exportation. Des prix pour l'€™orge à 190€‰€/tonne rendu Creil et 200€‰€/tonne Moselle, alors que le colza perd un peu de ses gains passés, à 416€‰€/t rendu Rouen. Les fondamentaux du marché mondial des céréales restent stables, la crise financière n'€™ayant pas provoqué d'€™emballement du prix des denrées agricoles.
Coté viande bovines, des cours plutôt satisfaisants au regard de ces dernières années, conséquence directe de l'€™ouverture sur le marché méditerranéen. Globalement, les exportations françaises ont augmenté de 10,4 % en vif en 2011. Ce qui n'€™est pas sans conséquence quant à la sous utilisation des outils industriels d'€™abattage. Une démarche commune Alysé/Cialyn/Sicarevyl est menée en ce sens, afin de relancer les productions de l'€™élevage allaitant sur le département, notamment l'€™engraissement des broutards. Embellie toute relative pour le prix du porc, à 1,40 €/kg sur le marché breton au 17 novembre. Concernant l'€™aviculture bio «cahier des charges européen», la Chambre confirme son soutien à ce type de développement, qui permet, souligne Gilles Abry : «d'€™ancrer une source de valeur ajoutée supplémentaire aux territoires, à la fois par la création d'€™ateliers de production mais également par la formalisation de débouchés pour les céréales bio, notamment les céréales secondaires»

[INTER]Inquiétude du secteur betteravier[inter]
En lait, la collecte nationale est en hausse de 5 %, atteignant un prix moyen à l'€™un de ses meilleurs niveaux de ces sept dernières années (359,91€‰€/1000 litres). Les craintes émises lors du rattachement de notre département au Bassin Grand-Est se confirment, avec le risque de voir les attributions de quotas supplémentaires diminuer pour l'€™Yonne, au bénéfice de départements où la zone de production laitière est plus concentrée. Qualité et quantité sont au rendez-vous en matière de viticulture: les stocks se reconstituent et les prix retrouvent des couleurs (550 à 580 €/feuillette en Chablis). Les marché restant tendu en rouge et en crémant du fait de stocks relativement faibles.
Si le secteur betteravier enregistre une envolée des cours du sucre (650€‰€/t) et des rendements exceptionnels (plus de 95 t/ha à 16 % de richesse en sucre), la fin des quotas betteraviers dès 2015, annoncée par la Commission Européenne ne sera pas sans conséquence pour les planteurs de notre département. Le président en profite pour rappeler les effets du PRN sucre pour l'€™Yonne : 20 exploitations soutenues (dont 17 pour le chanvre), pour une enveloppe globale de 450€‰000 € et trois organismes (Chambre agriculture, Lycée la Brosse et Sedarb), pour près de 112€‰000 €

[INTER]Chanvre: une filière en devenir[inter]
Le projet de filière chanvre se poursuit, avec l'€™embauche pour 12 mois, d'€™un ingénieur qui aura pour missions'€‰: de regrouper les entreprises intéressées par la production, la transformation et l'€™utilisation du chanvre, de les accompagner pour créer un cluster, d'€™assurer la mise en place et le suivi de programme de recherche et développement de matériaux issus du chanvre. Des contacts sont en cours avec plusieurs entreprises du département intéressées par le projet, notamment les groupes Schiever et Lafarge. Un partenariat avec les «Chanvriers de l'€™Est» pourrait à l'€™horizon 2012, déboucher sur une mise en culture de 300 ha supplémentaires dans l'€™Yonne.
La création d'€™une Zone d'€™Action Renforcée (ZAR) sur le bassin versant du Ru de Baulches, demandée par les services de l'€™à‰tat, fait toujours débat. La zone couvre près de 10€‰000 ha et concerne environ 130 agriculteurs. Si la Chambre n'€™en refuse pas le principe, des mesures «réalistes» sont réclamées par le président Abry, qui refuse toute «précipitation» en la matière et souhaiterait attendre la mise en place du 5e Programme Directive Nitrates plutôt que de voir appliqué immédiatement un programme ZAR.
Après plus d'€™un an de travail, le projet d'€™une Chambre unique régionale était bien avancé. Un processus de fusion stoppé net par la décision de la Chambre d'€™agriculture de Saône et Loire de ne pas valider une étape intermédiaire qui aurait conduit à la mutualisation de certains services. Avec d'€™ores et déjà comme conséquence, de voir figé l'€™appui financier de 150€‰000 € de l'€™APCA au projet bourguignon. L'€™obligation pour les Chambres départementales de contribuer l'€™an prochain à hauteur de 10 % de leurs ressources fiscales au budget régional, restant de mise. Gilles Abry regrette la décision prise par la Saône et Loire et prévient : [I]«mieux vaut une restructuration volontaire qu'€™obligée. Je crains que demain, nous soyons amenés à passer par le couloir de contention, comme cela a été le cas, pour nos collègues des autres Chambres consulaires, pour créer des instances régionales en peu de temps et contraints».[i]

Deux motions sur les Certificats d'€™Obtention Végétale

Alors que le Parlement vient d'€™entériner cette semaine la proposition de loi visant à généraliser le principe d'€™une taxe sur les semences de ferme à verser aux industriels semenciers, les membres de la Chambre d'€™agriculture réunis en session ont eu à se prononcer sur deux motions qui leur ont été présentées sur le sujet. La première, émanant du syndicat Confédération Paysanne et de son représentant, Pascal Rouger, appelait à refuser ce projet de loi, y voyant «un renforcement de l'€™emprise des sociétés semencières sur les agriculteurs» et «l'€™introduction d'€™une nouvelle charge nationale visant à fragiliser davantage l'€™activité agricole». La seconde motion, présentée par la FDSEA et les JA 89, admettant le principe d'€™une contribution des utilisateurs, du fait de «la nécessité de financer les programmes de recherche variétale dans le respect des droits de la propriété industrielle, notamment par les certificats d'€™obtention végétale», se félicitant «que puisse être reconnue la légitimité à utiliser des semences fermières». Des garanties étant demandées, afin que «toute contribution soit intégralement versée au financement de la recherche variétale et ne contribue pas à l'€™accroissement des marges bénéficiaires des industries financières». A l'€™issue du vote, la motion présentée par la FDSEA et les JA 89 a remporté la majorité des suffrages.