Filière viande bovine
Le point avec Michel Joly
La section viande de la FRSEA Bourgogne Franche-Comté, s’est réunie dernièrement et les délégations des sections départementales sont allées au congrès de la FNB des 5 et 6 février. C’est donc l’occasion d’interroger Michel Joly, président de la Fédération Régionale Bovine, sur la situation de la filière viande bovine.
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- Le congrès de la FNB s’est tenu les 5 et 6 février derniers à Mende en Lozère, sur quels points avez-vous insisté ?
«Le revenu est au cœur de nos préoccupations, le revenu pour nous et pour nos successeurs. En Bourgogne Franche-Comté, 70 % des terres et 70 % du cheptel laitier et allaitant sont aujourd’hui détenus par des exploitants âgés de plus de 52 ans, la plupart sont sans successeur ! Avec les lourds investissements financiers nécessaires, les reprises se font difficilement. Faits aggravants, la décapitalisation en bovins viande, le découragement des engraisseurs… Il nous semble que c’est l’affaire de toute la filière et des partenaires publics et privés. Et c’est maintenant qu’il faut agir, apporter des solutions.
Évidemment, la première piste, c’est de gagner sa vie. Si on réussit cette étape, nos gamins seront comme nous, des chefs d’entreprise et sauront reprendre nos outils. Ensuite, pour être force de proposition, il est nécessaire de conduire une réflexion propre à la région sur notre vision de notre agriculture et de nos produits. Quel modèle d’élevage pour la région ? Quelle dimension faut-il envisager pour nos ateliers ?
Deuxième axe, c’est contrer l’agribashing. Les paysans en ont marre de se faire traîner dans la boue. Mais le but n’est pas «de se faire L214». Au contraire, nous devons faire un vrai travail de lobbying, auprès d’un certain nombre de prescripteurs d’opinion d’une part, avec un vrai argumentaire scientifique et auprès des consommateurs citoyens d’autre part, en ouvrant nos fermes.»
- L’interprofession a validé une méthode de calcul d’un indicateur de prix de revient en viande bovine, qu’en pensez-vous ?
«Nous militons pour un changement d’état d’esprit dans les pratiques commerciales. Pour retrouver de la valeur, il faut une construction du prix en marche avant.
Les états généraux de l’alimentation ont abouti, à partir du modèle Éleveurs et Engagés, à une loi qui va dans le bon sens. La validation de la méthode de calcul d’un indicateur de prix de revient en viande bovine par les représentants de l’interprofession est une première étape Cet indicateur servira dans l’établissement de contrats qui devront être proposés par chaque maillon de la filière au maillon suivant, jusqu’au distributeur. Aujourd’hui, la plupart des flux de viande peuvent être assimilés à des contrats et donc doivent être renégociés pour intégrer cet indicateur.
Cependant, l’amélioration du revenu des éleveurs, grâce à la formation des prix, est encore loin d’être assurée.
La mesure prendra tout son sens lorsqu’avec les acteurs de la filière, nous arriverons à construire une contractualisation avec une formation du prix en marche avant et au-delà à augmenter le volume de bêtes contractualisées.
Maintenant c’est aux Organisations de Producteurs (OP), commerciales et non commerciales, de proposer un prix aux acheteurs. Mais c’est à nous de mettre la pression sur les GMS pour qu’elles acceptent ce schéma, à nous de mettre la pression sur la restauration hors domicile, pour qu’elle propose de la viande française. Nous éleveurs, nous devons y croire. Continuons de nous mobiliser.»
«Le revenu est au cœur de nos préoccupations, le revenu pour nous et pour nos successeurs. En Bourgogne Franche-Comté, 70 % des terres et 70 % du cheptel laitier et allaitant sont aujourd’hui détenus par des exploitants âgés de plus de 52 ans, la plupart sont sans successeur ! Avec les lourds investissements financiers nécessaires, les reprises se font difficilement. Faits aggravants, la décapitalisation en bovins viande, le découragement des engraisseurs… Il nous semble que c’est l’affaire de toute la filière et des partenaires publics et privés. Et c’est maintenant qu’il faut agir, apporter des solutions.
Évidemment, la première piste, c’est de gagner sa vie. Si on réussit cette étape, nos gamins seront comme nous, des chefs d’entreprise et sauront reprendre nos outils. Ensuite, pour être force de proposition, il est nécessaire de conduire une réflexion propre à la région sur notre vision de notre agriculture et de nos produits. Quel modèle d’élevage pour la région ? Quelle dimension faut-il envisager pour nos ateliers ?
Deuxième axe, c’est contrer l’agribashing. Les paysans en ont marre de se faire traîner dans la boue. Mais le but n’est pas «de se faire L214». Au contraire, nous devons faire un vrai travail de lobbying, auprès d’un certain nombre de prescripteurs d’opinion d’une part, avec un vrai argumentaire scientifique et auprès des consommateurs citoyens d’autre part, en ouvrant nos fermes.»
- L’interprofession a validé une méthode de calcul d’un indicateur de prix de revient en viande bovine, qu’en pensez-vous ?
«Nous militons pour un changement d’état d’esprit dans les pratiques commerciales. Pour retrouver de la valeur, il faut une construction du prix en marche avant.
Les états généraux de l’alimentation ont abouti, à partir du modèle Éleveurs et Engagés, à une loi qui va dans le bon sens. La validation de la méthode de calcul d’un indicateur de prix de revient en viande bovine par les représentants de l’interprofession est une première étape Cet indicateur servira dans l’établissement de contrats qui devront être proposés par chaque maillon de la filière au maillon suivant, jusqu’au distributeur. Aujourd’hui, la plupart des flux de viande peuvent être assimilés à des contrats et donc doivent être renégociés pour intégrer cet indicateur.
Cependant, l’amélioration du revenu des éleveurs, grâce à la formation des prix, est encore loin d’être assurée.
La mesure prendra tout son sens lorsqu’avec les acteurs de la filière, nous arriverons à construire une contractualisation avec une formation du prix en marche avant et au-delà à augmenter le volume de bêtes contractualisées.
Maintenant c’est aux Organisations de Producteurs (OP), commerciales et non commerciales, de proposer un prix aux acheteurs. Mais c’est à nous de mettre la pression sur les GMS pour qu’elles acceptent ce schéma, à nous de mettre la pression sur la restauration hors domicile, pour qu’elle propose de la viande française. Nous éleveurs, nous devons y croire. Continuons de nous mobiliser.»