Le plus ancien cueilleur de cerises

C'est entre les branches des cerisiers du verger de Laurent Prou que Thierry Lecoeur cueille les cerises. « Ce sont des amis qui ont voulu m'embarquer dans cette aventure, au début, j'étais réticent, et puis j'ai tenté l'expérience et ça m'a plu. Robert m'a mis le pied à l'étrier », confie-t-il, un sourire aux lèvres. Âgé de 70 ans, Thierry connaît le verger comme sa poche et a pris l'habitude de venir chaque été, cueillir les cerises, les mirabelles et les pêches de vigne. « Je me souviens, au début, on était quatre cueilleurs à le faire, maintenant on est une dizaine, les anciens ont arrêté, mais je continue tant que je suis valide. Et la chaleur ne me fait pas peur », ajoute Thierry, du haut du cerisier, un panier à la main. Depuis son plus jeune âge, sa passion pour la cerise ne l'a jamais quitté. « J'ai toujours aimé les cerises, autant les déguster que les cueillir. Quand j'étais gamin, j'y allais tous les jeudis, et je me régalais », confesse-t-il. Le panier déjà plein, Thierry descend et cherche le prochain arbre fruitier. « Laurent Prou vient d'une famille historique de Vallan, je le connaissais de nom, avant d'arriver ici, et puis j'ai appris à le connaître et au fur et à mesure du temps, nous avons tissé des liens. Chaque année, il me rappelle et je réponds toujours présent », manifeste-t-il ravi. C'est en parcourant les arbres fruitiers, qu'il salue les autres cueilleurs et prend le temps de discuter avec eux. « On a commencé à six heures ce matin, mais avec la chaleur on va sûrement arrêter ce midi », ajoute-t-il.

« Que la fête commence ! »

C'est en se rendant vers le camion de vente que Thierry Lecoeur poursuit. « Ce que j'apprécie ici, c'est qu'on peut prendre le temps de vivre, de discuter et d'échanger avec d'autres cueilleurs. Nous sommes payés au panier, nous n'avons pas d'obligation particulière. On n'est pas en usine quoi ! Et puis, je suis dans la campagne, j'aime être en plein air, c'est agréable », décrit-il, en emportant son poste radio. Laurent Prou, au camion, tri une nouvelle fois les arrivages. « En ce moment, nous trions les régina et les rainiers. Nous avons commencé le 22 mai, normalement si tout va bien, nous aurons terminé pour le 14 juillet », déclare-t-il, en emportant un cageot. Le groupe de cueilleurs se réunit autour du camion avant de partir. Thierry Lecoeur apporte sa tarte aux cerises maison. « Aujourd'hui, c'est ma fête, et comme chaque fois, nous fêtons ça autour d'un verre et d'une tarte. C'est un moment convivial qui permet de nous rassembler », raconte-t-il. Robert, son ancien camarade de cueillette, est venu à l'occasion, sur le verger pour retrouver son ami de longue date. Après 24 ans de cueillette, Robert a désormais laissé la place à des étudiants. « Il fait chaud pour la Saint Thierry », rigole-t-il, avant de trinquer en l'honneur de son ami.