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Recensement agricole

Le nouveau visage de la ferme Yonne

Organisé tous les dix ans par les services statistiques du ministère de l'€™Agriculture, le recensement agricole vient de livrer ses premiers chiffres concernant le département.
Par Dominique Bernerd
Le nouveau visage de la ferme Yonne
Une vingtaine d'enquêteurs ont sillonné le département l'hiver dernier, pour collecter les données chiffrées de ce recensement.
Mieux formé et plus branché, plus productif, exploitant une SAU moyenne grandissante, conforté en spécialité Grandes Cultures, plus engagé dans une démarche de qualité et optant majoritairement pour un statut juridique individuel : tel pourrait être le portrait robot de l'€™agriculteur icaunais si on se réfère aux chiffres que viennent de délivrer les services statistiques de la Draaf, suite au recensement de l'€™hiver dernier.
Si le département conserve sa vocation agricole, le nombre d'€™exploitants diminue en dix ans de 10 % Il résiste malgré tout, comparé aux chiffres de la Bourgogne (- 18 %) ou du national (- 21 %). Une particularité pour l'€™Yonne : un fort taux de féminisation (22 %) et une tendance haussière (+ 2 % de femmes exploitantes). Le nombre d'€™exploitants hommes étant en diminution de 13 %. Une population masculine qui vieillit, avec une moyenne de 48,9 ans, (47,1 ans en 2000), contre 52,4 ans pour leurs collègues féminins. Si 21 % des exploitants ont moins de 40 ans (contre 19 % au national), les moins de 30 ans ne représentent que 6 %. La plus faible proportion observée en Bourgogne. Des jeunes de mieux en mieux formés : 78 % d'€™entre eux ayant au moins le niveau Bac (en 2000, ils n'€™étaient que 47 %). Sur l'€™ensemble des exploitants, 42 % ont atteint ce niveau d'€™études (en hausse de 16 % par rapport à 2000). Le département respecte son titre de «champion de France de la télédéclaration», avec 58 % des exploitations disposant d'€™Internet, dont 87 % en Haut-Débit. Si 30 % des exploitations utilisent un logiciel de comptabilité ou technique, ce score est toutefois le plus faible à l'€™échelle régionale.
La productivité du travail progresse, avec 1,7 UTA (Unité de Travail Annuel) par exploitation contre 1,6 il y a dix ans. Par ailleurs, il faut désormais 1,7 UTA pour mettre en valeur 100 ha, contre 1,9 UTA en 2000. Le nombre d'€™exploitations individuelles marque le pas, au bénéfice des EARL, même si 43 % d'€™entres elles sont unipersonnelles.

[INTER]Le département le plus céréalier de la région[inter]
En 2010, l'€™Yonne comptait 4 300 exploitations, soit 21 % de la ferme Bourgogne et 0,9 % de la ferme France métropolitaine. En dix ans, 800 ont disparu. Trois sur cinq en quarante ans. Sont concernées principalement : les petites exploitations (- 33 %). A contrario, celles ayant un potentiel de production supérieur à 25 000 € ne baissent que de 9 % (contre -15 % au régional). Ces 3 300 moyennes et grandes exploitations représentent désormais 77% de l'€™ensemble et contribuent à 98,8 % de la production agricole potentielle départementale, occupant 97,5 % de la superficie agricole. Au total, les exploitations agricoles s'€™étendent sur 424 400 ha. Une surface sans réelle déprise, ne diminuant que de 0,5 % en dix ans (contre - 3,2 % au national). La taille même des exploitations continue à croître, avec une SAU moyenne approchant les 98 ha (contre 83 ha en 2000).
La production agricole départementale est axée sur trois grandes filières : grandes cultures, viticulture et système mixte grandes cultures/bovins. Le nombre d'€™exploitations spécialisées en viticulture étant le seul à croître en dix ans (+ 15 %) et représente désormais 18 % des exploitations icaunaises. A noter : un fort potentiel économique en vignes, avec une Production Brute Standard (PBS) moyenne en hausse de + 24 % à 155 000 €.
Département le plus céréalier de la région, l'€™Yonne est le premier au national pour ses surfaces d'€™orge d'€™hiver (17 % de la SAU) et de colza (18 % de la SAU). Au total, plus de 75 % de sa surface agricole est consacrée aux céréales et oléo-protéagineux et en fait le 5e département métropolitain en la matière. Au sein de l'€™élevage bourguignon, l'€™Yonne se distingue par une présence laitière, en dépit d'€™une forte baisse du nombre d'€™exploitations (-40 %). Majoritairement situés en Terre Plaine et aux abords du Morvan, les élevages en troupeau allaitant voient leur nombre diminuer de - 20 %, avec 750 exploitations (dont 230 spécialisées). Le nombre de cheptels ovins (- 44 %) et caprins
(-36 %) est également à la baisse, tout comme les effectifs de porcs (31 %). La filière volailles
certifiées est la seule des élevages hors sol à augmenter, avec une hausse spectaculaire en dix ans de + 47 % du nombre de poulets de chair.

Tous ces résultats sont consultables sur Internet :
www.agriculture.gouv.fr/recensement-agricole-2010
www.agreste.agriculture.gouv.fr
www.draaf.bourgogne.agriculture.gouv.fr

Les chiffres clés de l'€™Yonne

4 300 exploitations agricoles, dont 200 engagées en agriculture biologique et 760 en AOP - AOC 5 300 exploitants, dont 1.100 âgés de moins de 40 ans 2 300 salariés permanents 146 ha de SAU moyenne des exploitations (hors vignes) 10,4 ha de SAU moyenne en vignes 105 000 bovins, dont 26.800 vaches allaitantes et 15 800 vaches laitières 30 950 ovins 57 200 porcins 2 686 000 poulets de chair 218 400 ha de superficies en céréales, dont 87.300 en oléagineux 23 400 ha de cultures fourragères 47 500 ha de surfaces d'€™herbe 7 160 ha de vignes 20 100 ha de jachères