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Apiculture

Le miel et les abeilles

De nombreux Côte d’oriens se fascinent pour le plus pollinisateur des insectes. Rencontre avec l’un d’entre eux, habitant à proximité d’Arnay-le-Duc.
Par Aurélien Genest
Le miel et les abeilles
Nicolas Dortel, ici à Magnien.
La passion des abeilles, Nicolas Dortel l’a héritée de son père, apiculteur amateur depuis de nombreuses années à quelques kilomètres de Pouilly-en-Auxois. «Petit, je le reconnais, j’avais un peu peur des abeilles ! Mais en grandissant, je me suis intéressé à la vie et aux mœurs de cet insecte. J’ai trouvé cela fascinant et je suis à mon tour tombé dedans !» confie le Côte d’orien de 34 ans, qui a installé plusieurs ruches de son père dans une prairie à Magnien, près d’Arnay-le-Duc. Nicolas Dortel se forme au quotidien dans l’idée de posséder un jour ses propres ruches : «produire du miel ne s’improvise pas et nécessite l’acquisition de connaissances spécifiques. L’apiculteur doit comprendre le fonctionnement de la ruche et faire face à des aléas de tout type. D’une année sur l’autre, on ne sait pas du tout ce qu’il peut se passer : un événement sanitaire ou climatique peut survenir, il faut savoir y répondre le plus rapidement possible sous peine de perdre toutes ses abeilles. On en apprend vraiment tous les jours avec cet insecte, c’est vraiment passionnant» assure t-il avec enthousiasme.

40 000 km pour 1kg
L’abeille est un insecte «très intelligent, très bénéfique à la biodiversité et capable de produire des alvéoles plus que parfaites. L’homme aurait besoin de beaucoup de matériel de précision pour assurer la même perfection» souligne Nicolas Dortel, peu avare en anecdotes sur sa passion : «la production d’un kilogramme de miel est le résultat d’un déplacement de 40 000 kilomètres de la part des abeilles et du butinage de 80 0000 fleurs. Une abeille doit donc parcourir l’équivalent du tour de la Terre pour produire un pot de miel d’un kilogramme ! En réalité, elle ne le fera jamais : une telle production de miel est le résultat d’un travail collectif car une abeille ne vit que trois semaines en été et trois mois en hiver. Un seul et même insecte n’est donc pas en capacité d’effectuer un tel trajet. Il faut également savoir qu’une ruche de taille moyenne peut compter jusqu’à 40 000 abeilles en période estivale et 20 000 quand les températures sont au plus bas. Une abeille se déplace jusqu’à trois kilomètres de sa ruche pour aller butiner».

Une année bien difficile
L’année 2016 aura été particulièrement délicate pour la production : «le temps a été plus que pluvieux au printemps. En conséquence, les abeilles ne sont pas sorties ou alors très peu... La floraison n’a pas été là en temps et en heure. La production de miel est de ce fait beaucoup moins importante que d’ordinaire» relève le Côte d’orien. Seulement 40 kilogrammes ont été récoltés en août sur l’ensemble des six ruches installées sur sa propriété. «C’est autant que l’an passé mais en 2015, je n’avais que quatre ruches... L’année dernière était déjà très décevante d’un point de vue production. Cette fois-ci, nous battons tous les records... De nombreux apiculteurs disent la même chose, la tendance semble généralisée» déplore Nicolas Dortel.

Du travail toute l’année
L’apiculture nécessite une présence et une surveillance quasi-quotidienne des ruches, surtout durant la période estivale. L’une des opérations les plus importantes consiste à établir un «bilan de santé» au retour des beaux jours : «c’est ce que nous appelons la visite de printemps, elle se déroule généralement au mois d’avril» précise Nicolas Dortel, «nous ouvrons les ruches pour la première fois de l’année. Cette action permet de savoir si la ruche se porte bien et si la reine pond convenablement. Nous alimentons alors les abeilles en conséquence avec du sirop, dans des proportions en lien avec ce que nous constatons. Nous revenons plusieurs fois dans l’année selon les besoins des populations». La saison hivernale est «un peu plus calme» poursuit le Magniénois : «nous continuons à donner du sirop et de la nourriture jusqu’en octobre. Nous pesons les ruches pour évaluer les populations et leurs besoins. Il faut laisser suffisamment de miel aux abeilles pour qu’elles puissent convenablement s’alimenter durant l’hiver».

Points réglementaires
Installer des ruches près de chez soi implique plusieurs dispositions préalables. Un arrêté préfectoral interdit leur présence à moins de 50 mètres d’une habitation et à moins de 100 mètres d’une église, d’une école et d’un hôpital. Les mairies doivent également être informées de la présence de tout essaim, tout comme les services de la DDPP afin de permettre une bonne surveillance en cas de maladies. Un apiculteur doit être déclaré à la MSA si celui-ci possède au moins 50 ruches. Le producteur de miel sera considéré comme professionnel à partir de 200 ruches. Depuis cette année, l’intégralité des revenus liés à l’apiculture (ventes d’essaims, de miel, de pollen, de propolis...) doit être déclarée aux services des impôts dès la première ruche, et non plus dès la 11ème ruche.