Nuit du fumier
Le fumier nouveau est arrivé… !
Ils avaient promis une « nuit du fumier » agitée et odorante… Pari tenu pour les agriculteurs de l’Yonne qui dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, sont allés déposer devant les permanences des députés de l’Yonne, de la préfecture d’Auxerre, des sous-préfectures de Sens et Avallon, ainsi qu’à la DDT, leurs bennes de fumier
Il est tout juste 23 heures. Dans le centre ville d’Auxerre, les derniers noctambules sortent des restaurants et s’interrogent en voyant passer le ballet des voitures et tracteurs… «C’est une révolte… ? Non Sire, c’est une révolution !» Enfin… Pas encore ! Juste le sentiment de ras-le-bol manifesté par les agriculteurs en colère vis-à-vis de l’administration et des parlementaires du département, accusés de ne pas faire suivre d’actes les multiples rencontres et courriers qui leur sont adressés depuis des mois.
Première étape de la soirée devant la permanence du député de la circonscription, Guillaume Larrivé. Une échelle prêtée par un voisin complaisant et la banderole accusatrice délivre son message : «Tu as voulus la place, assume !» Alerte ! On a perdu un tracteur… Finalement retrouvé devant la DDT. Erreur d’aiguillage ! Le temps d’arriver avec sa benne de fumier et la marchandise est promptement livrée devant l’Impasse Maisons-Fort. Pas le temps d’attendre un accusé de réception. Direction la préfecture, à quelques centaines de mètres pour une autre livraison.
La colère dans tous les esprits
Juste le temps pour le député de rejoindre les manifestants pour un dialogue improvisé : «J’ai vu la banderole, elle me va très bien ! J’assume tout ce que j’ai fait depuis deux ans.. Concrètement, j’ai interrogé 48 fois le ministre de l’Agriculture pendant tout ce temps et dans le débat sur la Loi agricole, je crois avoir été le seul parlementaire de l’Yonne à m’exprimer aussi clairement à la tribune du Parlement, demandant entre autres, solennellement, en votre nom, d’en finir avec le compte pénibilité qui me parait être une sottise… Je n’ai pas la science infuse, ne suis pas agriculteur et ne prétends pas l’être ! Mon job, c’est en effet de porter votre expression, mais en même temps, il y a 577 députés, avec une majorité qui vote des lois. Il y a eu d’autres majorités qui ont voté d’autres textes, je pense au Grenelle de l’Environnement, qui n’est certainement pas la norme la plus intelligente qui ait été votée ces dernières années…» Proposant dans la foulée d’organiser dès cette semaine, une réunion de crise réunissant représentants d’agriculteurs et l’ensemble des parlementaires du département, tous partis confondus.
Mais la colère est dans tous les esprits, notamment chez les jeunes, venus en nombre et pour beaucoup, la coupe est pleine, à l’image de cet éleveur laitier de Puisaye : «Vous avez votre job, nous aussi, tous les jours on a notre job et je peux vous dire qu’il est de moins en moins facile ! Pour tous les JA qui vont s’installer et pour ceux qui suivent, je leur souhaite bon courage ! Et ça, il faut que tout le monde en prenne conscience… Petit à petit, tout est en train de s’effondrer !»
Il est bientôt minuit. Une dernière banderole accrochée aux grilles de la préfecture et le cortège repart, direction la DDT. Pour un «paiement en liquide» cette fois-ci ! Un traitement de faveur dont tient à s’excuser le président de JA 89, Julien Caillard : «Je souhaite m’excuser auprès des agents de la ville d’Auxerre pour le travail qu’ils auront à effectuer demain. Les pauvres, ils n’y sont pour rien» Message transmis !
Première étape de la soirée devant la permanence du député de la circonscription, Guillaume Larrivé. Une échelle prêtée par un voisin complaisant et la banderole accusatrice délivre son message : «Tu as voulus la place, assume !» Alerte ! On a perdu un tracteur… Finalement retrouvé devant la DDT. Erreur d’aiguillage ! Le temps d’arriver avec sa benne de fumier et la marchandise est promptement livrée devant l’Impasse Maisons-Fort. Pas le temps d’attendre un accusé de réception. Direction la préfecture, à quelques centaines de mètres pour une autre livraison.
La colère dans tous les esprits
Juste le temps pour le député de rejoindre les manifestants pour un dialogue improvisé : «J’ai vu la banderole, elle me va très bien ! J’assume tout ce que j’ai fait depuis deux ans.. Concrètement, j’ai interrogé 48 fois le ministre de l’Agriculture pendant tout ce temps et dans le débat sur la Loi agricole, je crois avoir été le seul parlementaire de l’Yonne à m’exprimer aussi clairement à la tribune du Parlement, demandant entre autres, solennellement, en votre nom, d’en finir avec le compte pénibilité qui me parait être une sottise… Je n’ai pas la science infuse, ne suis pas agriculteur et ne prétends pas l’être ! Mon job, c’est en effet de porter votre expression, mais en même temps, il y a 577 députés, avec une majorité qui vote des lois. Il y a eu d’autres majorités qui ont voté d’autres textes, je pense au Grenelle de l’Environnement, qui n’est certainement pas la norme la plus intelligente qui ait été votée ces dernières années…» Proposant dans la foulée d’organiser dès cette semaine, une réunion de crise réunissant représentants d’agriculteurs et l’ensemble des parlementaires du département, tous partis confondus.
Mais la colère est dans tous les esprits, notamment chez les jeunes, venus en nombre et pour beaucoup, la coupe est pleine, à l’image de cet éleveur laitier de Puisaye : «Vous avez votre job, nous aussi, tous les jours on a notre job et je peux vous dire qu’il est de moins en moins facile ! Pour tous les JA qui vont s’installer et pour ceux qui suivent, je leur souhaite bon courage ! Et ça, il faut que tout le monde en prenne conscience… Petit à petit, tout est en train de s’effondrer !»
Il est bientôt minuit. Une dernière banderole accrochée aux grilles de la préfecture et le cortège repart, direction la DDT. Pour un «paiement en liquide» cette fois-ci ! Un traitement de faveur dont tient à s’excuser le président de JA 89, Julien Caillard : «Je souhaite m’excuser auprès des agents de la ville d’Auxerre pour le travail qu’ils auront à effectuer demain. Les pauvres, ils n’y sont pour rien» Message transmis !