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Technologies

Le drone agricole prend son envol

Imaginez un objet volant, pesant moins de 2kg, bardé de capteurs en tous genres, et survolant vos parcelles. Cet outil existe et est prêt à rendre de nombreux services à l’agriculture. Mais comment fonctionne-t-il  ?
Par Frédéric Duclos
Le drone agricole prend son envol
Un exemple de préconisation d’azote obtenu grâce aux données collectées pour le drone. Source:Airinov
A l’instar des armées, l’agriculture utilisait elle aussi les nouvelles technologies pour travailler avec plus de précision. C’est donc tout naturellement que, après les satellites, les drones prennent aujourd’hui positions dans les campagnes.

Qu’il s’agisse d’une version «avion» ou «quadricoptère», ces petits bijoux de technologie vont survoler les parcelles selon un plan de vol programmé et en photographier les cultures. Selon le type de capteur qui l’équipe, le drone peut mesurer l’énergie solaire réfléchie par le feuillage (réfléctance), compter le nombre d’épis en un point précis sur une parcelle mais aussi fournir une cartographie des adventices ou des insectes ravageurs.

De retour au sol, les précieuses données collectées vont être entrées dans un modèle agronomique (logiciel informatique) qui va les traduire en cartographie de besoins de la culture. Ce modèle varie en fonction de la culture.

Finalement, le drone, ou plutôt le capteur, fait exactement la même chose que l’agriculteur  : il observe les plantes. Mais dans un temps plus court. En effet, le drone est capable de couvrir 10 hectares en seulement quelques minutes. De plus, contrairement à la méthode d’analyse par échantillon, les observations fournies par le drone sont effectives pour chaque mètre carré, donc beaucoup plus précises.

Selon l’opérateur, la carte est délivrée en trois jours maximum, après analyse et vérification par un ingénieur agronome. Elle résume les mesures et constitue un véritable « scan » de l’exploitation. Elle fournit des préconisations pratiques pour traiter au mieux les cultures et faire ainsi des économies d’engrais. Le zonage obtenu est utilisé par les outils de pilotage des matériels de fertilisation.

De nombreuses applications
Les applications du drone, qu’elles soient dédiées au secteur agricole ou environnementales, n’en sont qu’à leur début. En agriculture par exemple, le drone est également utilisé pour la recherche, notamment en collaboration avec l’Inra, des coopératives et des semenciers. Ainsi les chercheurs travaillent sur un plus grand nombre de cultures (colza, blé, orge, maïs...),  mais aussi sur sur d’autres types d’observations (taux de chlorophylle, la surface de feuilles, des paramètres de stress hydrique de la végétation...)

Les prises de vue peuvent également être utilisées pour établir de manière très précise les dégâts causés aux parcelles par les gibiers.

Dans le domaine de l’environnement, le drone peut être utilisé pour observer la biodiversité (présence d’espèces animales, d’insectes). Il peut analyser les conséquences écologiques d’accidents industriels ou encore suivre l’évolution d’un incendie de forêt.