Productions végétales
Le doute est semé
Un agriculteur de l’Auxois partageait ses impressions la semaine dernière en semant son colza.

Une nouvelle campagne débute avec les semis de colza. Sébastien Noireaut, exploitant à Meilly-sur-Rouvres, a fait le choix de «repartir» dans cette culture malgré deux dernières années très compliquées. «Sur les 40 ha que j’avais semés en 2019, 34 n’ont jamais rien donné. Les 6 ha que j’ai conservés ont terminé sur un rendement de 4 q/ha…», déplore l’agriculteur, pourtant habitué à des récoltes relativement intéressantes ces deux dernières décennies. Les aléas climatiques et attaques d’insectes changent considérablement la donne : «cela devient très compliqué de cultiver du colza mais ça, ce n’est pas un scoop. Pour ne rien arranger, je suis assuré mais mes références commencent de baisser sérieusement, c’est une autre problématique…» L’agriculteur de 43 ans retente malgré tout «le coup» cette année : «je le fais sans grande conviction car il peut se passer beaucoup de choses d’ici la récolte, mais je reste très attaché au colza : il s’agit d’une très bonne tête d’assolement et nous faisons toujours un bon blé derrière. J’ai attendu qu’il tombe 15 mm pour semer : je n’aurais certainement rien fait dans le cas contraire. De l’eau, il va en falloir davantage et très rapidement… Au moment où je vous parle, je ne suis pas très serein… Il faudra aussi un hiver un peu plus rude pour réduire la pression d’insectes, des techniciens évoquent la nécessité d’avoir au moins cinq jours consécutifs à -5°C pour y arriver».
Chaux devant
Sébastien Noireaut a « revu sa copie » en divisant par deux ses surfaces dédiées au colza : « je passe en effet de 40 à 20 ha lors de cette campagne. Je ferai certainement davantage de tournesols à la place, j’essaierai peut-être aussi du soja… Pour la première fois, je viens de tester du sorgho après le retournement du colza : sur les 4 ha de la première coupe, 20 bottes de 550 kg ont été récoltées en enrubannage. C’est plutôt moyen, je compte désormais sur une deuxième coupe en septembre. Si le temps s’y prête, bien entendu ! Il y a décidément beaucoup de « si » dans notre métier ». Sébastien Noireaut maintient ses habitudes « colza » en important du compost (10 t/ha) dans ses champs. Un chaulage est aussi réalisé tous les trois ans afin de conserver un pH correct dans ses terres blanches : « celles-ci sont particulièrement acides dans le secteur. Ne rien faire, c’est laisser les sols s’appauvrir. La facture de la chaux s’élève à 95 euros/ha, ce n’est pas donné mais cela porte généralement ses fruits. J’apporte également un peu de phosphore avec du Super 46. J’espère que tout cela ne sera pas vain ! Dans le passé, nous semions du colza la fleur au fusil, ce n’est plus le cas. Enfin, pas pour moi ». L’exploitant de Meilly-sur-Rouvres fait part d’une nouveauté avec la mise à disposition, depuis 2019, du désherbant Mozzar/Belkar : « jusqu’à présent, il fallait désherber le colza juste après les semis. Avec ce nouveau produit post-levée, nous avons la possibilité de désherber un peu plus tard. Les interventions devraient être davantage raisonnées et moins systématiques, je perçois cela comme un avantage. Nous verrons bien ».
Chaux devant
Sébastien Noireaut a « revu sa copie » en divisant par deux ses surfaces dédiées au colza : « je passe en effet de 40 à 20 ha lors de cette campagne. Je ferai certainement davantage de tournesols à la place, j’essaierai peut-être aussi du soja… Pour la première fois, je viens de tester du sorgho après le retournement du colza : sur les 4 ha de la première coupe, 20 bottes de 550 kg ont été récoltées en enrubannage. C’est plutôt moyen, je compte désormais sur une deuxième coupe en septembre. Si le temps s’y prête, bien entendu ! Il y a décidément beaucoup de « si » dans notre métier ». Sébastien Noireaut maintient ses habitudes « colza » en important du compost (10 t/ha) dans ses champs. Un chaulage est aussi réalisé tous les trois ans afin de conserver un pH correct dans ses terres blanches : « celles-ci sont particulièrement acides dans le secteur. Ne rien faire, c’est laisser les sols s’appauvrir. La facture de la chaux s’élève à 95 euros/ha, ce n’est pas donné mais cela porte généralement ses fruits. J’apporte également un peu de phosphore avec du Super 46. J’espère que tout cela ne sera pas vain ! Dans le passé, nous semions du colza la fleur au fusil, ce n’est plus le cas. Enfin, pas pour moi ». L’exploitant de Meilly-sur-Rouvres fait part d’une nouveauté avec la mise à disposition, depuis 2019, du désherbant Mozzar/Belkar : « jusqu’à présent, il fallait désherber le colza juste après les semis. Avec ce nouveau produit post-levée, nous avons la possibilité de désherber un peu plus tard. Les interventions devraient être davantage raisonnées et moins systématiques, je perçois cela comme un avantage. Nous verrons bien ».