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Le dispositif BOP étendu au département de l’Yonne

Par le biais de l’Union des Protections Végétales de l’Yonne, les acteurs de la filière céréalière icaunaise ont décidé d’étendre au département le dispositif «Blé Objectif Protéines» en fonctionnement depuis un an en Côte d’Or.
Par Sandrine Vatinelle, Animatrice UPVY
Le dispositif BOP étendu au département de l’Yonne
Mise en place en Côte d’or, le dispositif «Blé Objectif Protéines»est désormais étendu au département de l’Yonne.
En Bourgogne Franche-Comté, la filière grandes cultures et plus particulièrement la filière céréalière reste incontournable. En effet à elle seule, elle représente 21 000 emplois et un milliard d’euros de chiffre d’affaire. Cette nouvelle région produit 4,8 millions de tonnes de céréales dont 2,4 millions de tonnes de blé tendre caractérisé par sa qualité meunière du fait de sa forte teneur en protéine. Cependant, depuis une dizaine d’année des phénomènes inquiétants sont apparus : des rendements qui stagnent et un taux de protéine qui s’érode sans pour autant que les exigences des clients ne changent. Ceux-ci ont impacté plus particulièrement les départements les plus céréaliers : l’Yonne et la Côte d’Or. Face à cette problématique et sous l’impulsion des professionnels agricoles au travers de l’APPV21 (Association de Promotion des Productions Végétales), coopératives, négoces, syndicats, Arvalis Institut du Végétal et chambres d’Agriculture ont décidé de réagir collégialement afin de préserver les débouchés des cultures locales. Créant à cet effet le projet BOP «Blé Objectif Protéines». L’intérêt est d’identifier les causes de cette diminution des protéines et de proposer des pistes d’amélioration afin de pouvoir retrouver un taux de protéines compétitif dans un contexte contraint lié à la directive nitrates. Après un an de fonctionnement dans le département de Côte d’Or, les acteurs de la filière de l’Yonne se sont intéressés au dispositif et ont souhaité le déployer sur le département au travers de l’UPVY (Union des Productions Végétales de l’Yonne).

Atteindre les 11,5% de protéines pour satisfaire les marchés
«Aujourd’hui, l’objectif principal du groupe de travail est de rédiger un message commun, technique et stratégique, adapté au fil de la campagne et des conditions de l’année à destination des producteurs. Il est vrai que le climat et la nature du sol régissent de façon importante le taux de protéines (jusqu’à 2 points par exemple pour le climat, environ 1,5 point pour le sol). Restent donc les facteurs maîtrisables à l’échelle d’une parcelle : l’approche variétale et la conduite de la fertilisation azotée. D’une variété à l’autre, la variation peut être d’1 à 1,5 point. De même, pour l’ensemble des paramètres qui régissent la fertilisation (forme, fractionnement, dose), les pratiques peuvent aboutir à une différence de 1,5 point. Ce sont donc des leviers agronomiques non négligeables qui doivent nous permettent d’atteindre les 11.5% de protéines et satisfaire ainsi nos marchés», précise Amélie Petit, responsable agro-développement de Seine Yonne, union de coopératives entre Ynovae et 110 Bourgogne.
Des bulletins concertés «BOP» sont envoyés par chaque acteur, tout au long de la campagne, aux agriculteurs du territoire afin de les accompagner dans leur pratiques dans le but d’optimiser le taux de protéines. Le premier message délivré, début septembre, concerne le choix de la variété. Plusieurs sont testées sur les territoires du département pour éprouver leur résistance aux maladies, leur capacité de rendement. En parallèle, sont évaluées leurs capacités technologiques en termes de planification comme la teneur en protéine et leur qualité. Ensuite, à partir de fin janvier, le groupe opérationnel et collégial rédige environ quatre messages qui permettent d’accompagner les pratiques de fertilisation azotée. Le premier bulletin de cette année, en date du 3 février, vise à proposer des stratégies pour le premier apport. En effet, il a fait froid et sec, les cultures sont peu en avance, les reliquats mesurés en sortie d’hiver sont globalement plutôt élevés : il faut éviter l’erreur agronomique qui viserait à apporter trop tôt trop d’unités d’azote. Un prochain message devrait paraître autour du 15 février : ce sera l’occasion de faire le tour d’horizon sur les reliquats par grand type de sol et d’affiner les stratégies de fractionnement. Les messages suivants seront programmés en fonction de l’avancée des stades.
Les messages BOP ont juste pour ambition d’apporter aux exploitants des éléments de réflexion et un accompagnement technique, du premier apport jusqu’au pilotage de l’apport en fin de cycle afin de valoriser chaque unité d’azote apporté sous forme de rendement et de protéines. Le travail déjà engagé du projet BOP a mis en évidence l’intérêt du dernier apport et de son positionnement (autour de l’apparition de la dernière feuille). Même si ce projet ne fait que commencer, c’est bel et bien une action sur le long terme qui est porté par tous les acteurs (1) du territoire pour retrouver des blés productifs et de qualité.

(1) FDSEA 21 et 89, JA 21 et 89, Chambre d’Agriculture 21 et 89, Arvalis, Dijon Céréales, Bourgogne du Sud, les Ets Bresson, 110 Bourgogne, Ynovae, Sénograin, Ets Ruzé, Soufflet Agriculture