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Débat

Le Défi de la Biodiversité

Naturalistes, chasseurs, agriculteurs, tous ceux qui vivent dans les campagnes en conviennent : la biodiversité est en danger. Pour Hervé Lapie, agriculteur dans la Marne et responsable de ce dossier à la FNSEA, préserver et restaurer cette biodiversité sera « le sujet structurant » de l’agriculture pour les quinze prochaines années. « Il faut le considérer comme un projet qui peut apporter du revenu mais aussi du sens au métier d’agriculteur », a-t-il déclaré lundi 24 février à l’occasion d’une table ronde au salon de l’agriculture. Le thème est plus que jamais tendance, « bankable » comme le dit Pascal Ferré, chargé de la biodiversité à l’APCA. Cela fait pourtant quinze ans qu’agriculteurs, chasseurs et pêcheurs travaillent ensemble au sein du programme Agrifaune. Mais aujourd’hui, pour aller plus loin il faut investir dans la science, pour améliorer les connaissances, animer les territoires et accompagner les agriculteurs. François Omnes, de l’Office Français de la Biodiversité, a mis l’accent sur « la multifonctionnalité : les haies sont un refuge pour les pollinisateurs et les auxiliaires, un abri pour les animaux, un frein à l’érosion et la vente du bois de bocage procure même un revenu ». Mais lui aussi estime que l’on manque de connaissances scientifiques sur l’interaction des différents milieux entre eux et sur le rôle des auxiliaires. C’est tout l’objet du projet Auximore mis en place par Arvalis. Pascal Ferré a rappelé l’importance de maintenir la polyculture, « La spécialisation des activités entraînée par la PAC de 1992 a été une erreur et les aides agro-environnementales ne suffisent pas. » La solution viendra peut-être de contrats avec le privé, comme ceux que met en place Epiterre, fruit d’un partenariat entre la FNSEA et Imagin’Rural. Des Contrats de Prestation pour Services Environnementaux financés par de grandes entreprises productrices d’énergie.