FOP
Le colza : une culture en difficulté sur les plateaux
La Fédération des Producteurs d’Oléagineux et Protéagineux, en collaboration avec Terres Inovia, a organisé une réunion d’échanges à Nitry à l’attention de ses adhérents. Parmi les thèmes abordés : les difficultés croissantes, à cultiver du colza sur les plateaux de Bourgogne
Àla sécheresse et au gel qui ont marqué ces dernières années le secteur des plateaux de Bourgogne, se rajoute la problématique colza, au travers de la pression des ravageurs d’automne dans un contexte de résistance aux insecticides. Si le département reste leader en la matière pour la région, avec plus de 60 000 ha cultivés, la baisse des surfaces colza y est plus marquée qu’ailleurs et l’Yonne a quasiment perdu 20% par rapport aux chiffres enregistrés en 2012 (77 600 ha). Concernant les rendements, si un certain parallélisme existait entre les quatre départements bourguignons jusqu’à 2008, l’Yonne a vu depuis sa productivité décrocher, par rapport à la Côte d’Or et à la Saône et Loire, avec une moyenne 2016 à 28 q/ha. Une moyenne départementale qui masque l’impact des ravageurs sur les plateaux de Bourgogne, où les rendements sont inférieurs de 5 à 7 quintaux. La nature caractéristique des sols des plateaux bourguignons (argilo-calcaires superficiels à moyens), fait apparaître sur le secteur, selon une enquête menée auprès de 35 exploitants, un retour rapide du colza dans les rotations (tous les trois ans pour 48% d’entre eux et tous les quatre ans, pour plus de 22%). Difficile à produire compte tenu du contexte ravageurs, le colza a vu également ses charges opérationnels augmenter dans le département, atteignant 682 €/ha, selon une enquête CER France de 2015
Un phénomène de résistance aux insecticides
Principaux ravageurs du colza à l’automne sur les plateaux : la grosse altise et le charançon du bourgeon terminal (CBT). Depuis 2010, la pression en altises d’hiver s’amplifie. Un phénomène accentué par une période de présence des insectes sur les parcelles qui s’allonge, explique Delphine de Fornel ingénieure régionale à Terres Inovia : «les larves qui sont dans les cœurs ne sont pas atteignables avec les produits à disposition. Le seul moyen est d’éradiquer l’insecte adulte avant qu’il ne ponde…» Si le nombre d’insectes capturés a connu un pic en 2015, compte tenu d’une météo douce, particulièrement favorable, la tendance pour 2016 est toutefois à la baisse. En relation peut-être, avec la baisse des surfaces cultivées. Plusieurs mécanismes de résistance aux pyréthrinoides sont présents dans l’Yonne sur grosse altise et CBT, comme une modification de la cible, avec un insecticide qui se fixe moins bien, voire pas du tout, sur le système nerveux de l’insecte (résistances de type kdr et super kdr). Autre phénomène enregistré dans le département : la dégradation ou inhibition des insecticides par des enzymes produits par l’insecte. Avec pour constat que la lutte contre les ravageurs ne peut plus reposer uniquement sur la seule protection chimique, ce levier devant même redevenir secondaire.
D’où la nécessité de mettre en place des colzas robustes, poussants et à forte biomasse, moins impactés par les ravageurs d’automne. Mais en veillant à ne pas créer de rupture de fertilisation, souligne Sébastien Windsor, vice-président de la FOP et président depuis juin dernier de Terres Inovia : «ne vous lancez plus dans une impasse en phosphore, même si c’est la première chose à laquelle on pense quand on est en difficultés économiques, vous allez le payer encore plus cher derrière…» La culture du soja pourrait être une alternative au colza sur les plateaux, mais sous réserve, rappelle cet agriculteur présent dans la salle, «de pouvoir irriguer l’été sur nos terres superficielles et en veillant à ne pas dépasser une certaine altitude car au-dessus de 300 mètres, difficile de s’éloigner d’une rotation classique orges d’hiver, colza, blé. Le lin, le pois, c’est un peu la roulette russe, la solution n’est pas simple…»
Un phénomène de résistance aux insecticides
Principaux ravageurs du colza à l’automne sur les plateaux : la grosse altise et le charançon du bourgeon terminal (CBT). Depuis 2010, la pression en altises d’hiver s’amplifie. Un phénomène accentué par une période de présence des insectes sur les parcelles qui s’allonge, explique Delphine de Fornel ingénieure régionale à Terres Inovia : «les larves qui sont dans les cœurs ne sont pas atteignables avec les produits à disposition. Le seul moyen est d’éradiquer l’insecte adulte avant qu’il ne ponde…» Si le nombre d’insectes capturés a connu un pic en 2015, compte tenu d’une météo douce, particulièrement favorable, la tendance pour 2016 est toutefois à la baisse. En relation peut-être, avec la baisse des surfaces cultivées. Plusieurs mécanismes de résistance aux pyréthrinoides sont présents dans l’Yonne sur grosse altise et CBT, comme une modification de la cible, avec un insecticide qui se fixe moins bien, voire pas du tout, sur le système nerveux de l’insecte (résistances de type kdr et super kdr). Autre phénomène enregistré dans le département : la dégradation ou inhibition des insecticides par des enzymes produits par l’insecte. Avec pour constat que la lutte contre les ravageurs ne peut plus reposer uniquement sur la seule protection chimique, ce levier devant même redevenir secondaire.
D’où la nécessité de mettre en place des colzas robustes, poussants et à forte biomasse, moins impactés par les ravageurs d’automne. Mais en veillant à ne pas créer de rupture de fertilisation, souligne Sébastien Windsor, vice-président de la FOP et président depuis juin dernier de Terres Inovia : «ne vous lancez plus dans une impasse en phosphore, même si c’est la première chose à laquelle on pense quand on est en difficultés économiques, vous allez le payer encore plus cher derrière…» La culture du soja pourrait être une alternative au colza sur les plateaux, mais sous réserve, rappelle cet agriculteur présent dans la salle, «de pouvoir irriguer l’été sur nos terres superficielles et en veillant à ne pas dépasser une certaine altitude car au-dessus de 300 mètres, difficile de s’éloigner d’une rotation classique orges d’hiver, colza, blé. Le lin, le pois, c’est un peu la roulette russe, la solution n’est pas simple…»