Point de vue
Le biodiesel mis à mal
Laurent Garnier, administrateur à la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (Fop), réagit à plusieurs points de l’actualité. Le prix du colza est susceptible, selon lui, d’être impacté.

«J’ai l’impression que les milieux pétroliers, politiques et médiatiques s’acharnent sur les biocarburants» s’inquiète Laurent Garnier. Le Côte d’orien redoute un «pas en arrière» du biodiesel qui pourrait engendrer une baisse des cours du colza. L’administrateur Fop a senti une première «alerte» lors de l’annonce de la reconversion de la grande raffinerie de La Mède, au sud de la France, gérée par le groupe pétrolier Total : «ils ont décidé d’importer massivement de l’huile de palme de l’étranger pour la transformer en biocarburants, avec prétexte de sauver une partie des emplois sur le site... Cette orientation a été validée par le silence de l’État, sans se soucier des conséquences à venir.
Notre filière diester a dû se restructurer il y a moins de deux ans par la fermeture d’un site de production : cela veut dire que l’équilibre est fragile. Nous allons avoir une quantité de biocarburants importante sur le marché qui va automatiquement peser sur les cours, avec un impact certain sur les graines de colza».
Pas de concurrence alimentaire
Laurent Garnier rappelle qu’il n’existe aucune concurrence avec les filières alimentaires : «il y a trois ans, lorsque les denrées s’étaient envolées suite à la spéculation en bourse, les médias et la politique s’emparaient du dossier pour dire que nous allions affamer le monde. Aujourd’hui, que ressort-il de cette expérience ? Encore un rapport Attali ? Dire que le printemps arabe est venu par la famine du peuple est faux, ce sont des choix politiques européens. Nous n’avons jamais manqué d’huile, de sucre ou de blé. Les biocarburants fabriqués par Total auront toute l’huile de palme nécessaire, ils vont juste augmenter le nombre d’hectares de production. Mais à Total, on ne dit rien !»
Mauvaise image par défaut
L’administrateur Fop poursuit sur sa lancée et revient sur de récentes déclarations du ministère de l’Environnement : «Ségolène Royal a fustigé le diesel en disant qu’il était très mauvais pour la santé. On parle même d’interdire la circulation aux véhicules diesel dans certaines villes. Ces effets d’annonces ont toujours des répercutions et des mouvements anti-diesel se font déjà ressentir à travers les médias. Je regrette l’amalgame qui en est fait». Le Côte d’orien s’appuie sur une communication venant de lui être transmise par la Fop : «la Californie place le biodiesel en tête des carburants en terme d’efficacité carbone. Le modèle utilisé retient toutes les étapes, de l’amont à l’aval de la fabrication, tout comme l’impact lié au changement indirect d’affectation des sols pour les biocarburants. Il est à noter que ce dernier critère n’est pas énoncé dans le dossier de la Mède».
Le document transmis par la Fop place en tête le biodiesel d’huiles usagées avec 19,87 grammes d’équivalent CO2 par mégajoule. Il est suivi du biodiesel de graisses animales (32,8g), puis du biodiesel de colza (50,23g). L’éthanol de maïs génère 80,1g, tandis que les carburants fossiles figurent en queue de liste avec l’essence (99g) et le diesel (102,8g).
Notre filière diester a dû se restructurer il y a moins de deux ans par la fermeture d’un site de production : cela veut dire que l’équilibre est fragile. Nous allons avoir une quantité de biocarburants importante sur le marché qui va automatiquement peser sur les cours, avec un impact certain sur les graines de colza».
Pas de concurrence alimentaire
Laurent Garnier rappelle qu’il n’existe aucune concurrence avec les filières alimentaires : «il y a trois ans, lorsque les denrées s’étaient envolées suite à la spéculation en bourse, les médias et la politique s’emparaient du dossier pour dire que nous allions affamer le monde. Aujourd’hui, que ressort-il de cette expérience ? Encore un rapport Attali ? Dire que le printemps arabe est venu par la famine du peuple est faux, ce sont des choix politiques européens. Nous n’avons jamais manqué d’huile, de sucre ou de blé. Les biocarburants fabriqués par Total auront toute l’huile de palme nécessaire, ils vont juste augmenter le nombre d’hectares de production. Mais à Total, on ne dit rien !»
Mauvaise image par défaut
L’administrateur Fop poursuit sur sa lancée et revient sur de récentes déclarations du ministère de l’Environnement : «Ségolène Royal a fustigé le diesel en disant qu’il était très mauvais pour la santé. On parle même d’interdire la circulation aux véhicules diesel dans certaines villes. Ces effets d’annonces ont toujours des répercutions et des mouvements anti-diesel se font déjà ressentir à travers les médias. Je regrette l’amalgame qui en est fait». Le Côte d’orien s’appuie sur une communication venant de lui être transmise par la Fop : «la Californie place le biodiesel en tête des carburants en terme d’efficacité carbone. Le modèle utilisé retient toutes les étapes, de l’amont à l’aval de la fabrication, tout comme l’impact lié au changement indirect d’affectation des sols pour les biocarburants. Il est à noter que ce dernier critère n’est pas énoncé dans le dossier de la Mède».
Le document transmis par la Fop place en tête le biodiesel d’huiles usagées avec 19,87 grammes d’équivalent CO2 par mégajoule. Il est suivi du biodiesel de graisses animales (32,8g), puis du biodiesel de colza (50,23g). L’éthanol de maïs génère 80,1g, tandis que les carburants fossiles figurent en queue de liste avec l’essence (99g) et le diesel (102,8g).