FCO
La zone de surveillance s’élargit
La mise sous surveillance de plus de 200 communes dans le département, bloque pour l’heure l’exportation de bovins, fragilisant un peu plus les exploitations.
_FCOYonne.jpg?fit=crop-center&p=w-sm,webp)
Il aura suffi d’un foyer de fièvre catarrhale ovine découvert le 11 septembre dernier dans un cheptel de bovins et d’ovins de l’Allier, pour mettre à mal la filière d’exportation à destination notamment de l’Italie. Des périmètres réglementés ont été définis autour de l’élevage concerné, limitant notamment dans un rayon de 20 km autour de l’exploitation, les mouvements d’animaux afin de prévenir toute propagation de la maladie, ainsi que d’une zone dite de «protection» de 100 km et d’une zone de «surveillance» de 150 km de rayon. Dans un premier temps, 39 communes du département de l’Yonne, en majorité dans l’Avallonnais, ont été impactées, distantes de moins de 150 km du foyer d’infection. Après la confirmation de nouveaux cas de FCO dans l’Allier, la Creuse et le Puy de Dôme, les zones de protection et surveillance ont été étendues et ce sont désormais plus de
200 communes icaunaises qui sont concernées par le dispositif. Avec pour conséquence immédiate, le blocage de tous départs d’animaux, ainsi que leurs ovules, semences et embryons, provenant des communes comprises dans cette zone et à destination de l’Union Européenne. A la date du 15 septembre, 213 cheptels bovins sont ainsi impactés, pour un total d’animaux estimé à 26 300, ainsi que 117 cheptels de petits ruminants, pour environ 3 600. Avec obligation pour les éleveurs, de limiter les déplacements d’animaux à la seule destination des abattoirs, sous réserve que le transport soit direct, l’abattage immédiat et que les bétaillères soient désinfectées avant le chargement.
Quelle indemnisation à attendre ?
Eleveurs allaitants de charolais à Asquins, Jean-Pascal Picard et son fils Vincent ont été parmi les premiers impactés par le dispositif, leur exploitation de 120 animaux et 150 ha de céréales, faisant partie des 39 communes de la zone de surveillance initiale : «cette année, du fait de la sécheresse, on a fait partir un premier lot de broutards vers l’Italie le 20 août et le reste devait partir ces jours ci, destination l’Italie, mais lundi, on recevait un coup de fil de la Cialyn pour nous avertir que tout était bloqué !» Sous la mère encore pour quelques jours, les veaux seront ensuite sevrés, avant d’être vaccinés une fois le vaccin disponible : «quand ils le seront, on aura peut-être plus de chance pour les faire partir… Le véto nous a appelé samedi pour nous demander combien on envisageait de vendre de bêtes dans le mois pour dans un premier temps, faire le compte de vaccins nécessaires». La dernière crise sanitaire de 2007, liée à la FCO est encore dans les mémoires et même si la maladie n’arrive jamais jusqu’ici, on en mesure déjà les «dégâts collatéraux» et les conséquences sur l’économie déjà fragilisée des exploitations : «pas moins de 35 jours d’attente après la primo vaccination, avant d’espérer pouvoir commercialiser nos broutards. Ça va être de la nourriture en plus, des soins en plus, du travail de contention en plus pour les vaccins… Avec au bout du compte, quelle indemnisation ?»
L’urgence : vacciner !
Pour leur voisin et collègue de Montillot, Sylvain Péchery, l’heure est déjà aux comptes : «j’avais 16 broutards de vendus. Toujours présents sur l’exploitation, c’est de la trésorerie en attente, dont on ne peut disposer, sans compter le surcoût d’alimentation d’environ 2 € par jour et par animal, pendant au moins 35 jours plus les 2 semaines qu’on a déjà perdues». Pour cet éleveur qui commercialise une partie de sa production en vente directe à la ferme, un autre souci se profile à l’horizon : «le problème est que dans 1 mois et demi ou
2 mois, ils vont faire 480 kg, avec le risque que l’Italie nous les refuse, plus habituée à des animaux ne dépassant pas les 400 kg. Faudra-t-il que je fasse du «baby» et les termine à l’engraissement?» Autre «dégât collatéral» envisagé, une baisse des cours : nous on est naisseurs, mais nos collègues engraisseurs risquent d’être impactés eux aussi, car si on est nombreux à terminer nos animaux, on va se retrouver avec trop de veaux sur les marchés et les cours risquent d’être déstabilisés». Dans l’immédiat, l’urgence est de recevoir les vaccins attendus. Décision ayant été prise par les autorités de vacciner en priorité, les bovins destinés à l’export (intra et extra communautaire). Situation compliquée aussi à la Cialyn, à Migennes, «seul centre d’allotement du groupe Delta Gros Export à pouvoir encore faire de l’export du fait d’avoir la chance d’être en zone non concernée par le plan mis en place», précise sa directrice Séverine Breton. Mais l’activité s’en ressent : «d’ordinaire, à cette période,sur toute la zone Delta Gros Export, on fait plus de 4000 broutard à la semaine. Cette année, 1 camion à chacun de nos principaux clients et c’est tout. On fait en fonction du disponible». Autre conséquence pour l’activité ovine, à la veille de la fête de l’Aïd : «on avait l’habitude à la Cialyn, de rassembler tous les agneaux à Migennes du fait de la proximité de l’abattoir, mais comme nous sommes hors zone, avons été dans l’obligation de les regrouper dans les autres centres d’allotement et de faire du transport direct vers Migennes». A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles : «on est obligé de changer notre méthodologie. C’est parfois un peu «casse tête», mais c’est notre travail de le faire et de le faire au mieux !»
200 communes icaunaises qui sont concernées par le dispositif. Avec pour conséquence immédiate, le blocage de tous départs d’animaux, ainsi que leurs ovules, semences et embryons, provenant des communes comprises dans cette zone et à destination de l’Union Européenne. A la date du 15 septembre, 213 cheptels bovins sont ainsi impactés, pour un total d’animaux estimé à 26 300, ainsi que 117 cheptels de petits ruminants, pour environ 3 600. Avec obligation pour les éleveurs, de limiter les déplacements d’animaux à la seule destination des abattoirs, sous réserve que le transport soit direct, l’abattage immédiat et que les bétaillères soient désinfectées avant le chargement.
Quelle indemnisation à attendre ?
Eleveurs allaitants de charolais à Asquins, Jean-Pascal Picard et son fils Vincent ont été parmi les premiers impactés par le dispositif, leur exploitation de 120 animaux et 150 ha de céréales, faisant partie des 39 communes de la zone de surveillance initiale : «cette année, du fait de la sécheresse, on a fait partir un premier lot de broutards vers l’Italie le 20 août et le reste devait partir ces jours ci, destination l’Italie, mais lundi, on recevait un coup de fil de la Cialyn pour nous avertir que tout était bloqué !» Sous la mère encore pour quelques jours, les veaux seront ensuite sevrés, avant d’être vaccinés une fois le vaccin disponible : «quand ils le seront, on aura peut-être plus de chance pour les faire partir… Le véto nous a appelé samedi pour nous demander combien on envisageait de vendre de bêtes dans le mois pour dans un premier temps, faire le compte de vaccins nécessaires». La dernière crise sanitaire de 2007, liée à la FCO est encore dans les mémoires et même si la maladie n’arrive jamais jusqu’ici, on en mesure déjà les «dégâts collatéraux» et les conséquences sur l’économie déjà fragilisée des exploitations : «pas moins de 35 jours d’attente après la primo vaccination, avant d’espérer pouvoir commercialiser nos broutards. Ça va être de la nourriture en plus, des soins en plus, du travail de contention en plus pour les vaccins… Avec au bout du compte, quelle indemnisation ?»
L’urgence : vacciner !
Pour leur voisin et collègue de Montillot, Sylvain Péchery, l’heure est déjà aux comptes : «j’avais 16 broutards de vendus. Toujours présents sur l’exploitation, c’est de la trésorerie en attente, dont on ne peut disposer, sans compter le surcoût d’alimentation d’environ 2 € par jour et par animal, pendant au moins 35 jours plus les 2 semaines qu’on a déjà perdues». Pour cet éleveur qui commercialise une partie de sa production en vente directe à la ferme, un autre souci se profile à l’horizon : «le problème est que dans 1 mois et demi ou
2 mois, ils vont faire 480 kg, avec le risque que l’Italie nous les refuse, plus habituée à des animaux ne dépassant pas les 400 kg. Faudra-t-il que je fasse du «baby» et les termine à l’engraissement?» Autre «dégât collatéral» envisagé, une baisse des cours : nous on est naisseurs, mais nos collègues engraisseurs risquent d’être impactés eux aussi, car si on est nombreux à terminer nos animaux, on va se retrouver avec trop de veaux sur les marchés et les cours risquent d’être déstabilisés». Dans l’immédiat, l’urgence est de recevoir les vaccins attendus. Décision ayant été prise par les autorités de vacciner en priorité, les bovins destinés à l’export (intra et extra communautaire). Situation compliquée aussi à la Cialyn, à Migennes, «seul centre d’allotement du groupe Delta Gros Export à pouvoir encore faire de l’export du fait d’avoir la chance d’être en zone non concernée par le plan mis en place», précise sa directrice Séverine Breton. Mais l’activité s’en ressent : «d’ordinaire, à cette période,sur toute la zone Delta Gros Export, on fait plus de 4000 broutard à la semaine. Cette année, 1 camion à chacun de nos principaux clients et c’est tout. On fait en fonction du disponible». Autre conséquence pour l’activité ovine, à la veille de la fête de l’Aïd : «on avait l’habitude à la Cialyn, de rassembler tous les agneaux à Migennes du fait de la proximité de l’abattoir, mais comme nous sommes hors zone, avons été dans l’obligation de les regrouper dans les autres centres d’allotement et de faire du transport direct vers Migennes». A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles : «on est obligé de changer notre méthodologie. C’est parfois un peu «casse tête», mais c’est notre travail de le faire et de le faire au mieux !»