Incendies criminels
La solidarité, elle, n’a pas brûlé
Les Jeunes agriculteurs d’Aignay/Baigneux ont aidé l’un des leurs, la semaine dernière, après la perte intégrale de son stock de paille.
Il était sous la douche quand il a appris la nouvelle. «J’avais terminé ma journée, je venais de manger. Un voisin rentrait de Dijon et a donné l’alerte. J’ai aussitôt enfilé mes bottes mais il n’y avait bien sûr rien à faire» se rappelle Max Seguin, jeune agriculteur de 28 ans habitant à Poiseul-la-Ville. Son bâtiment est parti en fumée vendredi 15 janvier, malgré l’arrivée rapide des pompiers. «Les flammes ne mettent généralement même pas une minute pour aller au bout du bâtiment, c’est un peu comme de la poudre, c’est impressionnant» commente Didier Robin, un autre exploitant du secteur, lui-même touché à trois reprises par des incendies criminels depuis 2011. Max Seguin l’a vite compris : cette soirée de la mi-janvier, «son tour était arrivé» : «un malade agit dans le secteur et prend un malin plaisir à détruire des stocks de paille et du matériel agricole par la même occasion» confie le jeune Côte d’orien, forcément dépité et rappelant que son exploitation avait déjà été touchée par un feu criminel il y a une vingtaine d’années avant que l’incendiaire soit arrêté.
1200 bottes détruites
Cette soirée du 15 janvier fut particulièrement agitée autour de Poiseul puisque deux autres feux ont été allumés volontairement dans les minutes qui suivirent, dans deux autres exploitations voisines. «On voyait très bien les trois feux... De toute façon, nous sommes tous près les uns des autres, celui qui fait ça est forcément du coin» poursuit Max Seguin, qui aura perdu son bâtiment et ses 1200 bottes de paille, soit l’intégralité de son stock annuel. Un coup dur pour cet éleveur de 170 vaches laitières et allaitantes qui a également laissé du matériel dans cette histoire, dont un semoir. Quelques vaches, restées au pré et paniquées, ont explosé les clôtures et se sont dispersées dans la nature.
Si l’assurance des bâtiments permet «à peu près de s’y retrouver» économiquement, il est «très difficile» d’en faire autant pour le matériel, notamment par rapport à l’aspect vétusté. «Dans tous les cas, c’est du travail qui part en l’air et de nombreux soucis administratifs... Concernant l’indemnisation du fourrage, la variation des cours ne permet pas toujours de retomber sur ses pattes» commente Max Seguin, voyant un «défilé de personnes» dans sa cours de ferme depuis le sinistre avec des gendarmes, des assureurs, des constructeurs de bâtiments ou encore des experts. L’éleveur, père de trois enfant, se serait bien passé
d’un tel événement en cette période de crise : «l’agriculture va mal, tout le monde le sait et on le vit tous au quotidien. Avec ce que ce sinistre engendre, il est d’autant plus compliqué de travailler et de tout faire».
Aide au transport
L’équipe des Jeunes agriculteurs d’Aignay/Baigneux, dont Max Seguin fait partie, a souhaité donner «un coup de main» la semaine dernière au sinistré. «Nous sommes un groupe de 25 JA particulièrement soudés et il nous semblait logique de l’aider» note Clément Babouillard.
Cet administrateur au réseau départemental a mis à disposition son tracteur comme plusieurs autres JA : «Max venait d’acheter de la paille à 20 kilomètres, nous avons fait un convoi pour lui ramener 150 bottes d’un coup, dans le but de lui économiser du temps. Il est difficile pour lui de tout faire en ce moment». Max Seguin, très touché de l’aide reçue, a remercié chaleureusement ses collègues et toutes les personnes de son village et des alentours : «ce soutien m’est très utile, certains m’ont vendu de la paille, d’autres m’en ont donnée. Je la stocke chez mon voisin qui, d’ailleurs, aurait très bien pu y passer lui aussi si le vent avait été de l’autre sens le jour de l’incendie. Le feu aurait pu se propager chez lui. J’ai besoin de paille toute l’année et cette aide est la bienvenue. Un grand merci à tous, y compris à ceux qui m’ont envoyé un message de soutien». Guillaume Moyot, le président du canton JA d’Aignay/Baigneux, tenait un discours au diapason : «Nous sommes solidaires et nous resterons quoiqu’il arrive. C’est aussi ça, l’agriculture !». Son équipe JA demande, une nouvelle fois et à l’unanimité, un renforcement des moyens autour de l’enquête : «Il faut vraiment faire le maximum pour trouver la personne qui fait ça. En ce moment, il faut reconnaître que l’on ne dort pas très bien. Les rondes de la gendarmerie doivent poursuivre et s’intensifier. Nos impôts sont faits pour ça aussi ! Entre nous, nous faisons ce que nous pouvons, on s’appelle entre agriculteurs, nous nous communiquons certaines choses suspectes. Alerte agri, le dispositif de communication mis en place par la Chambre d’agriculture pour alerter les agriculteurs des incendies très rapidement après l’acte est très utile». Un autre JA termine : «Ce genre d’évènement n’est pas quantifiable sur l’aspect psychologique. Quand il y a un incendie, on se dit que le prochain, c’est pour nous. On devient forcément anxieux et on se met à soupçonner tout le monde... Il faut que cela cesse, vraiment».
1200 bottes détruites
Cette soirée du 15 janvier fut particulièrement agitée autour de Poiseul puisque deux autres feux ont été allumés volontairement dans les minutes qui suivirent, dans deux autres exploitations voisines. «On voyait très bien les trois feux... De toute façon, nous sommes tous près les uns des autres, celui qui fait ça est forcément du coin» poursuit Max Seguin, qui aura perdu son bâtiment et ses 1200 bottes de paille, soit l’intégralité de son stock annuel. Un coup dur pour cet éleveur de 170 vaches laitières et allaitantes qui a également laissé du matériel dans cette histoire, dont un semoir. Quelques vaches, restées au pré et paniquées, ont explosé les clôtures et se sont dispersées dans la nature.
Si l’assurance des bâtiments permet «à peu près de s’y retrouver» économiquement, il est «très difficile» d’en faire autant pour le matériel, notamment par rapport à l’aspect vétusté. «Dans tous les cas, c’est du travail qui part en l’air et de nombreux soucis administratifs... Concernant l’indemnisation du fourrage, la variation des cours ne permet pas toujours de retomber sur ses pattes» commente Max Seguin, voyant un «défilé de personnes» dans sa cours de ferme depuis le sinistre avec des gendarmes, des assureurs, des constructeurs de bâtiments ou encore des experts. L’éleveur, père de trois enfant, se serait bien passé
d’un tel événement en cette période de crise : «l’agriculture va mal, tout le monde le sait et on le vit tous au quotidien. Avec ce que ce sinistre engendre, il est d’autant plus compliqué de travailler et de tout faire».
Aide au transport
L’équipe des Jeunes agriculteurs d’Aignay/Baigneux, dont Max Seguin fait partie, a souhaité donner «un coup de main» la semaine dernière au sinistré. «Nous sommes un groupe de 25 JA particulièrement soudés et il nous semblait logique de l’aider» note Clément Babouillard.
Cet administrateur au réseau départemental a mis à disposition son tracteur comme plusieurs autres JA : «Max venait d’acheter de la paille à 20 kilomètres, nous avons fait un convoi pour lui ramener 150 bottes d’un coup, dans le but de lui économiser du temps. Il est difficile pour lui de tout faire en ce moment». Max Seguin, très touché de l’aide reçue, a remercié chaleureusement ses collègues et toutes les personnes de son village et des alentours : «ce soutien m’est très utile, certains m’ont vendu de la paille, d’autres m’en ont donnée. Je la stocke chez mon voisin qui, d’ailleurs, aurait très bien pu y passer lui aussi si le vent avait été de l’autre sens le jour de l’incendie. Le feu aurait pu se propager chez lui. J’ai besoin de paille toute l’année et cette aide est la bienvenue. Un grand merci à tous, y compris à ceux qui m’ont envoyé un message de soutien». Guillaume Moyot, le président du canton JA d’Aignay/Baigneux, tenait un discours au diapason : «Nous sommes solidaires et nous resterons quoiqu’il arrive. C’est aussi ça, l’agriculture !». Son équipe JA demande, une nouvelle fois et à l’unanimité, un renforcement des moyens autour de l’enquête : «Il faut vraiment faire le maximum pour trouver la personne qui fait ça. En ce moment, il faut reconnaître que l’on ne dort pas très bien. Les rondes de la gendarmerie doivent poursuivre et s’intensifier. Nos impôts sont faits pour ça aussi ! Entre nous, nous faisons ce que nous pouvons, on s’appelle entre agriculteurs, nous nous communiquons certaines choses suspectes. Alerte agri, le dispositif de communication mis en place par la Chambre d’agriculture pour alerter les agriculteurs des incendies très rapidement après l’acte est très utile». Un autre JA termine : «Ce genre d’évènement n’est pas quantifiable sur l’aspect psychologique. Quand il y a un incendie, on se dit que le prochain, c’est pour nous. On devient forcément anxieux et on se met à soupçonner tout le monde... Il faut que cela cesse, vraiment».