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Travaux forestiers

La sécurité n’a pas de prix

Les JA de Saint-Seine-l’Abbaye ont récemment suivi une formation dédiée au bûcheronnage.
Par Aurélien Genest
La sécurité n’a pas de prix
Financée par la MSA, la journée s’est notamment intéressée à la manipulation et l’entretien des tronçonneuses.
Une matinée théorique en salle, une après-midi pratique sur le terrain : cette journée du 7 janvier a été très bénéfique aux Jeunes agriculteurs de Saint-Seine-l’Abbaye, venus suivre une formation bûcheronnage proposée par la Mutualité Sociale Agricole. Les accidents n’arrivent pas qu’aux autres et pas seulement aux néophytes (certains «expérimentés» peuvent se croire, à tort, invulnérables)... C’est dans cet état d’esprit que l’équipe JA a suivi les précieux conseils de deux formateurs de la MSA. «Certains d’entre nous font régulièrement des affouages, d’autres élaguent des bordures de champs ou effectuent d’autres petits travaux plus occasionnels. Le risque est partout, quelle que soit la tâche considérée, nous n’en n’avons pas toujours conscience» indique Matthieu Duthu, agriculteur à Saint-Martin-du-Mont et élu à l’échelon local MSA. Le jeune Côte d’orien admettait lui-même de pas maîtriser l’ensemble des règles de sécurité avant cette journée :  «il en existe un certain nombre et nous les négligeons sans doute trop souvent. La présentation d’aujourd’hui nous l’a vite rappelé... Nos travaux occasionnels s’effectuent souvent en vitesse, en dernière minute, sans les avoir prévus à l’avance : c’est là que les risques sont souvent les plus importants».

Des équipements adéquats
Rémy Remond, conseiller prévention, insistait sur le respect de plusieurs consignes à bien respecter : «Les agriculteurs sont presque tous concernés de près ou de loin par le bûcheronnage. L’erreur classique est de ne pas s’équiper correctement même si la tâche apparaît simple et rapide d’exécution». En compagnie du technicien forestier Jean-Claude Beignier, Rémy Remond a rappelé l’existence d’équipements de protection, y compris les chaussures et casques de sécurité. «Tous les outils doivent répondre aux normes» a t-il relayé, «il est possible de s’équiper avec 150 euros, même si la facture peut vite monter à 500 euros, il y en a pour toutes les bourses. La sécurité n’a vraiment pas de prix». De nombreuses notions techniques ont été apportées aux JA, notamment sur la manipulation des tronçonneuses. «Faire tomber un arbre, tout le monde sait faire. Le diriger durant sa chute, c’est autre chose. Nous avons tous besoin d’un minimum de maîtrise. Il faut, dans tous les cas, rester humble devant un arbre...» confie le conseiller prévention.

Tout type d’accident
Si l’abattage reste le poste le plus dangereux (45% des accidents), le travail au sol avec l’ébranchage et le façonnage le sont presque tout autant (plus de 40% à eux deux). Les jambes et les pieds sont les membres les plus souvent touchés, «mais rien ne doit être négligé pour autant» poursuit Rémy Remond, citant un tas d’exemples d’accidents et de séquelles possibles. Le bûcheronnage reste une activité «dangereuse» d’après les statistiques : un travailleur sur cinq a un accident du travail, quand «seulement» un travailleur sur huit dans le bâtiment et un travailleur sur sept en agriculture se retrouvent accidentés.