Reproduction
La réussite se joue avant le vêlage
2018 est marquée par une sécheresse qui s’éternise et qui aura mis à mal une partie des stocks fourragers récoltés pour la période hivernale. Les stocks restants seront-ils suffisants pour aller jusqu’au printemps ? Permettront-ils de couvrir les besoins des vaches et des génisses d’élevage ? C’est dans ce contexte qu’il faut envisager la rentrée des animaux, gérer la période de vêlage qui a débuté ou qui s’approche et anticiper la future période de reproduction qui suivra.

Cette nouvelle campagne hivernale intervient deux ans après une saison difficile qui, à cause de fourrages médiocres, avait déjà fortement affecté la reproduction des troupeaux, avec pour conséquence de nombreux vêlages retardés et des vaches vides.
Même si les recettes toutes faites n’existent pas, et que les solutions doivent être adaptées pour chaque exploitation, quelques mesures préventives peuvent être mises en œuvre pour ne pas subir de répercussions négatives sur la future période de reproduction. La première mesure, est d’évaluer ses stocks et de réaliser des analyses de fourrage, afin de caler les rations des animaux en fin de gestation. La chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, Alsoni et Feder proposent deux journées d’analyses de fourrages à la fin du mois de novembre (dates à venir). La seconde mesure est de ne pas faire l’impasse sur la préparation au vêlage des génisses et des vaches.
Trois bonnes raisons de soigner la préparation au vêlage
La préparation au vêlage est un moment clé dans la conduite d’élevage, parce qu’elle conditionne pour beaucoup, les aspects mécaniques du vêlage, la santé du futur veau, puis le retour des fonctions de reproduction. Il existe trois bonnes raisons de soigner la préparation au vêlage. La première est mécanique. Une bonne préparation au vêlage favorise la tonicité des muscles lisses (col de l’utérus, vagin, vulve). Elle favorise les contractions dynamiques ; favorise l’expulsion du veau et limite les risques sanitaires liés (non-délivrance, métrite). La deuxième bonne raison est de santé. La préparation au vêlage permet la naissance d’un veau vif et tonique ; la production d’un colostrum riche qui déterminera pour l’essentiel l’immunité active du veau et elle lui confère une immunité passive élevée. Troisième intérêt d’une bonne préparation au vêlage, la reproduction. Elle prépare un appareil génital dynamique et tonique ; permet un développement folliculaire soutenu, une reprise du cycle plus rapide et un intervalle vêlage-vêlage amélioré.
La phase de tarissement est déterminante car elle doit permettre aux vaches de refaire leurs réserves. C’est pendant le tarissement que se préparent la lactation et la reproduction suivante. C’est aussi le moment de prévenir les troubles qui surviennent autour du vêlage.
Le tarissement, c’est une période de repos qui doit permettre de couvrir les besoins d’entretien, de préparer la mamelle, de favoriser une bonne santé des vaches (santé du foie, des pattes…), de favoriser un bon démarrage de la lactation et de favoriser une croissance et une santé optimale du futur fœtus.
Fibres et énergie au tarissement
Les ruminants ont besoin de fibres. De fibres digestibles qui assurent les apports de glucides fermentescibles pour la production des AGV (énergie). De fibres mécaniques, qui stimulent la rumination et la salivation et permettent d’avoir de bonnes conditions de pH ruminal (> 6). En fin de gestation, il faut garder un volume de panse maximal par de la fibre via la cellulose et récupérer l’énergie de cette fibre qui est très bien valorisée par l’animal.
Cependant, la capacité d’ingestion étant réduite du fait du volume du veau en fin de gestation, il est primordial de concentrer la ration dans le dernier mois de gestation pour permettre à la femelle d’avoir de l’énergie et des protéines suffisantes pour synthétiser le colostrum et les lactocytes qui permettront la production laitière.
Le rôle de l’énergie. L’énergie joue un rôle déterminant dans la reproduction des vaches. Un déficit énergétique dans la ration a pour conséquence : un retard et une diminution de l’activité ovarienne ; une rétention placentaire, métrite ; un retard d’involution utérine ; une absence de fécondation et une mortalité embryonnaire ; un avortement et une mortinatalité.
Alimentation minérale
Durant la phase de tarissement, l’alimentation minérale est l’occasion de reconstituer les réserves minérales qui seront fortement mobilisées lors du vêlage et du début de lactation.
Rôle de l’alimentation minérale en période de tarissement (source nutrition minérale des ruminants F. Meschy).
• Phosphore, calcium : gestion des réserves osseuses, prévention des fièvres de lait.
• Magnésium et rétentions placentaires : le magnésium joue un rôle important dans la fonction musculaire et favorise les contractions utérines permettant l’expulsion du placenta. En cas de déficit, le taux de rétention placentaire augmente fortement.
• Gestion de la BACA (Balance anion-cation) : nécessaire pour faciliter la mobilisation du calcium au vêlage. En pratique, l’ajout de 80 g/vache/jour dans les dix jours précédant le vêlage peut permettre de gérer cette période.
• Oligo-éléments et vitamines : défense immunitaire, troubles péri-partum, transferts au veau (transplacentaires et via le colostrum).
Recommandations d’apport minéral avant le vêlage
• Apports de la ration de base + complément minéral.
• Apport suffisant de Mg jusqu’à 4 g/kg de MS.
• Apports de vit D3 chez les sujets à risque (primipares, vache gestante de jumeaux, vache à rang de vêlage élevé), entre deux et huit jours avant vêlage.
Préparation au vêlage et à la reproduction
D’autres apports se révèlent utiles, mais les recommandations quantitatives font défaut : bêtacarotène, vitamine du groupe B, hépato-protecteurs. On sait qu’un déficit en bêtacarotène se répercute en limitant ou en stoppant la production folliculaire. Dans ce cas, cela retardera d’autant la possibilité de féconder la vache.
Rôle des oligoéléments dans la fonction de reproduction
En cas de carence en oligoéléments, les deux mois précédant le vêlage représentent le moment opportun pour corriger ces carences par une supplémentation en oligo-éléments. Cette supplémentation permettra d’être valorisée pour la santé du veau et pour la reproduction ultérieure.
• Zn, Se, Cu : infécondité
• Zn, Mn, Se : formation et développement des organes sexuels
• P, Zn, I, Cu : cycles anormaux, chaleurs silencieuses
• I, Cu : avortements, durée de gestation anormale
• Mg, Ca, Se, Zn, I : rétention placentaire
En conclusion : l’alimentation en fin de gestation est une phase essentielle pour préparer la future lactation et la réussite de la reproduction. Elle doit être mise en place dans les six à huit semaines précédant le terme.
Même si les recettes toutes faites n’existent pas, et que les solutions doivent être adaptées pour chaque exploitation, quelques mesures préventives peuvent être mises en œuvre pour ne pas subir de répercussions négatives sur la future période de reproduction. La première mesure, est d’évaluer ses stocks et de réaliser des analyses de fourrage, afin de caler les rations des animaux en fin de gestation. La chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, Alsoni et Feder proposent deux journées d’analyses de fourrages à la fin du mois de novembre (dates à venir). La seconde mesure est de ne pas faire l’impasse sur la préparation au vêlage des génisses et des vaches.
Trois bonnes raisons de soigner la préparation au vêlage
La préparation au vêlage est un moment clé dans la conduite d’élevage, parce qu’elle conditionne pour beaucoup, les aspects mécaniques du vêlage, la santé du futur veau, puis le retour des fonctions de reproduction. Il existe trois bonnes raisons de soigner la préparation au vêlage. La première est mécanique. Une bonne préparation au vêlage favorise la tonicité des muscles lisses (col de l’utérus, vagin, vulve). Elle favorise les contractions dynamiques ; favorise l’expulsion du veau et limite les risques sanitaires liés (non-délivrance, métrite). La deuxième bonne raison est de santé. La préparation au vêlage permet la naissance d’un veau vif et tonique ; la production d’un colostrum riche qui déterminera pour l’essentiel l’immunité active du veau et elle lui confère une immunité passive élevée. Troisième intérêt d’une bonne préparation au vêlage, la reproduction. Elle prépare un appareil génital dynamique et tonique ; permet un développement folliculaire soutenu, une reprise du cycle plus rapide et un intervalle vêlage-vêlage amélioré.
La phase de tarissement est déterminante car elle doit permettre aux vaches de refaire leurs réserves. C’est pendant le tarissement que se préparent la lactation et la reproduction suivante. C’est aussi le moment de prévenir les troubles qui surviennent autour du vêlage.
Le tarissement, c’est une période de repos qui doit permettre de couvrir les besoins d’entretien, de préparer la mamelle, de favoriser une bonne santé des vaches (santé du foie, des pattes…), de favoriser un bon démarrage de la lactation et de favoriser une croissance et une santé optimale du futur fœtus.
Fibres et énergie au tarissement
Les ruminants ont besoin de fibres. De fibres digestibles qui assurent les apports de glucides fermentescibles pour la production des AGV (énergie). De fibres mécaniques, qui stimulent la rumination et la salivation et permettent d’avoir de bonnes conditions de pH ruminal (> 6). En fin de gestation, il faut garder un volume de panse maximal par de la fibre via la cellulose et récupérer l’énergie de cette fibre qui est très bien valorisée par l’animal.
Cependant, la capacité d’ingestion étant réduite du fait du volume du veau en fin de gestation, il est primordial de concentrer la ration dans le dernier mois de gestation pour permettre à la femelle d’avoir de l’énergie et des protéines suffisantes pour synthétiser le colostrum et les lactocytes qui permettront la production laitière.
Le rôle de l’énergie. L’énergie joue un rôle déterminant dans la reproduction des vaches. Un déficit énergétique dans la ration a pour conséquence : un retard et une diminution de l’activité ovarienne ; une rétention placentaire, métrite ; un retard d’involution utérine ; une absence de fécondation et une mortalité embryonnaire ; un avortement et une mortinatalité.
Alimentation minérale
Durant la phase de tarissement, l’alimentation minérale est l’occasion de reconstituer les réserves minérales qui seront fortement mobilisées lors du vêlage et du début de lactation.
Rôle de l’alimentation minérale en période de tarissement (source nutrition minérale des ruminants F. Meschy).
• Phosphore, calcium : gestion des réserves osseuses, prévention des fièvres de lait.
• Magnésium et rétentions placentaires : le magnésium joue un rôle important dans la fonction musculaire et favorise les contractions utérines permettant l’expulsion du placenta. En cas de déficit, le taux de rétention placentaire augmente fortement.
• Gestion de la BACA (Balance anion-cation) : nécessaire pour faciliter la mobilisation du calcium au vêlage. En pratique, l’ajout de 80 g/vache/jour dans les dix jours précédant le vêlage peut permettre de gérer cette période.
• Oligo-éléments et vitamines : défense immunitaire, troubles péri-partum, transferts au veau (transplacentaires et via le colostrum).
Recommandations d’apport minéral avant le vêlage
• Apports de la ration de base + complément minéral.
• Apport suffisant de Mg jusqu’à 4 g/kg de MS.
• Apports de vit D3 chez les sujets à risque (primipares, vache gestante de jumeaux, vache à rang de vêlage élevé), entre deux et huit jours avant vêlage.
Préparation au vêlage et à la reproduction
D’autres apports se révèlent utiles, mais les recommandations quantitatives font défaut : bêtacarotène, vitamine du groupe B, hépato-protecteurs. On sait qu’un déficit en bêtacarotène se répercute en limitant ou en stoppant la production folliculaire. Dans ce cas, cela retardera d’autant la possibilité de féconder la vache.
Rôle des oligoéléments dans la fonction de reproduction
En cas de carence en oligoéléments, les deux mois précédant le vêlage représentent le moment opportun pour corriger ces carences par une supplémentation en oligo-éléments. Cette supplémentation permettra d’être valorisée pour la santé du veau et pour la reproduction ultérieure.
• Zn, Se, Cu : infécondité
• Zn, Mn, Se : formation et développement des organes sexuels
• P, Zn, I, Cu : cycles anormaux, chaleurs silencieuses
• I, Cu : avortements, durée de gestation anormale
• Mg, Ca, Se, Zn, I : rétention placentaire
En conclusion : l’alimentation en fin de gestation est une phase essentielle pour préparer la future lactation et la réussite de la reproduction. Elle doit être mise en place dans les six à huit semaines précédant le terme.
La santé du veau se joue dans le dernier mois de gestation
La préparation des vaches au vêlage est la période clé pour l’immunité du veau à la naissance ! En effet, le colostrum est fabriqué durant le dernier mois de gestation. L’état de santé de la vache (alimentation, parasitisme, vaccination…) a une influence directe sur la qualité du colostrum. Trois points clés sont à maîtriser durant ce dernier mois de gestation.
Alimentation La quantité d’anticorps présent dans le colostrum est un facteur déterminant le niveau de protection du veau dès sa naissance. Durant le dernier mois de gestation, il est recommandé de reconcentrer la ration pour aider les femelles à couvrir leur besoin de fin de gestation pour réussir cette synthèse de colostrum notamment qui nécessite des besoins en énergie et protéines accrus sur une capacité d’ingestion réduite par le volume du veau. Dans son dernier mois de gestation, une vache a donc besoin de 1 UF/jour en plus de sa ration initiale (+1. 5UF pour les génisses qui ont des besoins de croissance supplémentaires) et d’une ration à 12 % MAT (les anticorps sont des protéines !).
L’équilibre énergie/protéine, l’apport minéral et vitaminique, la correction des carences en oligo-éléments sont les éléments clé pour un vêlage tonique, une bonne délivrance et un veau en bonne santé.
Maîtrise du parasitisme Le déparasitage est également important à prendre en compte sur les vaches en fin de gestation afin de préparer la synthèse de colostrum et la lactation à venir. En ce qui concerne les strongles, si la conduite des génisses est bien maîtrisée, les vaches adultes seront immunisées. Pour les autres parasites (grandes douves /petite douve/paramphistomes), il n’y a pas d’immunité qui puisse se mettre en place. Les traitements sont donc à adapter au niveau d’infestation, à évaluer par des coproscopies sur bouses et des sérologies douves.
Prévention vaccinale Les vaccinations réalisées avant vêlage (ex : vaccin diarrhées) – discutées et mises en œuvre sur prescription de votre vétérinaire – ne pourront être pleinement efficaces que sur des femelles en ordre d’un point de vue alimentation et de maîtrise du parasitisme.Cécile Chuzeville, GDS 71
Alimentation La quantité d’anticorps présent dans le colostrum est un facteur déterminant le niveau de protection du veau dès sa naissance. Durant le dernier mois de gestation, il est recommandé de reconcentrer la ration pour aider les femelles à couvrir leur besoin de fin de gestation pour réussir cette synthèse de colostrum notamment qui nécessite des besoins en énergie et protéines accrus sur une capacité d’ingestion réduite par le volume du veau. Dans son dernier mois de gestation, une vache a donc besoin de 1 UF/jour en plus de sa ration initiale (+1. 5UF pour les génisses qui ont des besoins de croissance supplémentaires) et d’une ration à 12 % MAT (les anticorps sont des protéines !).
L’équilibre énergie/protéine, l’apport minéral et vitaminique, la correction des carences en oligo-éléments sont les éléments clé pour un vêlage tonique, une bonne délivrance et un veau en bonne santé.
Maîtrise du parasitisme Le déparasitage est également important à prendre en compte sur les vaches en fin de gestation afin de préparer la synthèse de colostrum et la lactation à venir. En ce qui concerne les strongles, si la conduite des génisses est bien maîtrisée, les vaches adultes seront immunisées. Pour les autres parasites (grandes douves /petite douve/paramphistomes), il n’y a pas d’immunité qui puisse se mettre en place. Les traitements sont donc à adapter au niveau d’infestation, à évaluer par des coproscopies sur bouses et des sérologies douves.
Prévention vaccinale Les vaccinations réalisées avant vêlage (ex : vaccin diarrhées) – discutées et mises en œuvre sur prescription de votre vétérinaire – ne pourront être pleinement efficaces que sur des femelles en ordre d’un point de vue alimentation et de maîtrise du parasitisme.Cécile Chuzeville, GDS 71