«La réglementation actuelle nous conduit dans une impasse …»

L’assemblée générale de la coopérative 110 Bourgogne qui s’est tenue le 6 décembre dernier à Auxerrexpo a livré les chiffres de la dernière campagne céréalière, marqué par une baisse de la collecte, avec 465 458 tonnes, dont la moitié en blé. L’hiver dévastateur est encore dans toutes les mémoires, particulièrement en Châtillonnais et en Tonnerrois où, 50 à 80 % des cultures d’hiver avaient été gelées. Le printemps froid et sec et l’épisode gel de méiose de fin avri à mai 2012 ont fait le reste, diminuant également les rendements d’orge d’hiver. La qualité protéinique des blés est également en recul de - 0,6 % par rapport à la collecte précédente. Ce qui n’est pas sans conséquence sur la commercialisation, comme le rappelle le président de la coopérative, Gerard Delagneau : [I]«nos clients meuniers de France et de l’Arc Méditerranéen ont des exigences précises en matière de teneur en protéines des blés. Depuis deux campagnes, nos blés arrivent souvent en dessous du seuil fatidique de 11 % de protéines et nous sommes en train de perdre des marchés que nous avons mis des années à conquérir, particulièrement en Afrique du Nord et en Egypte… L’objectif des agriculteurs est de produire en répondant au cahier des charges de nos clients tout en respectant l’environnement, mais je constate que la réglementation actuelle nous conduit dans une impasse technique et économique. Je souhaite que nous trouvions des solutions adaptées et partagées pour répondre à ces enjeux… »[i] Autre sujet d’inquiétude pour le président Delagneau : les conditions climatiques actuelles et le retard pris dans les semis, avec le risque pour les adhérents, de ne paspouvoir respecter leurs assolements dans le cadre de la MAE rotationnelle : [I]«je demande aux représentants de l’Etat, de faire preuve de bon sens pour nous accompagner dans ces moments difficiles…»[i]
[INTER]Un prix de campagne 2012 avantageux[inter]
Marquée une nouvelle fois par son extrême volatilité, la campagne de commercialisation 2012/2013 se traduit pour 110 Bourgogne, par une performance inégalée en matière de prix de campagne, qui atteint un niveau historique de près de
213 €/t, sur 70% de la collecte de blé. Les options construites par SeineYonne en matière de valorisation ayant permis aux adhérents, de conforter leur prix de vente de 15 €/t en blé et de
40 €/t en colza, limitant ainsi leur exposition au risque de marché.
En dépit des conditions climatiques extrêmes du printemps 2013, retour à l’équilibre pour la filiale Nati Vert (née il y a un an de la fusion des filiales de distribution grand public de 110 Bourgogne et Valfrance), avec un chiffre d’affaires de 17,2 millions d’€, dont 32% de produits liés aux animaux et 18% en végétal, pour plus de 540 000 clients et
24 magasins au total. L’activité 110 Vigne pour sa part est en hausse de + 4%, pour un chiffre d’affaires de 4591 K€. Un exercice 2012/2013, marqué par l’obtention de l’agrément distributeur, ainsi que par un partenariat renforcé avec la Chablisienne, les Caves de Bailly et les vignerons des Hautes Côtes de Bourgogne.
L’activité production de semences s’est traduite pour sa part par un total de 57 209 quintaux multipliés, dont près de la moitié en blé.
Revenant sur la situation des Moulins de Batardeau à Auxerre, de nouveau exploités depuis juillet 2012, Gerard Delagneau a rappelé que si [I]«110 Bourgogne était toujours prêt à vendre le site, mais pas à le donner (sic!), il fallait que ce soit dans des conditions acceptables pour les agriculteurs, qui ne peuvent être tenus pour responsables du développement urbain…Il y a trop longtemps, qu’on en parle, il faut qu’on passe aux actes !»[i] Mais pour l’instant, il semblerait que les points de vue restent divergents. Pas sûr que le sujet ne soit pas de nouveau évoqué à l’assemblée générale 2014 !