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Vendanges icaunaises

La qualité est au rendez-vous

Grâce notamment à un état sanitaire dans les vignes exceptionnel, la récolte 2012 devrait déboucher sur un beau millésime, même si d'€™une manière générale les volumes sont à la baisse pour toutes les appellations.
Par DOMINIQUE BERNERD
La qualité est au rendez-vous
Une qualité sanitaire exceptionnelle, notamment en chablisien.
Loin de la précocité de l'€™an passé, les vendanges 2012 ont démarré en douceur dans l'€™Yonne. Entamée pour les plus zélés dès le 17 septembre, la collecte des vins tranquilles n'€™a vraiment démarré qu'€™en milieu de semaine dernière à compter du 27 septembre. Nombre de viticulteurs ont préféré attendre et bénéficier des pluies annoncées, retardant d'€™autant les vendanges. C'€™est peu de dire que l'€™année aura été compliquée : un froid vif en février avec une incidence sur le débourrage de la vigne, suivi de gelées de printemps apparues jusqu'€™à l'€™Ascension, une floraison très lente provoquant coulures et millerandage, une pression cumulée de mildiou et d'€™oÏdium..., on revient de loin !
La floraison hétérogène et très étalée aurait pu faire craindre des vendanges traînant en longueur, comme en 2011. Il n'€™en est rien et elles devraient être particulièrement courtes cette année, d'€™autant qu'€™un peu partout sur le département, les volumes sont à la baisse., avec des rendements en retrait de 10 à 20 % pour les plus épargnés, voire de 50 % sur les parcelles les plus marquées par la météo. Notamment dans le chablisien, où des épisodes de grêle se sont conjugués à l'€™effet floraison, notamment dans le secteur de Maligny.
[INTER]Un millésime prometteur[inter]
L'€™excellent état sanitaire des vignes aura permis d'€™attendre les pluies pour vendanger. Des pluies salvatrices, après un mois d'€™août particulièrement sec, comme l'€˜explique Guillaume Morvan, responsable des actions [I]«Viticulture-Œnologie»[i], à la Chambre d'€™agriculture de l'€™Yonne : [I]«leur rôle essentiel aura été d'€™attendrir les follicules et d'€™améliorer la maturité de la pellicule des baies, facilitant d'€™autant le pressage, mais elles ont aussi un effet complexe pouvant être double : d'€™une part un effet dilution sur la teneur en sucre mais également sur l'€™acidité et d'€™autre part, l'€™eau faisant monter la sève dans les baies, celle-ci peut véhiculer d'€™autres éléments, en particulier de l'€™acide tartrique, avec pour conséquence cette fois ci d'€™augmenter l'€™acidité. Tout dépend de la situation des vignes, des sols, des réserves en eau...»[i]
Une bonne teneur en sucre combinée à une bonne tenue de l'€™acidité tartrique, devrait selon les spécialistes, augurer d'€™une bonne structure du raisin et d'€™un beau millésime. Viticulteur à Quenne, Jean Baptiste Thibaut est enthousiaste : [I]«grâce aux dernières pluies, on peut même dire que c'€™est ce qui va nous faire passer de bonne à très bonne année. On a des rouges qui grimpent jusqu'€™à 13° naturels. Il faut presque remonter à 2003 pour avoir des degrés comme ça !»[i]
En blanc, on se rapproche là aussi des degrés maxima de l'€™appellation, du fait d'€™un très bon niveau de maturité, même si pour les aligotés, on constate une baisse de rendement de l'€™ordre de 30 à 40 % sur certaines parcelles. A l'€™image du crémant de Bourgogne, notamment aux caves Bailly-Lapierre qui tablent sur une baisse de volume de 20 % cette année.