àcotaxe
«La prochaine fois, on démonte... !»
La FDSEA et les JA de l'Yonne ont manifesté contre la mise en place de l'écotaxe, jugée par tous les participants comme injuste et discriminatoire vis-à-vis de la concurrence étrangère

Opération escargot sur la D 606 à hauteur de Monéteau, tous gyrophares allumés et fanions syndicaux aux portières, les agriculteurs icaunais ont rejoint mardi après midi la mobilisation nationale menée aux quatre coins de l'hexagone contre la mise en place prochaine de l'écotaxe. Objectif du jour : accrocher une banderole sur le portique installé à la hauteur d'Auxerre Nord. L'un de ces 172 portiques installés sur tout le territoire pour contrôler les mouvements futurs des camions de plus de 3,5 t et s'assurer qu'ils possèdent bien l'équipement adapté pour facturer leurs déplacements sur les portions de routes [I]«écotaxées»[i].
Le président de la FDSEA de l'Yonne, Francis Letellier ne décolère pas : [I]«c'est du vol ! Et c'est un mensonge de la part du gouvernement de dire que c'est une mesure environnementale pour la bonne et simple raison qu'on ne nous donne pas d'alternative en milieu rural, au transport routier. Moi j'habite en Puisaye, je n'ai ni canaux, ni autoroute, ni trains !»[i] Incriminé notamment, le risque de voir, une fois encore, le monde agricole français pénalisé face à ses concurrents européens, si la mesure est conservée.
[INTER]La taxe de trop[inter]
L'aspect multiplicateur de la taxe est également dénoncé. Comme en céréales où du grain de blé départ de l'exploitation à sa transformation en farine pour en arriver au produit final qu'est le pain, il sera ainsi taxé plusieurs fois. La coopérative 110 Bourgogne a déjà fait ses comptes et la facture s'annonce lourde : 150 à
200 000 € de plus par an. Même chose dans le monde de l'élevage, où de l'arrivée du poussin chez l'éleveur au transfert du produit abattu sur une centrale d'achat, le poulet sera taxé cinq fois de suite, là où le concurrent allemand ne le sera qu'une seule fois ! Xavier Drothier, des JA de l'Yonne, dénonce pour sa part le non sens environnemental de l'écotaxe : [I]«aux JA, on promeut tout ce qui est circuits courts et commerce de proximité et une telle mesure risque d'avoir une incidence énorme sur les transports de courte distance... C'est complètement aberrant !»[i] Maire d'une petite commune du sénonais et agriculteur céréalier, François Cormerois s'inquiète : [I]«actuellement certains transporteurs travaillent sur de nouveaux plans de circulation pour éviter les voies taxées, au risque de voir nos routes communales vite saturées et défoncées...»[i]
L'action menée hier avait valeur d'avertissement. Pour nombre d'agriculteurs présents, la coupe est pleine et le message inscrit dans les esprits est clair : [I]«avec une clé de 42 ou une meuleuse thermique, la prochaine fois, on démonte le portique !»[i]
Le président de la FDSEA de l'Yonne, Francis Letellier ne décolère pas : [I]«c'est du vol ! Et c'est un mensonge de la part du gouvernement de dire que c'est une mesure environnementale pour la bonne et simple raison qu'on ne nous donne pas d'alternative en milieu rural, au transport routier. Moi j'habite en Puisaye, je n'ai ni canaux, ni autoroute, ni trains !»[i] Incriminé notamment, le risque de voir, une fois encore, le monde agricole français pénalisé face à ses concurrents européens, si la mesure est conservée.
[INTER]La taxe de trop[inter]
L'aspect multiplicateur de la taxe est également dénoncé. Comme en céréales où du grain de blé départ de l'exploitation à sa transformation en farine pour en arriver au produit final qu'est le pain, il sera ainsi taxé plusieurs fois. La coopérative 110 Bourgogne a déjà fait ses comptes et la facture s'annonce lourde : 150 à
200 000 € de plus par an. Même chose dans le monde de l'élevage, où de l'arrivée du poussin chez l'éleveur au transfert du produit abattu sur une centrale d'achat, le poulet sera taxé cinq fois de suite, là où le concurrent allemand ne le sera qu'une seule fois ! Xavier Drothier, des JA de l'Yonne, dénonce pour sa part le non sens environnemental de l'écotaxe : [I]«aux JA, on promeut tout ce qui est circuits courts et commerce de proximité et une telle mesure risque d'avoir une incidence énorme sur les transports de courte distance... C'est complètement aberrant !»[i] Maire d'une petite commune du sénonais et agriculteur céréalier, François Cormerois s'inquiète : [I]«actuellement certains transporteurs travaillent sur de nouveaux plans de circulation pour éviter les voies taxées, au risque de voir nos routes communales vite saturées et défoncées...»[i]
L'action menée hier avait valeur d'avertissement. Pour nombre d'agriculteurs présents, la coupe est pleine et le message inscrit dans les esprits est clair : [I]«avec une clé de 42 ou une meuleuse thermique, la prochaine fois, on démonte le portique !»[i]
Une mesure concernant tous les camions de plus de 3,5 t
Adoptée par le gouvernement Sarkozy dans le cadre du Grenelle de l' environnement et toujours repoussée, la mesure écotaxe que souhaite voir mise en application le gouvernement Hollande, devrait rapporter 1,5 milliards d'€ par an. Seront reversés à l'àtat, 750 millions d'€, destinés à la construction notamment, de voies ferroviaires et fluviales. Les collectivités devant percevoir 150 M € pour l'entretien du réseau routier, 250 M€ servant à la gestion même du dispositif.
L'écotaxe concernera à partir du 1er janvier 2014 tous les camions de plus de 3,5 t, qu'ils soient français ou étrangers et devrait s'appliquer sur 15 000 km de nationales et départementales. En moyenne la taxe devrait s'élever à environ 13 centimes d'€ du km, engendrant un surcoût global de transport estimé par les Pouvoirs publics à 4%. Gare aux fraudeurs ! Les 172 portiques installés sur l'ensemble du territoire, comme celui d'Auxerre Nord, ont pour but de contrôler à l'aide de scanners et appareils photos identifiant chaque plaque minéralogique, que les camions sont bien dotés de boîtier GPS. Un boîtier qui, en plus de sa fonction première de localisation du véhicule, possédera une fonction GSM pour envoyer directement la facture au transporteur en fonction de nombre de kms parcourus sur le réseau «écotaxé»