La polyculture au cœur des échanges

C'est dans le cadre du projet « Organic Advice Network » réalisé par le réseau des Chambre d'agriculture à l'échelle européenne, que l'Yonne a reçu une dizaine de conseillers européens pour échanger autour de la gestion de la polyculture élevage bio face au changement climatique. Trente visites croisées ont été organisées tout au long de l'année dont celle-ci qui concerne les systèmes ruminants, à travers trois structures agricoles, comme « la ferme des Abry », la « ferme de l'abbaye de la Pierre-qui-Vire » et le « Domaine de la Croix Montjoie ». La Ferme des Abry, située à Leugny, a été choisie pour sa « capacité à innover », confie Marianne Ranque, conseillère stratégie en élevage à la Chambre d'agriculture de l'Yonne. En association avec Marianne Roisin, conseillère en grandes cultures en bio à la Chambre d'agriculture de l'Yonne, elles ont souhaité se tourner vers cette première ferme, pour « leur volonté d'autonomie » et le fait que « les soixante-dix brebis soient à la traite laitière ».

Favoriser le changement de pratiques

Le lendemain matin, ils sont allés à la rencontre de la ferme de l'Abbaye de la Pierre-qui-Vire. Localisée à Saint-Léger-Vauban, cette ferme est innovante, « car elle est quasiment en autonomie ». Elle dispose d'une unité de méthanisation et d'un séchage en grange. Et « c'est une ferme en bio depuis 56 ans » explique Marianne Ranque. En 2016, l'exploitation a choisi « un foin de haute qualité » plutôt que l'ensilage ou l'enrubannage afin de « sécuriser la qualité microbienne du lait ». Après un atelier en salle, une dernière visite d'exploitation était prévue. Cette fois-ci c'est au Domaine viticole de la Croix Montjoie que ça se passe. Avec près de 15 ha de vigne, ce domaine a décidé « d'ajouter une quarantaine de brebis », afin qu'elles puissent « manger entre les pieds des vignes ». La soirée s'est conclue autour d'un pique-nique et d'une dégustation à Vézelay. Mardi, après une matinée riche en informations, les conseillers sont restés en salle pour « présenter l'agriculture biologique dans leur pays » et « faire un retour sur le séjour, sur les visites et sur le thème ». Pour Marianne c'est une « réussite », car « nous avons un intérêt commun pour les fermes » et « il existe une vraie franchise sur les pratiques actuelles et sur les difficultés rencontrées par pays ». Même si « beaucoup de difficultés sont communes à tous les pays, nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres pour accompagner au mieux les agriculteurs ».