Accès au contenu
élevage ovins

La moisson des agneaux

Les agnelages débutent dans le département avec les races désaisonnées comme l’Ile-de-France. Reportage à Arc-sur-Tille dans le canton de Dijon 2.
Par Aurélien Genest
La moisson des agneaux
Christophe Marc, avec deux agneaux âgés de 48 heures.
«Cette période, c’est un peu comme les moissons. Pendant plusieurs semaines, il ne faut surtout pas se rater. C’est à ce moment, et pas un autre, que l’argent peut rentrer dans l’exploitation» commente Christophe Marc, éleveur de 210 brebis Ile-de-France au Nord-Est de Dijon. Ses agnelages d’insémination artificielle et de luttes naturelles ont débuté le 16 octobre et s’échelonneront sur un mois entier. L’atelier ovin de ce Côte d’orien de 49 ans va le mobiliser jour et nuit : «c’est comme ça chaque année mais on ne peut pas faire autrement : le taux de réussite dépend du temps passé vers les moutons. Si vous partez pendant trois heures, c’est sûr, il y a au moins un agneau mort quand vous rentrez» explique le polyculteur-éleveur, qui doit jongler avec son travail aux champs dans le même temps.

Une prévention préalable
Jean-Marc Bidoire était présent la semaine dernière chez Christophe Marc. Le technicien du syndicat d’élevage ovin approuvait les propos de l’éleveur et insistait sur la notion de prévention avant les agnelages : «la conduite du troupeau est très importante durant le mois qui précède les agnelages. Je pense notamment à l’alimentation et toute la partie sanitaire avec la propreté des animaux et du bâtiment». Jean-Marc Bidoire rappelait l’importance de mettre «toutes les chances de son côté pour réussir les agnelages» : «la lactation de la mère est un critère primordial. Le plus important pour les agneaux, c’est d’avoir du lait. Grâce au colostrum, l’agneau acquiert l’immunité contre les diverses maladies. Si la mère n’a pas de lait, l’agneau part avec un handicap certain. Ce sont plein de petits détails qui font la différence sur le taux de productivité». Pour sa part, Christophe Marc rentre ses brebis trois semaines avant les agnelages. Celles-ci reçoivent une alimentation équilibrée avec grains, foins de luzerne et betteraves fourragères : «l’Ile-de-France a un gros gabarit, alors je les soigne correctement. Je fais néanmoins attention de ne pas mettre trop de fourrages grossiers, le coefficient d’encombrement de la panse est réduit par la taille de la portée» commente l’éleveur.

Nombreuses adoptions
Sur la partie sanitaire, Christophe Marc tond ses brebis dès la rentrée dans la bergerie: «elles reprennent instantanément de l’état et se sentent beaucoup mieux. Ainsi, les agneaux ne se mettent pas de brins de laine dans les yeux et trouvent tout de suite la mamelle à téter. Pour moi, il est facile de voir quels agneaux tètent ou non. Je peux intervenir rapidement». L’éleveur procède à différentes adoptions si cela s’avère nécessaire : «le lait artificiel coûte relativement cher et j’évite d’en utiliser. Pour ce faire, je prends en compte le nombre d’agneaux par brebis. Si l’une d’elles en a trois et n’a pas le pis bien rempli, je tente de faire adopter un agneau à une mère qui n’en n’aurait qu’un. Je mélange les agneaux entre eux avant que ceux-ci n’aient été léchés par leur mère. L’agneau est généralement accepté dans sept cas sur dix».