Production laitière
La marge brute s’écroule
Le prévisionnel de la campagne 2015-2016 a été dévoilé lors des journées d’échanges de Côte d’Or Conseil Élevage.

Les journées d’information de Côte d’Or Conseil Élevage se sont terminées le 2 décembre à Salmaise. Les sujets abordés à chaque rendez-vous, relatifs aux résultats économiques et au maïs ensilage, ont attiré un total de 75 éleveurs. Sans grande surprise, le prévisionnel de la campagne 2015-2016 laisse apparaître de grandes difficultés dans les élevages avec la baisse du prix du lait et un niveau des charges encore élevé.
Ces deux facteurs réduisent considérablement la marge brute malgré un niveau de production qui reste satisfaisant. La chute de cette marge brute avoisinerait les 20%, la portant ainsi à 187 €/1000 litres, soit un niveau historiquement bas. Ces rendez-vous d’échanges ont permis d’aborder la notion de coût de production du lait avec la méthode de l’Institut de l’élevage. D’importants écarts sont constatés entre exploitations sur la campagne 2014-2015, qui restait d’un bon niveau d’un point de vue économique. Si certains éleveurs s’assurent une bonne marge de sécurité pour supporter la crise actuelle, un tiers des exploitations restaient loin de cette position avec un prix de revient supérieur à 80 euros/1000l au prix perçu: une donnée particulièrement inquiétante car enregistrée avant la dégringolade du prix du lait du début d’année. Malgré ce constat des plus inquiétant, les techniciens laitiers ont rappelé aux éleveurs l’existence de pistes à exploiter, principalement sur le poste alimentaire.
Un maïs très hétérogène
La récolte de maïs ensilage a ensuite été abordée. La baisse départementale est évaluée à 45%, avec des rendements très décevants dans tous les secteurs du «21». La bonne nouvelle vient de la qualité du maïs, relativement satisfaisante vu le contexte de l’année. La teneur en amidon, faible mais loin d’être catastrophique (20%), est compensée par une teneur en sucre assez élevée, venant des tiges et des feuilles et estimée à 8%. Cette composition permet de préserver une valeur énergétique de bon niveau (0,93 UF/kg de matière sèche). Ces valeurs moyennes cachent malheureusement une importante hétérogénéité, certaines plantes n’ayant fourni aucun grain, d’autres se trouvant à seulement 20% de matière sèche. Ces variations impliquent une adaptation dans chaque cas : Jean-Claude Chupin, conseiller bovins lait et spécialiste nutrition à Alysé, est intervenu à chaque réunion pour aborder les rations. La composition du maïs va conditionner le type de complémentation : si la digestibilité du maïs est médiocre (moins de 70%), des sources énergétiques fermentescibles seront à privilégier (céréales, pulpes...). Si cette digestibilité est élevée (plus de 72%) en présence de grains, l’éleveur devra fortement limiter ces apports fermentescibles en se contentant, par exemple, d’une complémentation de maïs grain. Le cas typique de l’année concerne le maïs avec peu de grains mais restant très digestible grâce à son sucre contenu dans la plante. Les excès de sources fermentescibles complémentaires comme des céréales seront là encore à limiter, sous peine de connaître plusieurs désordres métaboliques chez les animaux. La digestibilité élevée de ces maïs accélère le transit ruminal et accroît la consommation. Apporter des fourrages grossiers en complément est impératif. Enfin, les éleveurs ont échangé sur l’utilisation des co-produits et des couverts hivernaux. Jean-Claude Chupin a notamment fait la distinction entre les co-produits sources d’azote (drêches, corn), qui peuvent se substituer en partie au correcteur et les co-produits réellement «encombrants» (pulpes surpressées et déshydratées), ces derniers étant à privilégier en cette période de fort déficit fourrager.
Devant l’hétérogénité des maïs, Côte d’Or Conseil Élevage invite les éleveurs à faire analyser leur maïs ensilage afin d’évaluer leur digestibilité.
Ces deux facteurs réduisent considérablement la marge brute malgré un niveau de production qui reste satisfaisant. La chute de cette marge brute avoisinerait les 20%, la portant ainsi à 187 €/1000 litres, soit un niveau historiquement bas. Ces rendez-vous d’échanges ont permis d’aborder la notion de coût de production du lait avec la méthode de l’Institut de l’élevage. D’importants écarts sont constatés entre exploitations sur la campagne 2014-2015, qui restait d’un bon niveau d’un point de vue économique. Si certains éleveurs s’assurent une bonne marge de sécurité pour supporter la crise actuelle, un tiers des exploitations restaient loin de cette position avec un prix de revient supérieur à 80 euros/1000l au prix perçu: une donnée particulièrement inquiétante car enregistrée avant la dégringolade du prix du lait du début d’année. Malgré ce constat des plus inquiétant, les techniciens laitiers ont rappelé aux éleveurs l’existence de pistes à exploiter, principalement sur le poste alimentaire.
Un maïs très hétérogène
La récolte de maïs ensilage a ensuite été abordée. La baisse départementale est évaluée à 45%, avec des rendements très décevants dans tous les secteurs du «21». La bonne nouvelle vient de la qualité du maïs, relativement satisfaisante vu le contexte de l’année. La teneur en amidon, faible mais loin d’être catastrophique (20%), est compensée par une teneur en sucre assez élevée, venant des tiges et des feuilles et estimée à 8%. Cette composition permet de préserver une valeur énergétique de bon niveau (0,93 UF/kg de matière sèche). Ces valeurs moyennes cachent malheureusement une importante hétérogénéité, certaines plantes n’ayant fourni aucun grain, d’autres se trouvant à seulement 20% de matière sèche. Ces variations impliquent une adaptation dans chaque cas : Jean-Claude Chupin, conseiller bovins lait et spécialiste nutrition à Alysé, est intervenu à chaque réunion pour aborder les rations. La composition du maïs va conditionner le type de complémentation : si la digestibilité du maïs est médiocre (moins de 70%), des sources énergétiques fermentescibles seront à privilégier (céréales, pulpes...). Si cette digestibilité est élevée (plus de 72%) en présence de grains, l’éleveur devra fortement limiter ces apports fermentescibles en se contentant, par exemple, d’une complémentation de maïs grain. Le cas typique de l’année concerne le maïs avec peu de grains mais restant très digestible grâce à son sucre contenu dans la plante. Les excès de sources fermentescibles complémentaires comme des céréales seront là encore à limiter, sous peine de connaître plusieurs désordres métaboliques chez les animaux. La digestibilité élevée de ces maïs accélère le transit ruminal et accroît la consommation. Apporter des fourrages grossiers en complément est impératif. Enfin, les éleveurs ont échangé sur l’utilisation des co-produits et des couverts hivernaux. Jean-Claude Chupin a notamment fait la distinction entre les co-produits sources d’azote (drêches, corn), qui peuvent se substituer en partie au correcteur et les co-produits réellement «encombrants» (pulpes surpressées et déshydratées), ces derniers étant à privilégier en cette période de fort déficit fourrager.
Devant l’hétérogénité des maïs, Côte d’Or Conseil Élevage invite les éleveurs à faire analyser leur maïs ensilage afin d’évaluer leur digestibilité.