Journée technique
La luzerne, un solide allié
Une journée technique dédiée à la luzerne s’est déroulée le 3 mai à Asnières-en-Montagne, aux frontières de l’Yonne, sur une parcelle du Gaec des Tours.

Des essais s’intéressant à la fertilisation de la luzerne ont fait l’objet d’une journée technique à Asnières-en-Montagne, avec la participation des Chambres d’agriculture de la Côte-d’Or, de l’Yonne, de la Nièvre, de Dijon Céréales, du Gerfab et de la société coopérative agricole de déshydratation de la Haute-Seine. Clément Divo, conseiller agronomie, a souligné la pertinence d’un apport soufré lors de la reprise de la végétation, fin février début mars : « L’ensemble des tests montrent l’intérêt de fertiliser. Sur les deux années de l’essai, la fertilisation soufrée permet de gagner l’équivalent d’une demi-récolte, soit 25 % chaque année, c’est très intéressant. Les 80 unités utilisées par hectare et par an coûtent plus ou moins 40 euros/ha : c’est relativement peu par rapport au gain de production espéré ». Le sulfapot, la kiésérite et le polysulfate font partie des fertilisants ayant obtenu les meilleurs résultats : « Suflfapot se présente sous forme de poudre de résidus de betteraves et nécessite d’apporter de plus grandes quantités que ses homologues, soit environ 800 kg/ha. La facture sera forcément plus importante. Les autres seront moins chers, ce sont des poudres de roches, des quantités d’environ 200 kg/ha suffiront. Tous ces produits peuvent être utilisés aussi bien en bio qu’en conventionnel », précise le conseiller.
Intérêts dans la rotation
La rotation colza-blé-orge montre des limites agronomiques sur les plateaux. « Face à ce constat, la luzerne fait partie d’un ensemble de nouvelles cultures à intégrer dans les assolements », indique Clément Divo, « cette culture a la faculté d’aller chercher des éléments nutritifs dans la roche mère, elle enrichit le sol, ramène de l’azote gratuitement et permet d’améliorer les marges des cultures suivantes ». La luzerne permet également de lutter contre les adventices et les maladies : « elle marque une rupture dans les différents cycles. La culture est régulièrement fauchée sur une même parcelle pendant trois ans, cette action limite la grenaison des adventices, leur pression diminue. Le raisonnement est le même pour les maladies ». Si la luzerne est exportée, Clément Divo invite les agriculteurs à compenser les pertes avec la fumure de fond.
Intérêts dans la rotation
La rotation colza-blé-orge montre des limites agronomiques sur les plateaux. « Face à ce constat, la luzerne fait partie d’un ensemble de nouvelles cultures à intégrer dans les assolements », indique Clément Divo, « cette culture a la faculté d’aller chercher des éléments nutritifs dans la roche mère, elle enrichit le sol, ramène de l’azote gratuitement et permet d’améliorer les marges des cultures suivantes ». La luzerne permet également de lutter contre les adventices et les maladies : « elle marque une rupture dans les différents cycles. La culture est régulièrement fauchée sur une même parcelle pendant trois ans, cette action limite la grenaison des adventices, leur pression diminue. Le raisonnement est le même pour les maladies ». Si la luzerne est exportée, Clément Divo invite les agriculteurs à compenser les pertes avec la fumure de fond.
Plus de 200 ha valorisés
Le Gaec des Tours cultive plus de 200 ha de luzerne chaque année depuis sa conversion en agriculture biologique en 2003 : «Cette culture est notre tête de rotation, nous la cultivons trois ans de suite sur une même parcelle, dans une rotation de neuf ans. Elle représente donc un tiers de notre assolement». Les trois associés du Gaec valorisent une trentaine d’hectares avec la coopérative de Baigneux-les-Juifs. «La luzerne est séchée puis déshydratée pour atteindre un taux de matière sèche de 95%. Nous récupérons le produit sous forme de bouchons déshydratés que nous commercialisons nous-mêmes», informent les exploitants. Les 170 ha restants sont destinés à la fabrication et la vente de foin de qualité, permises par un équipement adapté : «Nous proposons de la luzerne en ballots de foin, d’une dimension de 90x120 cm. Nous sommes équipés d’un séchoir à bottes depuis de nombreuses années, nous avons investi dans un matériel plus performant en 2017 qui nous permet de sécher 40 bottes à la fois, contre 24 auparavant. En pratique, nous pressons la luzerne humide, le soir à l’arrivée de la rosée, à un taux d’humidité compris entre 30 et 35%. Dans notre séchoir, nous prenons les bottes en sandwichs, de l’air chaud à 40 °C est alors pulsé pour évacuer l’humidité. Le but est de descendre en dessous de 15% d’humidité pour assurer une bonne conservation». Le produit est vendu à des éleveurs majoritairement basés en Franche-Comté, en Suisse et aux Pays-Bas. Le taux de protéines est parfois exceptionnel, à l’image des 22% de protéines enregistrés l’an passé. Sur le plan économique, la marge dégagée par la luzerne peut atteindre celle du blé lors de très bonnes années. Les prix de vente peuvent varier du simple au double en fonction de la qualité du produit.