JA Bourgogne
La fusion en ligne de mire
L’assemblée générale des JA Bourgogne a été l’occasion non seulement d’interpeller un monde politique pas vraiment en adéquation avec les attentes du monde agricole mais aussi de se projeter dans un avenir qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Des JA qui, dans quelques mois, fusionneront avec leurs collègues de Franche-Comté.

Une fois n’est pas coutume, les Jeunes Agriculteurs de Bourgogne avaient donné rendez-vous à leurs adhérents en Saône-et-Loire, à La Boulaye, afin de participer à leur assemblée générale le 30 avril dernier. L’occasion de retracer la riche année écoulée. Avec, pêle-mêle, l’évocation du congrès national installé à Saint-Brieuc du 2 au 4 juin auquel ont participé 23 bourguignons, le séminaire organisé à Saint-Agnan le 11 juin ou la finale nationale et mondiale de labour initiée à Saint Jean d’Illac du 4 au 7 septembre en présence de 40 bourguignons. Par ailleurs, la réforme de la Pac, la directive nitrates, la formation ou encore l’installation ont constitué quelques-uns des principaux axes de travail.
De la problématique de l’installation, il en fut question lors de l’intervention de Véronique Franck et Bruno Durant de VSB Synergie. Tout en insistant sur l’importance de l’aspect humain, ils ont précisé que, pour réussir une transmission, il faut aussi et surtout que le repreneur sache à quel type d’exploitant il s’adresse. «Il faut prendre conscience de la personne que l’on a en face de soi. Parmi les problèmes rencontrés, le cédant peut être absent et négligent, trop présent et étouffant, mal préparé ou, au contraire, bien préparé. Une cession bien préparée rend la reprise fluide et valorise l’exploitation. En face, il faut aussi que le repreneur soit fiable».
Mensonges politiques et lourdeurs administratives
Lors de son rapport moral, le président des Jeunes Agriculteurs de Bourgogne, Samuel Legrand a mis chacun devant ses responsabilités. «Nous avons passé une année syndicale forte avec, en clôture, une manifestation régionale qui a rassemblé plus de
1 500 agriculteurs bourguignons à Dijon.» Néanmoins, tout n’est pas rose, loin de là avec «des problèmes qui ne sont pas finis». A commencer par la Pac «qui n’avantage personne et dont la mise en place tarde. Est-ce normal d’être en fin de match et de ne pas connaître les règles du jeu ? Nous gérons une économie et je pense que ni Paris ni Bruxelles ne l’ont compris. Mais l’agriculture et les jeunes sont têtus même si c’est difficile… Nous continuerons à nous adapter pour toujours être là demain.»
Visiblement exaspéré, Samuel Legrand n’a pas mâché ses mots au moment d’évoquer les politiques et l’administration. «Comment voulez-vous défendre un dispositif d’aide à l’installation avec l’incapacité de la mettre en place pendant cinq mois. Malgré les engagements politiques depuis octobre dernier ! Ce dispositif fonctionne. Plus de 90 % des jeunes sont toujours en activité après dix ans. Pourquoi le saborder à cause de politiques menteurs et de lourdeurs administratives ? Nous ne voyons pas le bout du tunnel...» Et de railler Stéphane Le Foll, plus porte-parole du gouvernement que ministre de l’Agriculture. «Nous nous sentons abandonnés.»
En ordre de bataille
Puis de tancer l’agroécologie «alors que cela fait des lustres que nous assurons l’équilibre dans nos campagnes. Cette soi-disant solution agroécologique permettrait-elle d’aider l’agriculture ? A mon avis, non. L’agroécologie c’est l’équilibre entre grandes cultures et élevage… Il faut un vrai changement et que nos responsables politiques prennent conscience des erreurs qu’ils ont faites et qui tuent l’agroécologie. Ils doivent valoriser nos systèmes auprès de l’ensemble de nos concitoyens plutôt que de nous faire la morale. L’économie française vaut par la force et la diversité de son agriculture». Alors que, concernant le deuxième pilier, Samuel Legrand évoque un leurre politique, il s’est également arrêté quelques instants sur le rapprochement avec la Franche-Comté. «Demain, nous fusionnerons avec nos collègues franc-comtois. Les JA seront en ordre de bataille à la fin de l’année 2015. Notre organisation doit se faire pour l’agriculture en conservant une légitimité de proximité et non pas en pensant à conserver nos places de responsables régionaux… La Bourgogne est rurale, la Bourgogne Franche-Comté le sera toujours».
Mensonges politiques et lourdeurs administratives
Lors de son rapport moral, le président des Jeunes Agriculteurs de Bourgogne, Samuel Legrand a mis chacun devant ses responsabilités. «Nous avons passé une année syndicale forte avec, en clôture, une manifestation régionale qui a rassemblé plus de
1 500 agriculteurs bourguignons à Dijon.» Néanmoins, tout n’est pas rose, loin de là avec «des problèmes qui ne sont pas finis». A commencer par la Pac «qui n’avantage personne et dont la mise en place tarde. Est-ce normal d’être en fin de match et de ne pas connaître les règles du jeu ? Nous gérons une économie et je pense que ni Paris ni Bruxelles ne l’ont compris. Mais l’agriculture et les jeunes sont têtus même si c’est difficile… Nous continuerons à nous adapter pour toujours être là demain.»
Visiblement exaspéré, Samuel Legrand n’a pas mâché ses mots au moment d’évoquer les politiques et l’administration. «Comment voulez-vous défendre un dispositif d’aide à l’installation avec l’incapacité de la mettre en place pendant cinq mois. Malgré les engagements politiques depuis octobre dernier ! Ce dispositif fonctionne. Plus de 90 % des jeunes sont toujours en activité après dix ans. Pourquoi le saborder à cause de politiques menteurs et de lourdeurs administratives ? Nous ne voyons pas le bout du tunnel...» Et de railler Stéphane Le Foll, plus porte-parole du gouvernement que ministre de l’Agriculture. «Nous nous sentons abandonnés.»
En ordre de bataille
Puis de tancer l’agroécologie «alors que cela fait des lustres que nous assurons l’équilibre dans nos campagnes. Cette soi-disant solution agroécologique permettrait-elle d’aider l’agriculture ? A mon avis, non. L’agroécologie c’est l’équilibre entre grandes cultures et élevage… Il faut un vrai changement et que nos responsables politiques prennent conscience des erreurs qu’ils ont faites et qui tuent l’agroécologie. Ils doivent valoriser nos systèmes auprès de l’ensemble de nos concitoyens plutôt que de nous faire la morale. L’économie française vaut par la force et la diversité de son agriculture». Alors que, concernant le deuxième pilier, Samuel Legrand évoque un leurre politique, il s’est également arrêté quelques instants sur le rapprochement avec la Franche-Comté. «Demain, nous fusionnerons avec nos collègues franc-comtois. Les JA seront en ordre de bataille à la fin de l’année 2015. Notre organisation doit se faire pour l’agriculture en conservant une légitimité de proximité et non pas en pensant à conserver nos places de responsables régionaux… La Bourgogne est rurale, la Bourgogne Franche-Comté le sera toujours».
Quelques grands rendez-vous à venir
Parmi les principaux rendez-vous à venir dans un futur proche, il y a en premier lieu la fusion entre la Bourgogne et la Franche-Comté. Aujourd’hui, les Jeunes Agriculteurs de Bourgogne comptent 900 adhérents. En s’associant avec la région Franche-Comté, le nombre de ses membres doublerait pour passer à 1 800. Par ailleurs, la fin de l’année sera marquée par les élections régionales. Le président Samuel Legrand estime que les JA doivent peser de tout leur poids. «Il faut aussi que nous ayons des interlocuteurs qui savent de quoi nous parlons.» Mais, dans un territoire qui va grossir, l’important aussi pour Samuel Legrand est de «ne pas oublier ni de mettre de côté la moindre région.» Quant à l’installation, le sujet demeure toujours aussi épineux. «Il faut donner aux jeunes la possibilité de créer et de s’approprier de la valeur ajoutée sur leurs exploitations.»