Manifestation
La démonstration de force des éleveurs
Ils étaient plus de 10 000 à arpenter le pavé parisien, dimanche, pour exprimer leurs doléances : prix non rémunérateurs, surcharge administrative, et alerter l'opinion publique sur les risques qu'elle court si l'alimentation est livrée à la concurrence internationale.

Il y avait longtemps que l'on n'avait pas vu des vaches et des brebis sur l'Esplanade des Invalides à Paris. Le 23 juin, plus de 10 000 éleveurs ont défilé dans le calme et la bonne humeur de Montparnasse aux Invalides, pour défendre leur métier et leur avenir. En tête les tracteurs ouvraient la marche, suivis par une centaine d'animaux, vaches (de race Charolaise, Limousine, Salers, Aubrac, Blonde d'Aquitaine, Parthenaise), ovins, porcs, chevaux de trait... Derrière, les agriculteurs.
Ils étaient nombreux à porter une marinière verte pour signifier que l'agriculture peut participer au redressement productif cher au Gouvernement. Qu'ils soient producteurs de moutons, de porcs, de lait ou éleveurs de bovins viande, ils souffrent tous des même maux comme le soulignaient un certain nombre de pancartes. «Prix du lait : la grande distribution nous trait» en tête du cortège, «avant j'avais un revenu, mais ça c'était avant», ou encore, «un élevage qui ferme, c'est sept emplois en moins». Dès le départ les représentants des éleveurs n'ont pas manqué de rappeler l'équation de l'élevage français : l'incapacité à répercuter dans les prix de vente l'augmentation des coûts de production, l'empilement des contraintes administratives qui brime les exploitations au quotidien et le bras de fer épuisant avec les industriels et la grande distribution. «L'élevage est en danger», a prévenu le président de la FNSEA, Xavier Beulin et la France aussi, «en danger de céréalisation, ce qui ne correspond pas au modèle que les Français souhaitent».
Nos assiettes menacées...
Mais en venant à Paris, les éleveurs voulaient aussi délivrer un message aux Parisiens et à l'opinion publique, celui de l'avenir leur métier. «Dans quel métier accepte-t-on un système qui fait travailler à perte. Ceux qui sont en charge de l'alimentation, sont ceux qui tirent la langue», à cause de la grande distribution qui pressure ses fournisseurs, s'inquiète François Thabuis, le président des JA. Avant d'en appeler à la loi pour rétablir des «négociations équitables». Xavier Beulin, lui, réclame la généralisation de l'étiquetage, «viande de France» dans les grandes surfaces pour contrer les importations déloyales. Avant d'interpeller aussi les autorités publiques «sur la surenchère réglementaire», les installations classées, la directive Nitrates, les bassins d'alimentation de captage, les prédateurs, la taxe transport à venir ou la future fiscalité écologique qui n'annoncent rien de bon pour l'agriculture. Sans oublier les négociations de la Pac et surtout les négociations bilatérales qui s'ouvrent entre l'Union européenne et les àtats Unis, qui pourraient nous amener «du maÏs OGM, du poulet au chlore et de la viande aux hormones» dans nos assiettes.
Le message sera-t-il entendu par les Pouvoirs Publics ? En tout cas François Hollande s'est engagé à recevoir le président de la FNSEA accompagné de tous représentants de l'agriculture française: Chambres d'agriculture, Crédit, Coopération et Mutualité, début juillet.
L'après-midi, les Parisiens ont été invités à déguster les nombreux produits mis à leur disposition et à partager là de la viande de bœuf mise à la broche, ailleurs pas moins de 50 mètres de barbecues divers et variés. 10 000 sandwiches auront été distribués aux citadins venus en famille échanger, discuter et prendre des centaines de photos des animaux et des agriculteurs réunis sur une esplanade transformée pour une journée en véritable Salon de l'agriculture en plein air.
Ils étaient nombreux à porter une marinière verte pour signifier que l'agriculture peut participer au redressement productif cher au Gouvernement. Qu'ils soient producteurs de moutons, de porcs, de lait ou éleveurs de bovins viande, ils souffrent tous des même maux comme le soulignaient un certain nombre de pancartes. «Prix du lait : la grande distribution nous trait» en tête du cortège, «avant j'avais un revenu, mais ça c'était avant», ou encore, «un élevage qui ferme, c'est sept emplois en moins». Dès le départ les représentants des éleveurs n'ont pas manqué de rappeler l'équation de l'élevage français : l'incapacité à répercuter dans les prix de vente l'augmentation des coûts de production, l'empilement des contraintes administratives qui brime les exploitations au quotidien et le bras de fer épuisant avec les industriels et la grande distribution. «L'élevage est en danger», a prévenu le président de la FNSEA, Xavier Beulin et la France aussi, «en danger de céréalisation, ce qui ne correspond pas au modèle que les Français souhaitent».
Nos assiettes menacées...
Mais en venant à Paris, les éleveurs voulaient aussi délivrer un message aux Parisiens et à l'opinion publique, celui de l'avenir leur métier. «Dans quel métier accepte-t-on un système qui fait travailler à perte. Ceux qui sont en charge de l'alimentation, sont ceux qui tirent la langue», à cause de la grande distribution qui pressure ses fournisseurs, s'inquiète François Thabuis, le président des JA. Avant d'en appeler à la loi pour rétablir des «négociations équitables». Xavier Beulin, lui, réclame la généralisation de l'étiquetage, «viande de France» dans les grandes surfaces pour contrer les importations déloyales. Avant d'interpeller aussi les autorités publiques «sur la surenchère réglementaire», les installations classées, la directive Nitrates, les bassins d'alimentation de captage, les prédateurs, la taxe transport à venir ou la future fiscalité écologique qui n'annoncent rien de bon pour l'agriculture. Sans oublier les négociations de la Pac et surtout les négociations bilatérales qui s'ouvrent entre l'Union européenne et les àtats Unis, qui pourraient nous amener «du maÏs OGM, du poulet au chlore et de la viande aux hormones» dans nos assiettes.
Le message sera-t-il entendu par les Pouvoirs Publics ? En tout cas François Hollande s'est engagé à recevoir le président de la FNSEA accompagné de tous représentants de l'agriculture française: Chambres d'agriculture, Crédit, Coopération et Mutualité, début juillet.
L'après-midi, les Parisiens ont été invités à déguster les nombreux produits mis à leur disposition et à partager là de la viande de bœuf mise à la broche, ailleurs pas moins de 50 mètres de barbecues divers et variés. 10 000 sandwiches auront été distribués aux citadins venus en famille échanger, discuter et prendre des centaines de photos des animaux et des agriculteurs réunis sur une esplanade transformée pour une journée en véritable Salon de l'agriculture en plein air.
Et maintenant ? Ce qu'il faut en retenir
La date du 23 juin n'a pas été choisie au hasard, explique Jean-Pierre Fleury au lendemain de la manifestation. Le marathon final pour la Pac a commencé le 24 juin. Il fallait donc prendre date et pointer fortement les dysfonctionnements et les points d'alerte. «La France a tout à perdre dans ce jeu de dupes», souligne le responsable professionnel qui rappelle l'intransigeance des normes européennes pour les éleveurs comparé au laxisme des instances européennes et «au laisser aller des responsables politiques» lorsqu'il s'agit de laisser entrer de la viande d'importation. «La crédibilité du gouvernement et du ministre de l'Agriculture, va dépendre de la rédaction de la loi sur la consommation. On verra alors si la majorité actuelle va enfin se soucier de préserver le revenu des producteurs». «Jusqu'à présent, tous les gouvernements, tous partis confondus, se sont révélés impuissants (ou complices?) face au très médiatique Michel àdouard Leclerc qui détient quand même le record des marges les plus importantes parmi les grands distributeurs». «Nous attendons maintenant que la majorité comme l'opposition assument enfin leurs responsabilités et au travers de cette loi fassent en sorte d'équilibrer les relations commerciales en tranchant cette fois-ci en faveur de l'élevage». Rendez-vous à l'automne.