Accès au contenu
Génétique

La Côte d’Or ne s’est pas trompée de train

L’aide génétique du Conseil général facilite l’accès aux meilleurs animaux du département.

Par Aurélien Genest
La Côte d’Or ne s’est pas trompée de train
Les éleveurs bénéficient de 150€ pour l’achat d’un bélier et 400€ pour l’acquisition d’un reproducteur charolais. L’accès à une bonne génétique leur permet d’être plus compétitifs.

«Heureusement qu’elle est là... Elle a redynamisé le commerce. Il n’y a jamais eu autant de taureaux en Côte d’Or que maintenant» commente Thierry Lechenault, le président de la Fédération charolaise. Pour Hubert Mony, président du syndicat d’élevage ovin, l’aide génétique du Conseil général permet de limiter considérablement la baisse des effectifs : «La troupe du département est celle qui baisse le moins en Bourgogne. Une génétique de bon niveau amène une meilleure productivité, donc une meilleure rentabilité et les éleveurs conservent leurs brebis. D’autres départements ont vu leur troupe divisée par deux en dix ans, nous n’en sommes pas là». L’aide pour les ovins se chiffre aujourd’hui à 150 euros pour l’achat d’un bélier suivant sa valeur génétique référencée. Pour les bovins, le montant se chiffre à 400 euros. «Sur un investissement moyen de 2 300 euros, ce n’est pas négligeable» fait remarquer Thierry Lechenault, «cette aide incite les éleveurs à se procurer des reproducteurs inscrits. Aujourd’hui, encore un tiers des taureaux que l’on trouve dans la nature sont issus de troupeaux non référencés. J’espère que cette proportion va baisser. L’achat d’un reproducteur de race pure, inscrit et référencé, apporte une plus value de 87 euros par broutard, il faut le savoir. Il y a aussi des bénéfices sur le poste femelles».

Thierry Lechenault met ces chiffres en avant pour une autre raison : «compte tenu de la conjoncture économique, il ne faudrait pas que l’achat des reproducteurs soit le premier poste utilisé pour faire baisser les charges, ce serait bien dommage».

 

Une aide précieuse

Du côté des ovins, l’aide génétique permet aux éleveurs de se procurer un bélier de bon niveau au prix d’un bélier «moyen» (400€ contre 600€). Plus de 110 transactions sont concernées chaque année. «Les bénéfices de cette aide sont certains» explique à son tour le technicien Jean-Marc Bidoire, «de bons index ramènent du lait, de la carcasse sur l’exploitation sur du long terme. Mais chiffrer les bénéfices est pratiquement impossible. Ce n’est pas mathématique : il suffit d’avoir une année pourrie comme 2013 avec un printemps extrêmement pluvieux pour ne pas avoir de prolificité. Là, la génétique n’y est pour rien. Le travail de l’éleveur a aussi toute son importance. Si celui ne donne pas à manger en fin de gestation, l’éleveur n’aura pas plus de lait malgré ses bons index». La satisfaction sur cette aide génétique est unanime et devrait le rester. «Elle sera reconduite dans le prochain accord cadre» se réjouit Thierry Lechenault. Hubert Mony informe d’une légère modification pour les ovins : «nous ne sommes pas aux normes dans le format européen. Si le montant ne devrait pas beaucoup évoluer, l’aide sera sous forme d’un pourcentage sur le prix de vente du bélier, et non plus sous forme d’un forfait».