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Job dating

« La conclusion d'une année de travail »

Ce mardi 19 août, France Travail a accueilli cinq domaines viticoles et près d'une centaine de demandeurs d'emploi pour les vendanges.

Par Charlotte Sauvignac
Job Dating
Un entretien d'embauche avec la responsable du domaine William Fèvre.

C'est dans le hall de France Travail qu'une centaine de demandeurs d'emploi font la queue en espérant décrocher un poste de vendangeur dans les cinq domaines viticoles icaunais présents. Yves Hutin, directeur territorial France Travail Yonne, accompagne les nouveaux entrants à émarger avant de passer en entretien d'embauche. « Nous réalisons depuis plusieurs années cette journée en collaboration avec l'Anefa, les domaines viticoles, des prestataires et AVE 89, afin de faire découvrir tous les métiers de la vigne à des demandeurs d'emploi », affirme-t-il. Cette année, 105 postes sont à pourvoir et les domaines viticoles sont prêts à beaucoup de concessions pour recruter. « De nombreux points de ramassage ont été mutualisés par les viticulteurs afin de permettre aux demandeurs d'emploi de ne pas être freiné par la mobilité. Certains d'entre eux proposent également des casse-croûte, des primes au panier, et depuis près de quatre ans, les demandeurs d'emploi peuvent cumuler le RSA avec les salaires de vendangeurs », détaille Yves Hutin. En contrepartie, les viticulteurs attendent « des personnes en bonne forme physique, car le travail de la vigne est tout de même un job manuel et physique, bien évidemment des personnes constantes et disponibles immédiatement », ajoute-t-il. En regardant les allées et venues au sein du hall, Yves Hutin confie que les demandeurs d'emploi sont souvent des « personnes très éloignées de l'emploi et que ça peut permettre de faire naître des vocations au métier de la vigne et les encourager à revenir vers l'emploi », souhaite-t-il. Un peu plus loin, dans l'un des bureaux, Ludovic Barat, associé du domaine Barat et France Lahutte, animatrice de l'Anefa attendent, optimistes, les potentiels futurs vendangeurs. « Ça fait plaisir de voir du monde et de revoir des têtes que nous connaissons. Nous avons un noyau dur, mais cette journée nous permet d'avoir un complément de main-d’œuvre. On est contents parce qu'on a la chance de garder, chaque année, un esprit de camaraderie entre chaque saisonnier », avoue le viticulteur.

« Il y a toute une famille qui est recherchée »

Ludovic Barat, au bureau de France Travail, ajoute, « ce n'est pas simplement le cueilleur que nous recherchons, il y a aussi les petites mains, les conducteurs d'engin, finalement c'est toute une famille qui est recherchée ». Le viticulteur se rassure, l'année semble en tout cas très bonne pour réussir le millésime. « Nous avons des vendanges très qualitatives, nous pouvons le dire aujourd'hui, car avec les technologies de laboratoire, maintenant, on peut le savoir. Et puis le chemin a bien continué toute l'année, on espère juste un peu de pluie pour terminer en beauté. L'apport d'eau serait la conclusion », exprime-t-il en touchant du bois. De l'autre côté des murs, CV en main, Nathanaël, tente sa chance cette année pour intégrer les rangs viticoles. « Je suis en reconversion professionnelle et je suis intéressé par les métiers manuels, alors je me dis que cela peut être une belle expérience. J'aime travailler au contact de la nature, c'est comme un retour aux sources », témoigne-t-il. Âgé de 25 ans, Nathanaël est volontaire et à l'impression d'avoir été repéré. « Les viticulteurs m'ont dit que j'avais un profil intéressant, alors je suis satisfait. Normalement, ils sont censés me recontacter la semaine prochaine pour commencer la vendange du crémant », ajoute-t-il, tout sourire. Un peu plus loin, Yoann, revient aux essentiels. « Chaque année, je fais les vendanges, c'est une passion ! J'ai récemment obtenu le diplôme de la taille de la vigne au CFPPA, et si tout va bien, j'aimerais me lancer dans cette voie », conclut-il, avant d'entrer dans le bureau du domaine Laroche.