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Réunions d’hiver grandes cultures

L’optimum économique en ligne de mire

Les Chambres d’agriculture de Bourgogne, Arvalis-Institut du Végétal et le Cetiom organisent leurs réunions d’hiver, à l’attention des agriculteurs de Bourgogne du 24 novembre au 5 décembre. Conduite de culture, nouvelles cultures, nouveaux engrais... ces réunions d’information permettront à chacun de faire les bons choix.
Par Anne-Marie Klein
Il n’y aura pas d’impasse lors des réunions techniques d’hiver qui se profilent pour les producteurs de grandes cultures. Dans un contexte économique difficile, mieux vaut ajuster ses pratiques pour atteindre l’optimum économique recherché et dégager la meilleure marge brute. Cela concerne au premier chef le choix des intrants, car les intrants ne répondent pas de la même façon en fonction de leur destination. On distingue ainsi des intrants «fonction de production» (azote, fongicides et densité des semis), des intrants «patrimoine» (fumure de fond et herbicides en cas d’infestation inférieure au seuil) des intrants à «effet de seuil» (herbicide en cas d’infestation supérieure au seuil, insecticides et régulateurs de croissance). Tout ces points seront abordés lors des journées agriculteurs par les Chambres d’agriculture de Bourgogne, Arvalis-Institut du Végétal et le Cetiom.

Colza :  de nouveaux paramètres pour la réglette azote
Autre sujet phare abordé lors de ces réunions, la présentation des nouveaux paramètres de la réglette azote sur colza. A partir de bases de données récentes et étoffées, le Cetiom a actualisé un certain nombre de paramètres utilisés pour définir la dose d’azote à apporter en végétation. Ainsi, les cœfficients permettant de connaître la quantité d’azote absorbé ont évolué et le besoin par unité de production a été réévalué. Ces réunions traiteront aussi de la prise en compte des produits résiduaires organiques (Pro) sur la parcelle et des apports d’été ou d’automne. Certaines situations particulières seront aussi évoquées comme le précédent pois protéagineux et les associations de légumineuses à l’implantation du colza (plante compagne). Toutes ces évolutions de la règle de décision pour le calcul de la fertilisation azotée  seront donc présentées, ainsi que les nouveaux outils en versions web et mobile qui représentent autant d’aides pour ces calculs.
Autre actualité du colza : les fongicides. La sclerotinia reste la maladie la plus préjudiciable sur colza, mais également la maladie pour laquelle il est difficile de prédire une attaque nuisible, d’où une protection en floraison quasi systématique. De nouvelles spécialités viennent d’être autorisées, cette alternative peut permettre d’alterner les modes d’action pour assurer la durabilité des protections fongicides sur colza et limiter les résistances. Un point sera aussi développé concernant le comportement de ces nouveaux fongicides dans le cadre de solutions de «biocontrôle», qui associent des micro-organismes et un fongicide.

Nouvelles cultures, nouvelles opportunités...
De nouvelles pratiques émergent mais de nouvelles opportunités de cultures se présentent aussi. Ces réunions seront donc l’occasion d’apporter un éclairage sur la moutarde brune et le soja. La moutarde brune progresse, il est intéressant d’apprécier cette progression à l’aune de l’historique de la ré-implantation de cette culture en Bourgogne, de sa conduite spécifique et des faits marquants de cette campagne, tout en évaluant les perspectives d’avenir.
Le soja a a pu inquiéter, après une implantation contrariée du fait des conditions climatiques un peu capricieuses du printemps dernier. L’alternance entre fraîcheur et conditions sèches a bloqué la croissance des plantes et limité l’efficacité des herbicides. Mais au final, le scénario a réservé quelques surprises puisque les rendements sont plutôt bons sur la région. Le contexte est d’ailleurs encourageant avec un doublement des surfaces en Bourgogne entre 2013 et 2014 et des intentions de semis toujours à la hausse en 2015. Une raison suffisante pour détailler dans la perspective de la prochaine campagne les recommandations en termes de variétés et de désherbage.

Focus sur le semis direct
Un focus particulier concernera aussi le semis direct. Les observations réalisées sur sept campagnes complètes apportent un nouvel éclairage sur une technique pour laquelle les aspects sols et climat dans la gestion des adventices sont essentiels.
Après sept ans d’accompagnement des agriculteurs du Geda de la Tille et les travaux réalisés autour du semis direct, les conseillers techniques de Chambre d’agriculture sont en mesure de proposer un bilan constructif, étayé par le témoignage d’un agriculteur apportant son expérience, déboires et réussites étant exposés et analysés pour une meilleure appréciation du système.