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Grandes cultures

L’hiver peut continuer ainsi

L’absence de basses températures est favorable au colza et aux céréales, dont le développement n’a pas toujours été optimal depuis leur implantation.
Par Aurélien Genest
L’hiver peut continuer ainsi
Des orges de printemps ont déjà été semées en fin d’année.
Un colza en mauvaise posture et un salissement relativement important dans les céréales à paille caractérisent cette période hivernale en Côte-d’Or. «Avec les conséquences de la sécheresse, il pourrait manquer 20 à 30 % des surfaces initialement prévues en colza, ce qui représente des milliers d’hectares», fait remarquer Jacques de Loisy, le président de la commission productions végétales de la FDSEA. Certains champs n’ont jamais levé, d’autres ont été ressemés à plusieurs reprises avec plus ou moins de succès. Le colza ayant tiré son épingle du jeu est rentré en hiver dans un état végétatif «assez peu développé» dans un certain nombre de cas. «Par chance, si la période hivernale reste ainsi, les champs concernés pourraient ne pas atteindre le seuil de retournement en sortie d’hiver. Cela éviterait des frais supplémentaires aux exploitants concernés», poursuit Jacques de Loisy.

Des choix capitaux
Quoiqu’il advienne, des décisions seront à prendre en sortie d’hiver. Si le colza doit être retourné, «les choix dépendront des programmes de désherbage réalisés à l’autonome», souligne le responsable syndical, qui rappelle l’éventualité de certaines rémanences, notamment dans les orges de printemps. «S’il n’y a eu aucun herbicide, cela offrira un peu plus de possibilités aux exploitants», poursuit Jacques de Loisy. Une très nette augmentation des surfaces d’orges de printemps est logiquement attendue en 2019 : «il y aura aussi et
très certainement davantage de pois et de tournesol, il faut d’ores et déjà anticiper sur les stocks de semences, regarder attentivement du côté des marchés et étudier ce qu’il est le plus opportun de semer».

Problèmes de désherbage
En ce qui concerne les céréales, le désherbage a été plus que délicat à l’automne. «Les sols étaient très secs, les levées ont été tardives. Pour ne rien arranger, la diminution du nombre de matières actives utilisables a représenté un grand frein pour les agriculteurs, cela a été très compliqué de désherber convenablement cet automne», rappelle le Côte-d’orien. Un salissement relativement prononcé caractérise aujourd’hui un certain nombre de parcelles. «Il faudra être vigilant à la reprise de végétation, des interventions seront sans doute nécessaires, même dans des champs désherbés dans des conditions honorables», commente l’agriculteur de Hauteville-lès-Dijon.

Position syndicale

Présent le 8 janvier à Mavilly-Mandelot à l’occasion de la venue du ministre de l’Agriculture, Jacques de Loisy a remis en avant la nécessité d’appliquer le règlement Omnibus : «Cela permettrait aux États membres d’améliorer les conditions de franchise et de subventions des contrats d’assurance aléas climatiques».
Devant la réduction du nombre de matières actives des produits de désherbage, le président de la commission productions végétales a de nouveau demandé la possibilité de brûler les chaumes : «cela ne concerne aucunement la paille, qui garderait ses mêmes vocations. En brûlant les chaumes, nous pourrions détruire les stocks de mauvaises herbes et leurs graines par la même occasion, dans le but de faciliter le désherbage. Cette volonté syndicale a été exprimée avec le CGAAER lors d’une réunion relative aux zones intermédiaires ». Jacques de Loisy donne rendez-vous les 13 et 14 février au Congrès de l’AGPB, pour évoquer ces différents sujets. « Ce congrès s’était tenu à Dijon l’an passé, il se déroulera cette fois à Compiègne, dans l’Oise. Tous les adhérents sont les bienvenus, les inscriptions doivent se faire auprès de la FDSEA».