Chanvre
L'heure de la récolte
L'heure de la récolte a sonné pour la trentaine de producteurs de chanvre que compte le département de l'Yonne, répartis aujourd'hui sur 375 ha de surfaces cultivées. Un chiffre appelé à croître, par le fait notamment d'un nouveau partenariat avec les Chanvriers de l'Est.

Depuis 2008 et la disparition de la betterave, une quinzaine d'agriculteurs du Centre Yonne ont fait le choix de se lancer dans la production de chanvre, en partenariat avec la Chanvrière de l'Aube et avec le soutien de la Chambre d'agriculture de l'Yonne. Ils sont rejoints cette année par 13 nouveaux exploitants, en contrat avec les Chanvriers de l'Est, un organisme créé il y a 7 ans par un groupe d'agriculteurs de Lorraine. Aujourd'hui, le département compte 29 producteurs pour une sole globale de 375 ha. Un chiffre appelé à augmenter, les Chanvriers de l'Est souhaitant passer de 175 ha contractualisés à 300 ha.
Descendue de Lorraine pour assurer la récolte, la moissonneuse batteuse des Chanvriers de l'Est bat la campagne. Il lui faudra environ 1 semaine pour venir à bout des 175 ha cultivés. Un débit de chantier un peu ralenti cette année, du fait d'une certaine hétérogénéité dans les parcelles. Aux Chesnez, près d'Auxerre, une démonstration de coupe était organisée par la Chambre d'agriculture. Aux commandes de la machine, Régis, arrivé de Moselle pour toute la durée de la récolte : [I]«ici, on tourne à près de 12 km/h du fait des tiges pas très hautes, mais d'ordinaire, on est plutôt à une vitesse de 5 km/h. L'objectif étant de moissonner une fois que les feuilles sont tombées mais en évitant que ce soit trop sec sinon les graines tombent»[i]. Il existe 2 techniques de récolte : la première, utilisée par la Chanvrière de l'Aube nécessite un premier passage avec la moissonneuse pour récolter la graine, suivi d'un passage avec une faucheuse busatis double lame pour couper la paille. La machine utilisée par les Chanviers de l'Est ne nécessite qu'un seul passage, récoltant à la fois la graine et coupant la paille en brins de 60 cm. Une technique permettant de presser derrière en balles carrées, plus intéressante, selon Gilles Abry, président de la Chambre d'agriculture de l'Yonne : [I]«rien qu'en stockage et transport, on gagne 30 %. Au niveau de l'usine de défibrage, une meilleure rentabilité car plus besoin de massicot comme avec des balles rondes qu'il faut redécouper. Les balles carrées sont mises sur un tapis, facilitant d'autant le travail, il suffit d'enlever les six ficelles qui les entourent. Et en plus, le tapis permet de faire tomber les cailloux pouvant être présents»[i].
[INTER]Débouchés vers la plasturgie automobile[inter]
Pour la première fois, quelques parcelles ont été implantées cette année en bio, en Puisaye. Une filière qui se développe, notamment pour la fabrication de papier à cigarette, mais qui a aussi d'autres atouts, souligne le président Abry : [I]«l'idée est de créer une filière qui, sans nécessairement être bio, permettrait de rentrer dans la rotation d'une exploitation classique en ayant une année sans aucun produit sur la parcelle et de ce fait, gagner en IFT, tout en valorisant le produit, que ce soit en alimentation ou construction»[i]. Surface engagée à ce jour dans l'Yonne, 6 ha, auxquels se rajoutent les 15 ha déjà cultivés par les Chanvriers de l'Est. Présent aux Chesnez pour la démonstration de coupe, François Desanlis, ingénieur recherche développement aux Chanvriers de l'Est a rappelé que si la fibre de la plante est utilisée en majeure partie dans l'industrie papetière, d'autres débouchés existent, notamment dans l'industrie automobile : [I]«aujourd'hui une voiture, c'est entre 50 et 60 kg de fibre de verre. Le jour où ce sera remplacé par des fibres végétales, la recyclabilité augmentera. Et en fin de vie, le produit peut être brûlé, sans générer de cendres, considérées avec la fibre de verre comme déchet assimilé à de l'amiante. Le challenge est là : on va vers un produit qui est biosourcé, avec une notion de filière courte». Seul frein à la démarche, le maillage actuel des usines de fabrication : «là où on trouve sur le territoire une usine de fibre de verre tous les 200 km, on ne compte à ce jour en France que 3 usines de fabrication de fibres de chanvre. Et quand on transporte de l'isolant, on transporte du vide!»[i]
Descendue de Lorraine pour assurer la récolte, la moissonneuse batteuse des Chanvriers de l'Est bat la campagne. Il lui faudra environ 1 semaine pour venir à bout des 175 ha cultivés. Un débit de chantier un peu ralenti cette année, du fait d'une certaine hétérogénéité dans les parcelles. Aux Chesnez, près d'Auxerre, une démonstration de coupe était organisée par la Chambre d'agriculture. Aux commandes de la machine, Régis, arrivé de Moselle pour toute la durée de la récolte : [I]«ici, on tourne à près de 12 km/h du fait des tiges pas très hautes, mais d'ordinaire, on est plutôt à une vitesse de 5 km/h. L'objectif étant de moissonner une fois que les feuilles sont tombées mais en évitant que ce soit trop sec sinon les graines tombent»[i]. Il existe 2 techniques de récolte : la première, utilisée par la Chanvrière de l'Aube nécessite un premier passage avec la moissonneuse pour récolter la graine, suivi d'un passage avec une faucheuse busatis double lame pour couper la paille. La machine utilisée par les Chanviers de l'Est ne nécessite qu'un seul passage, récoltant à la fois la graine et coupant la paille en brins de 60 cm. Une technique permettant de presser derrière en balles carrées, plus intéressante, selon Gilles Abry, président de la Chambre d'agriculture de l'Yonne : [I]«rien qu'en stockage et transport, on gagne 30 %. Au niveau de l'usine de défibrage, une meilleure rentabilité car plus besoin de massicot comme avec des balles rondes qu'il faut redécouper. Les balles carrées sont mises sur un tapis, facilitant d'autant le travail, il suffit d'enlever les six ficelles qui les entourent. Et en plus, le tapis permet de faire tomber les cailloux pouvant être présents»[i].
[INTER]Débouchés vers la plasturgie automobile[inter]
Pour la première fois, quelques parcelles ont été implantées cette année en bio, en Puisaye. Une filière qui se développe, notamment pour la fabrication de papier à cigarette, mais qui a aussi d'autres atouts, souligne le président Abry : [I]«l'idée est de créer une filière qui, sans nécessairement être bio, permettrait de rentrer dans la rotation d'une exploitation classique en ayant une année sans aucun produit sur la parcelle et de ce fait, gagner en IFT, tout en valorisant le produit, que ce soit en alimentation ou construction»[i]. Surface engagée à ce jour dans l'Yonne, 6 ha, auxquels se rajoutent les 15 ha déjà cultivés par les Chanvriers de l'Est. Présent aux Chesnez pour la démonstration de coupe, François Desanlis, ingénieur recherche développement aux Chanvriers de l'Est a rappelé que si la fibre de la plante est utilisée en majeure partie dans l'industrie papetière, d'autres débouchés existent, notamment dans l'industrie automobile : [I]«aujourd'hui une voiture, c'est entre 50 et 60 kg de fibre de verre. Le jour où ce sera remplacé par des fibres végétales, la recyclabilité augmentera. Et en fin de vie, le produit peut être brûlé, sans générer de cendres, considérées avec la fibre de verre comme déchet assimilé à de l'amiante. Le challenge est là : on va vers un produit qui est biosourcé, avec une notion de filière courte». Seul frein à la démarche, le maillage actuel des usines de fabrication : «là où on trouve sur le territoire une usine de fibre de verre tous les 200 km, on ne compte à ce jour en France que 3 usines de fabrication de fibres de chanvre. Et quand on transporte de l'isolant, on transporte du vide!»[i]