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Récolte 2014

L’habit ne fait pas toujours le moine

Pourtant non germés, certains blés auraient un temps de chute d’Hagberg incompatible avec les exigences de la meunerie. La SAS Bresson débute un travail de prospection pour déterminer leur proportion.

Par Aurélien Genest
L’habit ne fait pas toujours le moine
Damien Racle : «Nous ne savons pas exactement ce que nous avons aujourd’hui dans nos cellules et quels tonnages partiront en fourragers».

Si la Plaine dijonnaise est l’un des secteurs qui a le moins souffert de la germination des blés, de nombreuses incertitudes demeurent dans les silos. C’est le cas à la SAS Bresson, à Saulon-la-Chapelle dans le canton de Gevrey-Chambertin, où Michel Pageot, responsable commercial appros, dresse un état des lieux : «Nous sommes globalement moins impactés par les blés germés que sur les plateaux. Les basses températures des 10 et 11 juillet ont été un peu moins présentes par ici. Le froid a un peu moins levé la dormance des graines. Les deux degrés supplémentaires que nous avons eus nous ont un peu épargnés. Cela dit, il ne se faut surtout pas se caler sur le seul critère de germination : un blé peut très bien ne pas avoir germé et avoir un temps de chute d’Hagberg qui ne convient pas aux meuniers»

 

Jusqu’où ira la décote ?

Damien Racle, responsable commercial collecte, est sur la même logique d’analyse : «En réalité, nous ne savons pas exactement ce que nous avons aujourd’hui dans nos cellules et quelle proportion partira en blés fourragers. C’est notre grande préoccupation du moment. Dans l’attente des résultats, nous faisons plusieurs hypothèses par rapport aux contrats que nous devons honorer avec les meuniers»

 

Les blés non panifiables perdraient aujourd’hui entre 40 et 50€/t selon Damien Racle, mais rien n’empêche aujourd’hui de penser à une plus grande ampleur ces prochaines semaines. Les résultats des autres cultures auront une forte influence sur les prix. «Nous devrions avoir une bonne récolte de maïs» signale Damien Racle, «celle-ci pourrait venir grossir les rangs des blés qui passeront en fourrager, de même que les excédents d’orges brassicoles d’hiver qui passeront eux aussi dans ce marché. Les orges de printemps avec beaucoup trop de protéines les rejoindront également. Cela risque de faire beaucoup de monde en fourrager à l’automne...».