Chambres d’agriculture
L’engouement du circuit court
Face à la crise sanitaire qui touche notre pays, la Chambre d’agriculture, Nevers Agglomération et la ville de Nevers se sont mobilisées pour mettre au point un drive fermier et permettre aux producteurs locaux d’écouler leurs marchandises. Une première opération a eu lieu le jeudi 9 avril à l’ASEM à Nevers.

Soixante sept, c’est le nombre de paniers vendus le 9 avril dernier lors de la toute première opération de Drive Fermier lancée par la Chambre d’Agriculture, Nevers Agglomération et la ville de Nevers. Dans un contexte de confinement et d’interdiction des marchés de plein air, certains producteurs se sont retrouvés avec un surplus de marchandises à écouler. Il y avait donc urgence à réagir. Le service diversification de la Chambre d’Agriculture a dès le début de la crise contacté pas moins de trois cent quatre-vingts producteurs nivernais pour connaître leur situation. Le retour de cette enquête a donc donné lieu à ce premier drive fermier. De son côté, l’agglomération et la ville de Nevers ont apporté un soutien logistique en ouvrant les portes de l’épicerie solidaire gérée par l’Association des acteurs Solidaire En Marche (ASEM) située à Nevers. Dans un premier temps et dans l’urgence, une formule de drive au panier est proposée, selon trois tailles et trois tarifs différents : 20, 30 et 40 €, composé de salade, pommes, fromages de vache et chèvre, fromage blanc, steak, œufs, farine, pâtes, lait, jus de fruit, selon les paniers. Une bonne manière de se procurer des produits frais sans contact et à quelques kilomètres de son domicile. Un système qui a séduit des clients parfois peu habitués au drive fermier à l’image de Steaven, un neversois : « Je trouve que c’est une très belle initiative pour soutenir les producteurs locaux. Pour ma part, je suis plus habitué du drive en grande surface, mais étant favorable au circuit court, il me semblait intéressant de tester autres choses. Il n’est pas exclu que je revienne les prochaines fois ». Pour obtenir ces paniers frais, il faut passer commande jusqu’au mardi soir par mail ou par téléphone. Les commandes préparées le mercredi et le jeudi matin par les producteurs sont à récupérer les jeudis de 16 h 15 à 18 h 30 au 44 bis rue de la Fosse-aux-Loups à Nevers. Le paiement se fait sur place au moment de récupérer son colis, soit par chèque (à l’ordre de “ENJOI58”) soit en espèces (en ayant l’appoint).
Les élus séduits par l’engouement des consommateurs
Plutôt sceptique face à la formule, le président de la Chambre d’agriculture ne cachait pas sa satisfaction de voir autant de clients pour le lancement : « Ce confinement a complètement chamboulé les habitudes de consommation des Français et nos producteurs nivernais qui ont l’habitude de vendre en direct se sont retrouvés avec de la marchandise sur les bras, il fallait donc réagir. Nous nous sommes aperçus que les grandes surfaces qui pratiquent ce système de drive ont des niveaux de fréquentation élevés. Force est de constater que nous avons trouvé la bonne formule car je dois bien avouer que je ne m’attendais pas à ce que cela démarre aussi vite, c’est pour moi une grande surprise. La démarche demande encore à être pérennisée et améliorée avec notamment la mise en service du site internet qui va permettre les commandes en ligne. D’autre part, nous avons engagé un dialogue avec les GMS pour que nos producteurs nivernais puissent vendre leurs productions en supermarché. Les discussions engagées avec leurs représentants et la Préfecture sont bonnes, j’ai senti une volonté de la part de ces acteurs de travailler avec les producteurs nivernais. Certains ont même regretté qu’il n’y ait pas d’avantages de maraîchers qui fassent appel à eux. Quoi qu’il en soit, ces démarches vont dans le bon sens et si des producteurs sont en difficulté ils peuvent à présent faire appel au GMS pour écouler une partie de leur stock » explique Didier Ramet. Venu également superviser le dispositif, le maire de Nevers et président de Nevers Agglomération n’a pas manqué de souligner « ce beau projet » : « L’idée pour moi est de faire travailler un maximum de secteurs d’activité en sécurité et de permettre à la population de consommer des produits de qualité. J’espère que cet engouement du circuit court va perdurer au-delà de la crise, ça sera sans doute aux consommateurs d’en décider. Enfin, nous sommes en train de réfléchir avec la préfecture à la manière d’aider certains producteurs comme les horticulteurs. Ces derniers pourraient être autorisés à venir vendre leurs plants sur les marchés car nous considérons qu’il s’agit là de produits de première nécessité. Ces dispositions devraient évoluer très rapidement » a confié Denis Thuriot.
Contact : drive.fermier.nievre@gmail.com
Tél. 06 83 71 49 21